À 1H30 de route au nord-est de Melbourne se situe la bourgade d’Healesville et surtout son sanctuaire : ce parc animalier en plein air est l’occasion pour beaucoup de venir passer une journée à la campagne, mais aussi d’être présenté aux multiples et uniques créatures qui composent la faune australienne. Petite visite guidée.
Ceux qui me connaissent le savent : j’entretiens une allergie aigue aux zoos de tous bords. Pourquoi, alors, faire une exception et rendre visite au Healesville Sanctuary ?
Peut-être parce que je tiens de source sûre et amicale (Georgina, attrapeuse de serpents) qu’il s’agit d’un des meilleurs zoos d’Australie. Ou peut-être tout simplement parce qu’il est parfois bon de faire des concessions et de garder l’esprit ouvert – qui sait quand on est prêt à changer d’avis ?
C’est donc par un après-midi froid mais éclairé de soleil que je franchis les portes du sanctuaire. La première impression est positive : ici, pas de barreaux de fer pour emprisonner la faune, mais des enclos ouverts au milieu des arbres et des buissons, et la sensation d’évoluer dans un gigantesque jardin touffu.
Le promeneur du dimanche peut y observer kangourous, émeus, dingos ou encore diables de Tasmanie. Ici et là, de grandes volières sont dispersées et renferment cacatoès, perroquets et autres oiseaux endémiques – sans parler de quelques grandes chauve-souris qui rampent le long des filets.
Mais ce n’est pas tout : si les enclos extérieurs constituent la majeure partie du parc, il existe aussi quelques aménagements intérieurs.
Les couloirs sombres de la Nocturnal House permettent de découvrir des espèces… nocturnes, vous l’aurez deviné : possums, bandicoots (petits rongeurs) et gliders (pensez à une sorte d’écureuil volant), mais également créatures plus rares tels que le quoll (petit marsupial carnivore) ou le bilby (imaginez un croisement entre une souris et un lapin). Puis, bien sûr, il y a l’aquarium des ornithorynques ainsi que les couloirs des reptiles où reposent lézards, varans, crocodiles, tortues et serpents de toutes sortes.
Mais l’installation la plus intéressante de toutes est, à mes yeux, le Wildlife Hospital. Car c’est là pour moi le point fort d’Healesville : le sanctuaire n’est pas seulement un parc animalier, c’est également un petit centre hospitalier où sont récupérés et soignés des animaux blessés ou orphelins, généralement victimes d’accidents de la route.
Les opérations comme les autopsies se déroulent derrière les parois vitrées des salles de l’hôpital, à la vue de tous (âmes sensibles s’abstenir). C’est une excellente occasion de mieux prendre conscience du problème des roadkills (animaux tués sur les routes) et d’avoir un aperçu de l’univers de tous ces gens, amis des animaux et wildlife carers (réhabilitateurs), qui se battent au quotidien pour préserver la faune australienne.
Les employés du sanctuaire se rencontrent aussi lors des représentations données à heures fixes et mettant en valeur certains des animaux du parc.
Pour ma part, j’ai choisi d’assister à la démonstration des oiseaux de proie et à celle des reptiles. La première se déroule en plein air (donc, susceptible d’être annulée en cas de mauvais temps) dans une arène où, l’un après l’autre, viennent voler un faucon (brown falcon), un busard (black-breasted buzzard) et le plus grand aigle d’Australie (wedge-tailed eagle). Les rapaces planent d’un bout à l’autre des gradins et le busard se livre à une petite démonstration de son intelligence en se servant d’un caillou pour ouvrir un (faux) œuf d’émeu.
La représentation des reptiles, elle, se déroule dans une salle attenante aux vitrines qui les renferment. Vous avez peur des serpents ? Pas de panique, on ne va pas vous montrer d’espèce mortelle !
La démo commence plutôt en douceur, avec quelques sympathiques lézards : dragon barbu et shingleback… avant de passer à la taille au-dessus : Chantilly, le varan qui ne demande qu’à se faire câliner dans les bras de sa maîtresse. Ce n’est qu’en dernier qu’apparait Rosie, la carpet python qui est le clou du spectacle.
Docilement enroulée autour des bras de la présentatrice, Rosie avance une tête curieuse et calme vers les spectateurs. Enfants comme adultes semblent saisir le charme serein de la créature à écailles, et tout le premier rang s’essaie à caresser délicatement son corps lisse.
L’après-midi touche à sa fin, le sanctuaire va bientôt fermer ses portes. En me perdant une dernière fois parmi les chemins qui traversent le parc, j’ai le temps de réfléchir à cette demi-journée passée… au zoo. Si rien ne remplacera jamais le plaisir pur, simple et parfait d’observer un animal évoluer librement dans son milieu naturel, je veux bien parfois modérer mon allergie : si l’on aborde le zoo dans un esprit de curiosité et d’apprentissage, il peut constituer une bonne première introduction à la faune et aux problèmes écologiques qui l’entourent.
C’est aussi l’occasion d’observer des animaux rarement vus dans la nature. Et surtout, surtout, on peut repartir du sanctuaire en sachant que chaque dollar dépensé ici, chaque profit engendré par les activités « touristiques » du zoo, permet de financer leurs opérations de sauvetage d’animaux sauvages, leurs programmes de reproduction et de ré-introduction d’espèces en danger. Et ça, ça met tout le monde d’accord !
HEALESVILLE SANCTUARY : PRATIQUE CORNER
- Le sanctuaire est ouvert tous les jours, même les jours fériés, de 9H à 17H.
L’entrée coûte $31,60/personne et vous permet de passer la journée dans le parc, ainsi que d’assister à toutes les démonstrations et de visiter le Wildlife Hospital.
- Le sanctuaire se situe à 65 km au nord-est de Melbourne. Suivez la Maroondah Highway en direction d’Healesville. Vers la sortie de la ville, suivez les pancartes brunes en tournant à droite sur Badger Creek Road, puis à droite au rond-point sur Gleneadie Avenue. L’entrée du sanctuaire se trouvera alors sur votre gauche.
- Vous pouvez également vous rendre au sanctuaire grâce aux transports en commun :de Melbourne, il suffit de prendre le train jusqu’à Lilydale, puis le bus 685 ou 686 jusqu’à Healesville et son sanctuaire. Comptez 2H de trajet.
- La démonstration des oiseaux de proie a lieu à 12h et 14h30, celle des reptiles à 11h30 et 15h15. Vous pouvez consulter les horaires de toutes les présentations (wombats, diables de Tasmanie, dingos, ornithorynques, koalas, perroquets…) sur le site du sanctuaire.
- Il est possible de déjeuner, ou tout simplement d’acheter des rafraichissements, dans le café du sanctuaire. En choisissant simplement une meat pie et des frites, vous pouvez déjeuner pour $10 à deux.
Bonjour,
Merci pour ce conseil de destination. Je suis rentrée hier soir de mes vacances en Australie, et je n’ai pas manqué ce sanctuaire. Je n’ai pas du tout été déçue.
Une belle action d’aide et de préservation d’espèces.
A ne pas manquer.
Comments are closed.