Goldprospecting II :le retour
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19 mars 2006 à 14 h 17 min #66582PeterMembre
Septembre 2004 c’était pour moi la découverte du Goldprospecting .Septembre 2005,rebelote,mais cette fois ci , avec l’expérience acquise l’année d’avant il fallait aller encore plus loin .Ce qui fut fait d’ailleurs .Mais commençons par le début.
3 Septembre 2005 6h30 AM je débarque à Brisbane Internationnal. Quatrième fois que je foule le sol australien et toujours la méme exaltation .C’est a croire que ce pays est une vraie drogue et de la dure en plus.
Des amis viennent me chercher et rejoignons Yandina (au sud de Noosa).Là m’attend depuis neuf longs mois mon fidèle vieux 4×4 .Les quatre prochains jours seront réservés à la récupération du décalage horaire ,au réaménagement du véhicule et aux achats pour la route ,nouvelle batterie solaire , nouvel Eskit plus performant et différentes babioles qui vont contribuer au bien etre de mon auguste personne pendant les trois mois à venir..
Enfin le départ ; plein ouest, a 4500km de là du coté de Kalgoorlie dans le W.A.19 mars 2006 à 16 h 03 min #303394domyMembreExcellent peter « goldman » est de retour!!!!!Je me suis rattrapé sur tes précédentes aventures donc là je vais suivre les dernières en temps réel!!! 😀
19 mars 2006 à 17 h 43 min #303395PeterMembreSalut Domy
Merci de tes encouragements. La suite dans la soirée
J’aurais un petit service à te demandais.Si tu ne peux pas dis le moi franchement.
Bon voilà:Au cas ou tu aurais tes entrées aupres de ceux qui designent les prix Nobel ,en l’occurence c’est celui de litterature qui m’interresse,si tu pouvais,vraiment c’est entre nous ,leur glisser un petit mot me concernant,je t’en serais redevable devant l’eternel.Autre chose,peut etre que ça pourra aider,tu leur dis bien que c’est le cheque qui m’interresse ,le titre je peux leur rendre dessuite apres la ceremonie.Pendant qu’on y est,un petit accompte des maintenant je cracherais pas dessus
Soit discret surtout.A+
19 mars 2006 à 18 h 16 min #303396domyMembreOk ça marche,
Je vais voir ce que je peux faire j’ai le bras long !!!! 😉
Et t’as fait quoi des millions que t’as gagné avec les anciennes pépites??? 😮
19 mars 2006 à 18 h 29 min #303397PeterMembreJ’ai versé des pots de vin aux gars du Goncourt pour aider un collegue .Et ça a marché.Par discretion je tairais le nom du heureux elu.
19 mars 2006 à 19 h 43 min #303398PeterMembreArrivée sur Léonora et premières découvertes .
Voilà six jours que je suis parti de Yandina.
Huit à dix heures de conduite par jours à 90km/h maxi, le temps paraît très long surtout dans la Nullarbor Plain Le 4×4 fait ces 16 litres de diesel au 100 km moi c’est aux pop corn et coca que je carbure, ,avec en plus quelques dizaines de décibels de musique dans les oreilles .Il faut dire que coté mp3 (merci Emule) j’ai pas à me plaindre ,une cinquantaine d’heures d’écoute qui va de Creedence Clearwater à Midnight Oil en passant par Queens,Super Tramp et tout ce qui touche la Country .Ambiance quand tu nous tiens . I AM THE KING OF THE ROAD !!!!
Enfin Leonora .Petite bourgade de deux à trois cent habitants à 250km au nord de Kalgoorlie .Deux hotels ,une superette , et un shop de bricolage et alcool .Le village typique australien .C’est ici que j’avais prospecté l’année dernière avec quelques succés et je compte remettre ça.
