Peuplée depuis des millénaires par les Aborigènes, l’Australie a connu plus récemment de nombreuses vagues d’immigration. Aujourd’hui, le territoire est riche d’une communauté multiethnique et multiculturelle rassemblant près de 24,5 millions de personnes. Mais qui sont alors ces divers australiens ?
À l’origine, les Aborigènes
Premiers hommes à avoir foulé le sol australien, les Aborigènes sont arrivés il y a près de 50 000 ans depuis la Nouvelle-Guinée et l’Indonésie. Vivant de chasse et de cueillette, ces autochtones se sont dispersés en petits groupes nomades à caractère familial ou tribal dans la plupart des régions de l’Australie. Au fil du temps, ils ont développé en autarcie une culture riche en arts et en traditions, faisant encore aujourd’hui partie du patrimoine australien.
Il y a un peu plus de deux siècles, l’arrivée des premiers colons européens a marqué et profondément changé ce continent perdu du Pacifique. À cette époque, l’Australie comptait entre 700 000 et un million d’Aborigènes répartis en plusieurs centaines de tribus parlant autant de langues et de dialectes.
Dès la colonisation, ce peuple a été décimé par les guerres et les maladies, puis parqué dans des réserves sur les terres les plus pauvres, tout en étant privé du droit de vivre sur ses terres ancestrales. Force est de constater qu’en 1920, le territoire australien ne comptait plus que 60 000 aborigènes, soit une baisse de plus de 90 % de la population d’origine.
Aujourd’hui, le déclin numérique des Aborigènes semble enrayé même s’ils ne représentent qu’un peu moins de 700 000 personnes soit près de 3 % de la population australienne.
Les colons européens devenus australiens
Le reste de la population australienne est fortement marqué par ses origines européennes. Il faut remonter au XVIIe siècle, lorsque l’exploration de l’Australie a débuté avec le navigateur James Cook. Le Britannique a abordé sur la côte Est et en a pris possession au nom du roi d’Angleterre, sous le nom de Nouvelle-Galles du Sud en 1770.
Un camp pénitentiaire a été fondé à Sydney en 1788. Puis, en l’espace d’un demi-siècle, de vastes régions sont devenues des colonies de la Couronne : la Tasmanie en 1803, l’Australie-Occidentale en 1830, le Victoria en 1835 et l’Australie-Méridionale en 1836.
Au cours des années 1850, l’immigration a pris un nouvel essor suite à la ruée vers l’or. Le manque de main-d’œuvre, l’étendue du bush et les nouvelles richesses basées sur l’agriculture, l’exploitation minière et le commerce ont contribué au développement d’institutions provoquant un accroissement important de la population et une occupation des terres de l’intérieur.
Après les revendications des colons libres demandant la fermeture des établissements pénitentiaires, les colonies d’australiens sont devenues des démocraties parlementaires autonomes. Puis, en 1901, elles se sont fédérées afin de former le Commonwealth d’Australie. Le pays est alors devenu un territoire souverain membre du Commonwealth britannique.
L’Australie Blanche
L‘Australie a maintenu jusqu’aux années 1980 une politique d’immigration très sélective en termes d’origine ethnique, privilégiant notamment l’immigration européenne blanche au détriment de celles issues des autres continents, en particulier d’Asie de l’Est.
La structure de la population a par ailleurs été profondément bouleversée depuis 1945. En effet, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, 95 % des australiens étaient d’origine britannique ou irlandaise.
Depuis la fin des années 1940, plus de 7 millions d’immigrants en provenance de plusieurs centaines de pays se sont établis en Australie. L’immigration britannique a ainsi été remplacée par celle des Européens venus surtout d’Italie, de Croatie, de Grèce, et de l’île de Malte.
Au cours des années 1960, la politique dite « de l’Australie blanche » a commencé à s’assouplir, avant d’être officiellement enterrée en 1973. La plupart des immigrants non européens sont dans un premier temps arrivés d’Amérique latine et du Proche-Orient, en particulier du Liban.
Cependant, depuis la fin des années 1970, de nouveaux immigrants sont venus cette fois-ci d’Asie, notamment de la Chine et du Vietnam. Dans les années 1980, ils représentaient près de 20 % de la population totale des australiens.
Vers la multi-ethnicité
L’immigration a ainsi contribué à la transformation de l’Australie. Le pays compte près d’une centaine de communautés culturelles distinctes réparties entre 4 000 organisations ethniques, c’est d’ailleurs l’une des sociétés les plus cosmopolites et dynamiques au monde.
Selon le dernier recensement, 2,5 % des Australiens nés à l’étranger sont nés en Grande-Bretagne et en Irlande, 30 % viennent d’autres pays européens et 21 % proviennent d’Asie et du Proche-Orient.
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