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14 novembre 2024

Le plaisir de redécouvrir la France

10 sujets de 41 à 50 (sur un total de 50)
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    Messages
  • #92031
    so_onia
    Membre

    Je viens de rentrer chez moi il y a juste quelques heures et je suis incapable de dire si je suis contente ou pas d’être rentrée. Tout ce que tu as ressentis dans l’avion et en redécouvrant paris et les alentours, je l’ai ressenti aussi, ainsi que la découverte du fromage… Mais je n’arrive pas à m’enlever l’Australie de la tête et j’ai du mal à m’arrêter de pleurer. Entendre de l’anglais autour de moi, ça me manque déjà et toute cette gentillesse, cette douceur que représentait pour moi l’Australie, tout ça me manque terriblement et comment savoir si d’autres pays qu’il y a dans le monde seront à la hauteur de l’Australie et pourront nous faire rêver autant! dur é.è

    #92032
    Australie11
    Participant

    Très bel article et description de nos paysages, je ne suis la encore partie mais ça me rend déjà nostalgique xD peux tu nous donner le lien vers ton blog ? Comment s’est passée la cohabitation dans le van avec ton copain ? Merci

    #92033

    Hello guys !

    J’ai lu sur ce forum que des gens déprimaient en rentrant au pays après un séjour en Australie, que d’autres sont ravis de rentrer. Je souhaite apporter mon grain de sel afin de partager les expériences. Désolé, ça va être un peu long.

    Lorsque j’étais en Australie, j’étais toujours entouré de jeunes, de moins jeunes, d’étrangers et de français, jamais je n’étais seul et ce partout où j’allais. Ce sentiment à la fois rassurant et excitant où 80-90% des journées sont faites de découvertes et de curiosité sur d’autres cultures, d’autres horizons inconnus est très enrichissant. Cela m’a tellement apporté que même en entamant mon second visa vacances-travail, alors que la France manquait un peu, pour rien au monde j’aurais quitté cet univers. Les paysages grandioses, la faune et flore époustouflantes, et surtout l’accueil chaleureux réservé par la majorité des australiens. Un pays dont la devise est « cheers, no worries mate », rend d’emblée les choses faciles. Je me vois mal dire à un commerçant à Montpellier où j’habite, « merci et pas de soucis mon gars ». Et puis tout est facile la-bas. Il suffit de se balader dans la rue pour trouver un job, ou presque.

    Bref, la France me manquait intérieurement mais je la dénigrais oralement lorsque je parlais à des backpackers non-francophones. Et puis le temps a passé, et la France manquait de plus en plus. C’est-à-dire la culture, les paysages, famille et amis. J’ai quitté l’Australie pour un séjour en Thaïlande en pensant que je retournerais à Sydney un mois après pour gonfler le compte en banque, car étant en visa depuis mars 2012 et jusqu’à mars 2014, je pensais n’avoir rien à faire en France. J’avais pourtant « fait le tour » de l’Australie : l’idéologie anglosaxonne du tout-business et du « I wanna get my money back » me soûlait, je saturais de la vie en auberge-backpackers hostel, et je devenais même communautariste, enfermé dans mon cocon de francophones parce que les discussions de voyageurs ne m’intéressaient plus (les sujets récurrents étant « quels job tu as », « combien es-tu payé » et « combien de bouteilles as-tu bu hier soir »), je commençais à regretter les meilleurs moments de l’Australie comme si mon voyage était fini(wwoofing avec un aborigène, 5 mois passés dans le désert du NT, les soirées de Cairns à jouer de la musique autour du feu entre allemands, italiens, coréens, japonais et leur apprendre des notions en français, les road-trip en WA, etc., autrement plus magiques que la bling-bling vie de Sydney.). Voilà, j’étais prêt pour quitter l’Australie. Car si cette île-continent est un cadre de vie rêvé (soleil, plages, économie florissante) où chacun est le camarade de l’autre et où la vie est facile, il y a aussi l’autre regard en coulisses que l’on ne peut rater : ce pays comme n’importe-où dans le monde, n’est qu’un séjour passager, un battement d’ailes de papillon à l’échelle d’une vie humaine. Du coup, j’étais loin d’être déprimé en regardant la terre aborigène s’éloigner dans le hublot de l’avion.

    Au moment de terminer les vacances en Asie, j’ai finalement pris un billet Bangkok-Paris et me voilà fin juillet en France, contre toutes attentes.

    Figurez-vous que j’étais comme un touriste étranger qui a tout-de-même ses repères et ses marques. Cela produit une sensation vraiment bizarre. Moi qui suis un peu taquin, j’ai même pris plaisir à faire semblant de ne pas comprendre le français en arrivant à Paris, et je pouvais lire « bienvenue en France, bon voyage » sur le sourire de quelques parisiens me pensant peut-être anglais ou allemand en voyage. Mes interprétations du moment tout aussi discutables me redonnaient de l’enthousiasme, de savoir qu’il existe encore des gens accueillants en France.
    Au sortir du Terminal de Roissy, j’étais comme un gamin à redécouvrir le français partout, à voir des banalités que je n’aurais pas remarquées auparavant (sous-titres en anglais, comportement des gens, etc.). Cela fait bizarre de se sentir voyageur dans son propre pays, comme un étranger dans sa maison.