Direction première le Caravan Park.ou je devrais rencontrer mon ami Marcel (70 berges) .Marcel tout un programme , un vrai roman ,ouvrier, bistrotier ,chercheur d’or sur une drague en Guyane ,chercheur d’or en Australie .Cela fait dix ans qu’il y passe sa retraite; il vit en caravane et change de coin selon son humeur .Je l’ ai rencontré par hasard l’année dernière ,il faut dire que je suis assez lucky dans mes rencontres et là s’en est une que je ne regrette pas .C’est un peu mon ange gardien ,Lorsqu’on c’est connu il était surpris et septique à l’idée que je parte tout seul dans le bush ,et je le comprend et il m’avait dit avec l’accent parisien dont il est originaire. « HE fiston si t’ as une couille tu m’appelle et j’arrive » et depuis quand je pars dans le désert je pense toujours à ces paroles et cela me permet d’aller toujours plus loin l’esprit tranquille .Retrouvaille donc autour d’un verre de vin et d’une bière ,on parle de l’année passée ,de celle qui va venir.Tout n’est pas rose de part le monde mais dans ce coin paumé c’est un peu le paradis.
Cinq heures du mat ,je pars pour la semaine ,direction, une cinquantaine de km du village. Pour me refaire la main , je vais aller prospecter dans la région ou j’avais récolté la plus grande partie de mon or l’année d’avant.
Je retrouve mes paysages et l’ambiance commence à me prendre ,une espèce d’euphorie m’envahie AM THE KING OF THE BUSH. Tout seul au milieu de nulle part et cela pendant deux mois :le rève .
Premiere journée je repasse sur les coins que j’avais ratissé douze mois auparavant :résultat Nothing Je m’y attendais ,je me dis demain !!! Inch alla
La prospection d’aujourd’hui est pratiquée avec une autre philosophie que celle en usage au siècle dernier ou c’était carrément une question de vie ou de mort .Maintenant c’est <> De toute façon un jour ou l’autre !!!!!!
Une fois que tu as accepté cette philosophie .No Worries.
Le lendemain après avoir creusé toute la journée sur une vingtaines de trous, clous de fer à chevaux ,capsules de cannette ,balles , que l’on appelle ici communément rubbish .Voilà enfin ma première pépite cueillie au coucher du soleil comme l’on cueillerait une truite sur le coup du soir dans les flots limpides du petit ruisseau qui coule au milieu de la verte prairie(Pour les germanophile.Grunetallmittekleinebachklarewasserfluss)Bon là, je fantasme un peu car translater en australien cela donnerait a peut près ceci <>Pour la truite on repassera .Ou en était je ? Ah oui, la première pépite.
Avant ,je disais a chaque fois que j’en trouvé une :<> ;maintenant je suis plus modeste<> pour cette fois ci c’est pas difficile vu que c’est la seule..
J’attaque ma troisième journées vers les cinq heures du mat comme d’habitude .
Je déplace le 4X4 de quelques centaines de mètres ,me gare sous les arbres pour que le véhicule soit à l’ombre lorsque le soleil va taper ,met en place le panneau solaire et démare la prospection en remontant un creek .Pour ceux qui ne connaissent pas, un creek c’est une rivière qui ne coule que lorsqu’il pleut a torrent ( et meme là il n’y a pas de verte vallée).Les heures passent ,le soleil monte ,monte , la température pour ne pas etre en reste grimpe aussi .A croire que l’un ne vas pas sans l’autre .Et il arrive meme un moment ou l’astre du jour redescent ,par contre les degrés eux stagnent.
Au début je parlais de la pensée nouvelle du chercheur d’or ,et blabla et reblabla ,que des paroles.
Moi je vois que ça fait deux jours que je cavale pour deux grs d’or alors ne me parlez plus de philosophie . De plus l’inconvénient du creek c’est qu’il ramasse tout les ferreux qui peuvent trainer à des km à la ronde et de les déposer dans sont lit .Resultat, ça sonne à tout bout de champ et moi je remue des tonnes de sable et pas un mgr d’or.
