En février, un rapport de la Commission de lutte contre le crime (ACC) provoquait un séisme dans le milieu sportif australien. Footy, rugby, cyclisme, les sports les plus populaires seraient tous touchés par le dopage. Six mois plus tard, l’enquête se poursuit mais aucun suspect n’a été appréhendé.
Dans certains cas, des spécialistes de la performance organisent avec d’autres personnes le dopage d’équipes entières. Dans certains cas, on administre aux sportifs des produits qui n’ont même pas encore été autorisés pour l’être humain. En outre, avec l’implication du crime organisé, les sportifs deviennent des proies pour ceux qui veulent truquer des résultats », déclarait en février Jason Clare, le ministre de l’Intérieur australien.
« The Blackest Day ». « Le jour le plus noir » pour l’histoire du sport en Australie. Tel a été surnommé le 7 février 2013, jour de remise du rapport de la Commission contre le crime (ACC) sur le dopage en Australie. Si tous les sports seraient concernés par ce fléau, le rapport pointe du doigt la ligue de football professionnel australienne, dit « footy », et la ligue nationale de rugby à XIII. Un séisme pour l’un des pays les plus sportifs au monde : en 2006, l’industrie sportive générait près de 9 milliards de dollars de revenus en Australie.
Depuis six mois, plusieurs douzaines de joueurs ont été auditionnés par l’ASADA, l’agence australienne de lutte anti-dopage. Les Essendon Bombers (Victoria) dans l’AFL ou les Cronulla Sharks (Nouvelle-Galles-du-Sud) dans la National Rugby League, sont deux clubs pros soupçonnés de dopage. En juillet, le cycliste Stuart O’Grady a reconnu avoir pris de l’EPO sur le Tour de France 1998, année où il avait revêtu le maillot jaune de la Grande Boucle.
Mais six mois après le rapport explosif, aucun nom n’est encore sorti du chapeau de l’ASADA. Début août, l’agence antidopage a remis un rapport « par intérim » de 400 pages, référençant 13 000 documents et 130 témoins sans accuser aucun sportif. Car vient maintenant le temps de l’analyse de ces informations. Et de la répression : le Parlement australien vient de renforcer les pouvoirs d’investigation de l’ASADA, habilitée à administrer 5100 dollars d’amende par jour au sportif qui refuse de coopérer.