    Je n’ai ressenti aucune tristesse à revenir en Europe, bien au contraire. Une anecdote : le RER, le métro devenaient presque agréables. Le contraste entre les infrastructures australiennes où tout est beau, clinquant, neuf et celles françaises où il y a encore des wagons délabrés des années 1970 et crades, par exemple, m’était plaisant. Et puis l’envie de dire aux étrangers dans l’aéroport « avez-vous besoin d’aide? ». Des gens, cadres dynamiques du privé en complet-veston qui parlent de politique, de philosophie, de cultures en face de moi dans le RER sur la route vers Châtelet-Les Halles, me mirent la puce à l’oreille : jamais je n’ai vu d’australiens dans le bus ou le métro s’intéresser à ces choses. Oui, je considère malgré tout les australiens comme des gens simples, ne s’intéressant pas à grand chose d’autre que le fric, le surf ou la boisson et au prochain plan d’investissement à faire sur l’immobilier.
    J’avais envie de dire aux gens, non sans arrogance, « je reviens d’Australie, une super expérience que je vous invite à faire et je suis content de vous retrouver aujourd’hui ». En sillonnant les rues de Paris, la capitale me semblait zen, belle, il faut dire que c’était l’été, ce qui y fait pour beaucoup. Les jeunes bobos qui pique-niquaient et buvaient du vin sur les quais, la musette et le jazz qui résonnait le long du Pont Neuf…c’est ça la France, aussi, un pays magnifique qui vit et qui malgré ses turpitudes économiques et politiques, respire d’histoire, de diversité, de mixité, de traditions et d’héritage culturel infiniment plus dense que l’Australie qui n’a que 150 ans d’Histoire. Je revivais à l’idée de déguster de la charcuterie, des grillades de qualité au soleil du Midi, de la bière à pas cher et du bon vin, du camembert et la bonne fameuse baguette.

    J’appréhendais le retour « à la maison », chez la famille et sans emploi. Et bien même si je suis au chômage non indemnisé pour le moment car trouver un job est une mission ici qui relève de l’exploit où il faut se vendre et se montrer carriériste presque pour faire la plonge ou distribuer des journaux sur une place publique, malgré ça je me sens bien. Ce voyage en Asie-Australie m’a ouvert l’esprit sur bien des choses, ça m’a même ouvert les yeux sur un futur nouveau métier d’enseignant du Français comme langue étrangère. Peut-être n’ai-je encore pas eu le contre-coup du retour, mais une telle expérience de PVTiste booste et fait naître plein de projets.

    Le fait de parler-entendre l’anglais tous les jours me manque, évidemment, et un voyage peut durer 2 ans qu’il sera toujours trop court, mais au moins, l’Australie et mes séjours en Asie du Sud-Est ont été une porte ouverte vers d’autres voyages qui s’annoncent et non une page tournée avant d’avoir été écrite.
    Alors à ceux qui dépriment à l’idée de rentrer, de terminer leur séjour, ou bien qui pleurent en rentrant au pays natal, je leur dis de ne rentrer que lorsqu’ils atteignent le seuil de saturation de l’Australie, ne rentrez uniquement si vous avez fait le tour et la France vous paraîtra belle. Il faut relativiser, s’expatrier dans un pays peut être plaisant mais on y sera toujours l’étranger et à mon sens, ça ne peut pas durer plus de deux ans en ce qui me concerne pour l’Australie. La chance que l’on a d’avoir fait ça produit comme résultat de s’ouvrir sur le monde et ne plus penser « Hexagone » dans un format égocentrique et restreint.

    #92034
    gruik59
    Membre

    revenu en France pour 1 mois, tout le mois d’Aout, bah ça fait du bien !

    je ne dirais pas que l’Australie me manque, hate de repartir mais en même temps encore triste de quitter la France , je ne suis pas parti là bas en me disant que de toute façon la france c’était la merde, qu’il vallait mieux se barrer et qu’en Australie il parait qu’on gagne 20 € de l’heure en cueillant des oranges… juste pour voir du pays , rencontrer du monde, perfectionné la langue ( ah oui les  » ne plus entendre parler anglais ça me manque  » *megagrosfacepalm* )

    j’ai l’impression que tout le monde va en Australie pour le même but et que tout le monde est decu a la fin ( quoi on trouve pas du boulot partout? quoi c’est cher? quoi y a + de lois qu’en France? … ) moi je suis parti dans l’optique de voyager un max, il est pas né celui qui va me voir cueillir un citron ou dormir dans un backpack 🙁
    Apres pour certain le reve se résume a ça , cueillir des oranges la journée et se finir aux noodles le soir… pourquoi pas… chacun son truc apres tout

    concernant les relations « humaine  » il est vrai qu’en Australie c’est peut etre + simple, les gens parlent + facilement et sont plus ouvert – surtout si on aime l’apéro ^^ – alors c’est sur que de passer de Perth au RER de la banlieu nord ça peut faire un choc mais y a énormément de bon coté ici aussi et perso j’ai horreur des gens qui mordent la main qui les nourrisse ( surtout quand ces dites mains continuent de toucher le chomage a l’étranger… )

    #92035
    Arrache-rotule
    Participant
    so_onia wrote:
    comment savoir si d’autres pays qu’il y a dans le monde seront à la hauteur de l’Australie et pourront nous faire rêver autant! dur é.è

    Alors la, ne t`inquiete pas pour ca ! L`Australie n`a pas le monopole des plus beaux paysages du monde, des gens les plus sympas, des animaux les plus etonnants. Il y a tout un monde a découvrir en dehors de l`Australie, d`autres cultures, d`autres paysages tout aussi fascinants.