L’aprés midi avance a grand pas ,dans ma tete ça se bouscule ,Je commence a parler a haute voix ,je ne risque pas d’avoir l’air con , cela fait trois jours que je n’ai vu personne et le coin est absolument desert.Dans le prochain episode <>
21 mars 2006 à 17 h 54 min #303399PeterMembreQue d’or que d’or
Toujours rien .C’est pas possible ces tonnes de sables doivent bien cacher quelques pépites .J’ai beau fouiller les moindres recoins ,sous les racines d’arbre ,chaque signal sonore du détecteur c’est pour du rubbish .Et puis il y a le declic.
Apres 20000km en avion ,4500km de route, 50km de piste ,6 h de marche à pieds à un moment T et à un endroit X sur le globe terrestre je me pose la question.
<>(What I do in this creek)
Le mois dernier ,un gars est surement passé par là ,comme la fait un autre deux mois auparavant comme l’on fait des dizaines ,sinon des centaines le siècle dernier et toi t’es là encore à espérer.
Si c’est à un moment T et un endroit X que je me pose The Question ,c’est au moment T+ 5 secondes ( le temps de réflexion) et au meme endroit X que je me hisse hors du creek pour tomber, dix mètres plus loin, nez à nez avec un beau caillou ,de la grosseur d’un abricot , veiné d’or tout simplement posé sur le sol .Je pense à cette pierre qui devait etre là depuis des milliers d’années en pleine nature ,bravant les intempéries ,qui a vu passer des centaines de prospecteurs et qui se retrouve en l’espace d’un instant au fond de la poche d’un gars qui n’est meme pas du pays. Quelle a été sa pensée au moment ou je l’ai prise dans la main ?
<> ou <>
Question qui me hantera pour le restant de la vie.
Avec ma belle trouvaille je redescend vers le campement en prospectant la berge du creek .Demain je ferais l’autre coté.
Mais les miracles sont rares dans ce pays ,deux jours de suite j’arpente pour rien les bords de la rivière .Il est temps de rentrer en ville.
Arrivé au camping ,je fais le ménage dans le 4X4 ,la lessive et une bonne douche .L’heure de l’apéro approche, me sers un coca rhum et bien installé dans mon fauteuil ,j’attend.
Je dis toujours que le monde appartient a ceux qui osent, mais t’en fait pas si tu n’oses pas les autres le ferons pour toi.
Un gars arrive .Je suis sur le passage qui mène aux cuisines endroit stratégique pour lier conversation. Tiens, un truc qui n’a rien avoir avec my story,je ne sais pas si vous avez remarqué dans les campings pas ceux bien délimités mais ceux ou l’on peut se mettre ou l’on veut surtout dans Roadhouse ,vous avez d’un coté les australiens bien regroupés et par ci par là, loin de tout le monde d’autres personnes ,faites l’expérience allez les voir et neuf fois sur dix ce sera un étranger (européen).
Pendant que j’y suis ,sur l’endroit stratégique pour lier conversation ,la cuisine c’est très bien car le gars qui y va il a le temps ,en général vers cinq heures c’est le moment de chercher sa bière ou son coke au frigo du camping .Sur le chemin des toilettes ce n’est pas pareil,le gars était tranquilou dans sa caravane occupé à ce que vous voulez et d’un coup il a une envie pressante ,donc à l’aller il languit d’arriver et au retour sa seule préoccupation c’est de reprendre l’activité qu’il avait laissé tomber disons avec précipitation
.Ceci dit ,j’en reviens à mon gars celui de tout à l’heure , arrivé a ma hauteur ,question de parler car moi je suis assis et lui du haut de ces un mètre quatre vingt dix ,il me domine plutot ,nous entamons la conversation Je lui propose un verre de ma mixture, on trinque et nous voilà parti sur des chemins cousus d’or .Il trouve le cailloux magnifique ,pour les pépites ,sans commentaires.
« Wait a minut « qu’il me dit ,s’en va à sa caravane et revient une minute plus tard, comme il me l’avait dit, un boite a la main .La renverse sur la table ,et moi de mon coté manque de me renversé du fauteuil tellement le choc est violent ,choc visuel s’entend .
