CV, lettre de motivation et entretien d’embauche en Australie

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Rédiger un bon cv-resume est un atout

Comment maximiser ses chances de trouver un travail dans un pays qui suit d’autres principes de base que la France ? Savoir où chercher est une chose, bien s’y prendre en est une autre. Nous vous guidons ainsi pas à pas, de la réalisation du CV Australien, à la lettre de motivation, en passant par le déroulement d’un entretien d’embauche. Let’s go !

CV ou « resume »

Bien sûr si vous venez en Australie pour faire du fruitpicking, on ne vous demandera pas de curriculum vitae. Mais, si vous voulez postuler à des boulots dans la vente, la restauration, le tourisme ou autres, il faudra bien s’y mettre ! Il existe évidemment autant de manières de faire un CV en Australie qu’il y en a en France, mais quoiqu’il en soit, il y a toujours des tendances et des grandes lignes à respecter. Et celles-ci sont très différentes « down under ». On dit souvent qu’un recruteur passe en moyenne 30 secondes par CV, alors mieux vaut être efficace !

Commençons par les aspects personnels. Par exemple, il est commun de ne pas mettre de photo sur son CV. Même si certains recruteurs aiment qu’il y en ait une, en règle générale il vaut mieux éviter, la volonté anti-discriminatoire sur le marché du travail étant assez ancrée en Australie.

S’il faut bien sûr indiquer votre prénom, nom (et pas nom puis prénom), adresse et autres coordonnées, ainsi que la nationalité, il faut éviter d’indiquer trop d’informations personnelles. Par exemple, ne mettez pas votre date de naissance ou âge, et encore moins votre statut marital. Si certains conseillers vous diront de noter également votre situation dans le pays du point de vue du visa, je vous déconseille de l’indiquer dans votre CV.

Il me semble assez évident que les recruteurs bloquent s’ils voient écrit Working Holiday Visa (ou autre visa précaire) en gros dès le début du CV. Mieux vaut les laisser s’intéresser à votre profil, avoir envie de vous appeler, puis en parler ensuite au téléphone ou en entretien. La barrière sera moins haute à franchir et si vous plaisez au recruteur, il oubliera peut-être ce détail. Il ne s’agit pas de mentir mais de vous mettre en valeur.

Développer ses compétences et expériences

Entrons dans le vif du sujet. En Australie, on commence généralement un CV par les « skills » ou « abilities » c’est-à-dire les compétences, mêmes humaines. Par exemple, vous pouvez insister sur votre côté ponctuel, sur le fait que vous aimez le travail en équipe etc. N’hésitez pas à découper en plusieurs catégories, comme « organisational skills », « technical skills » ou encore « written and verbal communication skills ».

Le point le plus important à retenir est que le CV australien est très détaillé. En France, avoir un CV de plus d’une ou deux pages n’est pas vraiment envisageable, sauf dans certains cas. En Australie, un CV peut faire jusqu’à 6 pages ! En tout cas, s’il en fait 4, cela ne choquera personne, bien au contraire. Alors tâchez de développer le plus possible, sans pour autant écrire n’importe quoi, de sorte à réaliser au moins deux pages.

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Utilisez toutes les ressources d’internet

Répétez des points importants comme vos compétences s’il le faut. Mais long CV ne veut pas dire longs paragraphes et longues phrases. Il doit rester aéré, facile à lire, avec quelques couleurs, du gras, des sous-titres, le tout dans le but de souligner ce qui est important.

La partie à développer le plus est sans aucun votre expérience professionnelle. Si vous êtes étudiant, vous allez me dire que vous n’avez pas grande matière à développer, ce qui n’est pas forcément vrai. Vous devez essayer de faire ressortir du positif de vos petits boulots, d’autre part vous pouvez développer davantage la partie sur votre cursus scolaire. Et, si vous êtes bénévole, pourquoi ne pas parler des associations dans lesquelles vous êtes impliqués s’il y en a, une activité particulière, ou si vous êtes membre d’un club… Ce genre de détails a beaucoup d’importance ici. Pour chaque expérience que vous jugez utile, pensez à détailler vos responsabilités et vos résultats (« responsibilities » et « achievements »).

Côté éducation, attention à bien traduire l’intitulé de vos diplômes. En Australie, le bac a comme équivalent le High School Certificate (HSC), que les lycéens obtiennent en fin de « year 12 ». Pour le Deug ou autre Bac+2, vous pouvez indiquer two years Degree ou Diploma. Ensuite c’est plus facile, pour un bac +3 ou +4, on utilise le terme de Bachelor, puis pour le bac +5, Master, comme en Français.

De manière générale, attention à l’orthographe et à la grammaire, car, si vous faites trop de fautes, on jettera directement votre CV dans la corbeille. Le fait que l’anglais soit seulement votre seconde langue n’est pas une excuse valable pour les recruteurs. Il faut par exemple prêter attention à la ponctuation. À noter qu’il n’y a pas d’espace entre un mot et un point d’exclamation, d’interrogation ou deux points, contrairement à la langue française. D’autre part, les majuscules sont beaucoup plus fréquentes qu’en Français, elles sont utilisées pour tous les noms propres, tels que les jours de la semaine, les mois, les titres des personnes, les noms des cursus, et aussi le nom des langues. Alors pour tout ça, un conseil, faites-vous relire par quelqu’un d’autre et utilisez des correcteurs orthographiques !

Enfin, si vous n’êtes pas bilingue, n’indiquez pas que vous êtes « English fluent », cela vous desservira plus qu’autre chose. Écrivez plutôt « advanced » ou « good grounding ».

Côté hobbies, ne parlez pas de choses trop banales et essayez plutôt d’évoquer un sport collectif si possible, le côté « team player » plaisant beaucoup aux recruteurs en général.

