Bien avant le débarquement de la première flotte en 1788, les Aborigènes vivaient sur l’emplacement actuel de Port Jackson, dans la baie de Sydney. On estime que leur installation sur le site de Sydney remonte à au moins 20 000 ans. Sur la Baie vivaient plusieurs groupes, avec différentes langues. Le lieu de l’Opéra de Sydney s’appelait soit Tu-bow-gule ou Jubgalee, dans le dialecte de chaque groupe.
Bennelong, doué pour l’anglais
Dès l’installation des colons à Port Jackson en 1788, le commandant Phillip, essaya de communiquer avec les aborigènes. Devant le peu de succès de ses tentatives, il en fit capturer plusieurs et l’un d’eux, Bennelong, doué pour apprendre l’anglais, fut « installé » dans une hutte à l’endroit même où s’élève aujourd’hui le célèbre Opéra. Devant ses capacités à devenir un « parfait anglais », Bennelong fût emmené à Londres où il mourut. Aujourd’hui, l’endroit où se trouve l’Opéra s’appelle Bennelong Point. Il comprend Bennelong Point et l’Opera House.
Compétition pour l’Opéra de Sydney : un danois l’emporte
Parmi 31 sites possibles, Bennelong Point fut choisit. En 1956, à l’occasion des jeux Olympiques de Melbourne, fut annoncée la construction d’un grand Opéra et l’organisation d’un concours pour son architecture. 233 architectes de tous les pays présentèrent un projet. Un jeune danois, Joern Utzon, prit connaissance du concours dans un magazine d’architecture. Le jury choisit Utzon et son projet en déclarant : « Au vu du design du projet, nous sommes convaincu que cet opéra sera une des grandes oeuvres architecturales du monde ».
Une souscription nationale fut lancée afin de collecter des fonds pour la construction. Devant le peu d’argent collecté, le premier ministre eu l’idée d’une loterie pour réunir l’argent du projet. En août 1958, le chantier de l’Opéra de Sydney commença. Cependant, une des audaces majeures du projet n’était pas résolue : le toit révolutionnaire en forme de voiles ou de coquillage ? Les difficultés techniques allaient commencer.
Toit coquillage danois, un casse tête chinois
Joern Utzon parlant de son toit révolutionnaire :
« Au lieu de faire une forme carrée, j’ai fait une sculpture, j’ai voulu que cette forme soit un peu une chose vivante, que quand vous passez devant, il se passe toujours quelque chose, vous n’êtes jamais fatigué de la regarder se détachant sur les nuages, jouant avec le soleil, la lumière… ».
On sait aujourd’hui qu’Utzon avait parfaitement raison et que son opéra offre de multiples visages. Le jury s’était décidé sur des plans qui ne démontraient pas la faisabilité de cette construction, ceux-ci étant trop simples techniquement à ce stade.
350 000 heures de travail plus tard
Pendant trois longues années, jusqu’en 1961, Utzon et un cabinet d’architectes cherchèrent la solution de ce toit si nouveau. On estime que 350 000 heures de travail furent englouties pour trouver la solution, et elle vint de Utzon lui-même : il fallait assembler le toit en éléments préfabriqués. Tous seraient fabriqués à partir d’une base en forme de sphère. Les fondations de l’Opéra furent dynamitées pour les adapter au nouveau toit plus lourd.
« J’ai fait une sculpture, une chose vivante ! » clama Utzon.
1966, Utzon quitte le projet et l’Australie
En Février 1966, Utzon quitte le projet suite à de multiples différends avec le premier ministre Davis Hugues, nouvellement élu. Il est vrai que du projet estimé sur plans à 7 millions de dollars australiens, le Sydney Opera House coûtera finalement la bagatelle de 102 millions de dollars.
On reproche à Utzon le coup exorbitant. Le nouveau premier ministre ne paye plus Utzon et conteste le design. Une équipe d’architectes australiens terminera l’Opéra, mais l’empreinte d’Utzon sur l’aspect de ce bâtiment est indélébile, seule l’architecture intérieure de l’Opéra n’est pas de l’architecte danois.
Le 20 octobre 1973, seize années après l’ouverture du chantier, l’Opéra fut inauguré par la Reine Elisabeth II. Utzon n’assista pas à la cérémonie et son nom n’apparaît pas sur la plaque d’inauguration à l’entrée de l’Opéra.
Utzon n’est jamais retourné en Australie, il n’a jamais vu terminé ce qu’il considère comme son oeuvre majeure.
En 1999, le gouvernement australien lui demande un projet pour guider les futurs architectes qui auront, au fil des générations, des modifications à apporter en fonction des évolutions techniques et artistiques. Utzon qui a 80 ans, travaille sur le projet avec son fils.
Certains architectes australiens souhaiteraient voir Utzon reconnu officiellement comme le père de l’Opéra et que des excuses lui soient faites pour la manière dont il a été « oublié ».
L’Opéra de Sydney aujourd’hui
L‘Opéra de Sydney est l’un des centres culturels les plus dynamiques du monde, comptant en moyenne 2 000 évènements par an, 200 000 spectateurs aux différents spectacles, et 2 millions de personnes aux diverses manifestations. Manifestations pour tous les goûts d’ailleurs, avec opéra bien sûr, ballets, concerts, classique, jazz, variétés, expositions, etc.
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