Une nouvelle recherche, publiée dans une revue scientifique américaine, dresse un constat terrible sur la disparition accélérée de nombreuses espèces de mammifères en Australie.
« La faune de mammifères terrestres australiens est la plus spécifique au monde. » Extrait de l’étude « Déclin et extinction des mammifères australiens depuis la colonisation européenne
publiée dans la revue de l’Académie américaine des sciences.
Le tigre de Tasmanie, le bandicoot, le kangourou-rat du désert… En l’espace de deux siècles, une trentaine d’espèces de mammifères terrestres endémiques se sont éteintes en Australie. C’est le constat d’une étude récente, terrible, « Déclin et extinction des mammifères australiens depuis la colonisation européenne », publiée dans la revue de l’Académie américaine des sciences.
L’étude, menée par des chercheurs de l’université Charles-Darwin (Territoire du nord), prévoit qu’un mammifère australien sur cinq est en danger, et qu’une à deux espèces sont vuées à disparaître tous les dix ans.
Du fait de son insularité, l’Australie possède une faune exceptionnelle, « la plus spécifique au monde », selon les auteurs de l’étude. Environ 90% des mammifères terrestres sont « endémiques », ce qui signifie qu’ils vivent uniquement sur le continent australien. Des espèces comme le kangourou, le koala, mais aussi l’ornithorynque ou l’échidné sont depuis bien longtemps des icônes du « Down under ».
L’une des principales causes de ce déclin est l’introduction de chats sauvages, de lapins et de renards, par les colons anglais dès la fin du XVIIIe siècle. « Les chats sauvages, au nombre de 15 à 23 millions, sont aujourd’hui presque partout. Aussi loin que vous puissiez trouver des signes de vie humaine dans l’immensité australienne, vous en verrez », explique dans le Monde John Woinarski, le responsable de l’étude. Les incendies, qui tendent à diminuer le nombre de refuges pour les petits mammifères face aux chats sauvages, est également un autre facteur de l’extinction des espèces endémiques.
Pour lutter contre ce terrible constat, les auteurs de l’étude préconisent d’isoler sur des îles les prédateurs, voire de les éradiquer. De leur côté, les écologistes proposent de s’appuyer sur une espèce endémique, le dingo, un chien sauvage qui deviendrait lui-même le prédateur des chats et des renards. Comme un juste retour de bâton de la chaîne alimentaire.