Références ou « referees »

En fin de CV, il est commun en Australie de nommer deux références au minimum, personnelles ou professionnelles. Évitez de choisir un membre de votre famille ou un bon ami, mais ne prenez pas quelqu’un de trop étranger non plus. Choisissez plutôt un contact professionnel qui sait quel poste vous cherchez, et qui connaît votre domaine. Pensez bien à les mettre au courant. Soit vous les indiquez directement dans votre CV, soit vous dites que des références sont disponibles sur demande (« Referees available upon request »).

Les références existent bien sûr en France mais sont loin d’être systématiques. Ici, ça l’est. Même en dehors du travail, les Australiens aiment contacter des tierces personnes. Si vous ne pouvez pas citer d’anciens patrons ou collègues, pensez à un coach sportif, un ancien professeur ou toute personne ayant une légitimité pour attester de votre sérieux. Et surtout, choisissez quelqu’un qui parle anglais suffisamment bien afin que le recruteur ne perde pas son temps. Les références sont souvent contactées par téléphone, mais c’est aussi possible par mail, donc mieux vaut inscrire les deux.

Lettre de motivation ou « cover letter »

La lettre de motivation n’est pas toujours nécessaire et un peu passée de mode il faut l’avouer. Elle reste cependant importante pour de nombreux recruteurs et mieux vaut la joindre à chaque fois. Attention cependant, pas de lettre manuscrite, c’est dépassé !

N’envoyez surtout pas uniquement votre CV si la « cover letter » est clairement demandée. Vous pouvez utiliser une lettre type, mais il faut surtout bien l’adapter au poste et à la société, sinon elle n’a aucun sens. La « cover letter » est là pour montrer en quoi votre expérience et vos compétences leur seront utiles et sont en lien avec le poste. Il faut se montrer assez formel mais agréable, de sorte à briser un peu la glace avant un entretien. Les règles entre lettre de motivation française et « cover letter » australiennes sont donc assez similaires. Si ce n’est que la version australienne est très concise, sûrement plus qu’en France.

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L’aboutissement, le contrat d’embauche

En haut de votre lettre, rappelez bien sûr vos coordonnées. Pour commencer, vous pouvez vous adresser au recruteur via un Dear Sir/Madam. Cependant, il est toujours mieux d’utiliser le nom de la personne ou son titre, cela ajoute un plus à la personnalisation.

En introduction, n’oubliez pas de rappeler pourquoi vous prenez contact avec eux. Quel poste, quelle annonce etc. Une phrase type : « I wish to apply for the position of… The job reference number is… ».

Ensuite, rassemblez vos compétences, qualifications et expériences de sorte à montrer pourquoi vous voulez travailler pour cette société et qu’est-ce que vous pourriez leur apporter. Que vos compétences s’accordent parfaitement au poste visé attirera l’attention du recruteur. Faites vos recherches sur l’entreprise, parlez-leur de valeurs si les leurs vous inspirent.

Enfin, pour conclure, donnez l’idée d’un entretien pour en discuter plus longuement et incitez-les à vous contacter. Par exemple : « I would be very pleased to discuss my application further with you at your convenience ». Puis, la formule de politesse qui va bien, au choix « best regards » ou « yours sincerely ».

Une « cover letter » est là pour vous montrer attractif aux yeux des employeurs, alors n’utilisez pas de tournures négatives, n’ayez l’air ni désespéré, ni trop insistant. N’utilisez pas trop de « je », n’en dites pas trop sur vous, ne mentez pas et enfin ne parlez pas de salaire avant l’entretien.

En bref, restez simple, restez vous-même ! Et, encore une fois, attention à l’orthographe !

Entretien d’embauche ou « job interview »

Personnellement, je trouve les entretiens plus informels qu’en France. Il n’est pas rare de procéder à un entretien dans un café ou autour d’un verre. De plus, la personnalité décontractée de la plupart des Australiens rend la discussion, même en cas d’entretien d’embauche, plus détendue.

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Entretien d’embauche

Cela étant dit, on juge tous assez rapidement les gens, les premières secondes sont importantes. Attention donc à votre langage corporel, souriez, soyez ponctuel et ayez l’air organisé. Établissez le contact avec le regard, montrez que vous êtes motivé, même s’il s’agit d’un travail alimentaire pour vous !

Si vous avez un Working Holiday Visa, précisez que vous pouvez travailler jusqu’à 6 mois* pour le même employeur et montrez votre volonté à rester au même endroit pendant longtemps, même si ce n’est pas vraiment le cas. Même si les Australiens sont assez cool, ils savent rester professionnels. Par conséquent, n’imaginez pas venir à un entretien habillé en short ! Les tenues classiques de business sont de rigueur.

*Depuis novembre 2015, il est possible de demander une extension des 6 mois de travail sous certaines conditions. Plus d’infos ici.)

Enfin, soyez préparé. On dit souvent qu’il ne faut pas écrire son discours et le réciter, mais dans votre cas, il s’agit d’un entretien dans une langue étrangère, alors mieux vous serez préparé, mieux ce sera.

Avant l’entretien, écrivez quelques phrases, de façon à ne pas vous retrouver pas à court de vocabulaire. Lisez tout ce que vous pouvez à leur propos, pensez à ce que vous vous voulez dire ou poser comme questions. Il y a de grandes chances pour que l’entretien tourne en discussion amicale, avec d’emblée des questions personnelles pour détendre l’atmosphère. Mais le sérieux des questions/réponses reprendra malgré tout le dessus.

Rappelez-vous, même si vous êtes sous le soleil d’Australie, vous êtes ici pour le boulot ! Alors bon courage !

Photos par Pierre Checa

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