    #92036
    Par Toutatis
    Membre
    so_onia wrote:
    Mais je n’arrive pas à m’enlever l’Australie de la tête et j’ai du mal à m’arrêter de pleurer. Entendre de l’anglais autour de moi, ça me manque déjà et toute cette gentillesse, cette douceur que représentait pour moi l’Australie, tout ça me manque terriblement et comment savoir si d’autres pays qu’il y a dans le monde seront à la hauteur de l’Australie et pourront nous faire rêver autant! dur é.è

    Intéressant de voir comme les temps (l’Australie?) changent. Il y a encore quelques années, la plupart des interventions serait allée dans le sens de Sonia.
    Les sujets concernant les déprimes post retour et les appels à l’aide pour trouver une solution pour y retourner définitivement étaient un peu la règle.
    Mais c’est vrai que l’Australie a beaucoup changé aussi. Déjà le WHV est devenu une rude compétition alors qu’avant c’était simplement la possibilité pour le touriste de trouver de petits jobs ici et là pour payer son voyage mais en plus le pays est aujourd’hui un endroit mondialisé et sa personnalité s’en est retrouvée affadie.

    #92037
    Arrache-rotule
    Participant
    Par Toutatis wrote:
    Intéressant de voir comme les temps (l’Australie?) changent. Il y a encore quelques années, la plupart des interventions serait allée dans le sens de Sonia.
    Les sujets concernant les déprimes post retour et les appels à l’aide pour trouver une solution pour y retourner définitivement étaient un peu la règle.
    Mais c’est vrai que l’Australie a beaucoup changé aussi. Déjà le WHV est devenu une rude compétition alors qu’avant c’était simplement la possibilité pour le touriste de trouver de petits jobs ici et là pour payer son voyage mais en plus le pays est aujourd’hui un endroit mondialisé et sa personnalité s’en est retrouvée affadie.

    Je me suis fait la meme reflexion. L`atmosphere sur ce forum a beaucoup changé depuis 2 ou 3 ans. Les backpackers en Oz ne vivent plus la meme experience qu`avant.

    Aujourd`hui sur le forum on peut parler des points negatifs de l`Australie, ou du plaisir de redecouvrir la France sans se faire incendier sur 15 pages.

    Pour ce qui est du post original de Roxeve, je me retrouve en tout point dans son témoignage. Ce fut un plaisir sans nom de retrouver notre pays apres 4 ans down under. Les marchés, les festivals, la bouffe, la famille, les amis et ma région, mes montagnes, les Alpes. Certes les Francais sont ronchons et se plaignent tout le temps, mais meme ca j`etais content de le revivre. Aujourd`hui je me trouve dans la meme situation qu`il y a 4 ans. Je suis sur le point de retourner vivre en France apres 4 ans de voyage sur le continent Americain, et je ne tiens plus en place…

    #92038
    Arrache-rotule
    Participant
    Sam-en-Australie wrote:
    Des gens, cadres dynamiques du privé en complet-veston qui parlent de politique, de philosophie, de cultures en face de moi dans le RER sur la route vers Châtelet-Les Halles, me mirent la puce à l’oreille : jamais je n’ai vu d’australiens dans le bus ou le métro s’intéresser à ces choses. Oui, je considère malgré tout les australiens comme des gens simples, ne s’intéressant pas à grand chose d’autre que le fric, le surf ou la boisson et au prochain plan d’investissement à faire sur l’immobilier.

    Je plussoie. Voila bien un aspect de l`Australie qui m`avait rebuté. Pour trouver quelqu`un avec qui parler philosophie et refaire le monde, il faut s`accrocher. Les Australiens ont d`autres préoccupations en effet. C`est une énorme difference culturelle. Alors qu`en France, tout le monde s`improvise philosophe ou politicien… Parmi les pays que j`ai visités pour l`instant, le seul qui se rapproche de la France a ce sujet est le Mexique. Les gens, parmi les classes moyennes et aisées, ont quasiment les memes sujets de discussion que les Francais.

    #92039
    floreozi
    Membre

    Quasi 5 ans en Australie et aucun desir de rentrer en France.Cependant,en lisant vos messages, j’espere aussi que le jour ou je me deciderai a y passer quelques semaines, j’eprouve les memes sentiments.
    Sujet tres sympathique en tout cas 🙂

    #92040
    marie2223
    Membre

    J’adore ton post 🙂
    Merci…!

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