Devant moi, étalé sur la table, plus d’un demi kg d’or ,j’en crois pas mes yeux ,la plus grosse pépite doit faire dans les 100grs ,de toutes les formes ,la couleur de l’or change suivant la région ou il est trouvé ,là je peux vous dire que toutes les régions aurifères d’Australie sont représentées .
Je pense encore a la misère que je lui ais montrée .Oh la honte .Bon le gars est sympa il fait pas trop le cador ,mais pour moi c’est quand meme la honte .Et puis je vais vous dire si nous les petits on n’existait pas les grands y s’auraient meme pas qu’ils sont grands .Ben merde alors :on va pas se laisser marcher dessus parce que on est moins qu’eux .Quand je parle de petit je ne parle pas que de la taille (moi je fais 1m75donc je suis un petit grand ,ou un grand petit ,comme ça je suis collègue avec tout le monde).
A votre avis que fait un petit quand il est en difficulté ?Bhe , il va chercher un grand .
Je dis a mon tour au gars <> Et voila mon Marcel qui se radine avec sa petite boite ,moi je jubile car la petite boite je sais ce quelle contient . Et vlaaan sur ma table qui en plie de plaisir .Les deux réunis ,plus d’un kg d’or ,environ 20000 € , sur un demi m2 .
Deux bouteilles de rhum plus tard ,le coke j’ai pas compté .Chacun repartait avec ses reves .
Le plus con dans tout ça c’est que j’ai aucune photo de cette soirée ,donc il va falloir me croire sur parole.Prochain épisode :L’Eldorado ça existe ,j’y ai vécu pendant deux mois
21 mars 2006 à 18 h 18 min #303400gillozMembreGéniale ton aventure, ça c’est un bel exemple de vivre ses rêves !
Continue, perso, je suis en admiration ! 🙂
22 mars 2006 à 16 h 52 min #303401Lei luMembreque de bonheur de lire a nouveaux tes aventures !!!
C pour qd la suite on en veut encore!!!!!!!!
Perso je me regale je viens de rentrer naze du boulot et ton histoire me detend… chapeau bas ! 🙂
22 mars 2006 à 17 h 22 min #303402PeterMembreça viendre ,ça viendre.
Si j’ai pas trop la flegme je vais essayer de pondre (la poule aux oeufs d’or 🙂 ) L’Eldorado ce soir.22 mars 2006 à 19 h 52 min #303403superbene70MembreEhhhh j’attends l’Eldorado… t’avais la flemme ou pas? dis moi pas que t’as rencontré la poule…!!! ce silence devient long… C U
22 mars 2006 à 20 h 47 min #303404AussieGirlParticipantUn grand merci Peter pour tes recherches d’or haletantes…je n’ai lu ta première aventure que le mois dernier….et je n’avais pas réalisé que depuis tu étais déjà reparti… En tous cas j’adore la description de ces moments simples et tellement uniques d’un homme au milieu de nul part!
Bien sûr j’attends avec impatience la suite de cette deuxième expédition….22 mars 2006 à 21 h 34 min #303405DoUdOuNeTTeMembreencore, encore!!!! Moi je passe de l’admiration au grand eclats de rire… il écrit comme il parle ce goldman, trop fort!! On a presque l’impression d’y être, presque…
23 mars 2006 à 1 h 52 min #303406pauline ozMembreSalut Peter
surtout ne t’arrête pas de nous raconter, tu nous fait tous réver.
Moi qui penssai que les chercheurs d’or n’éxistait plus!
Ca me fait bien plaisir de suivre tes aventures.A+
23 mars 2006 à 18 h 35 min #303407PeterMembreVers l’Eldorado
Je reviens quelques instants sur la soirée de hier ,vous savez, celle au rhum / coca.
Lorsqu’un prospecteur vous dit , ,le « tel endroit « est trés vaste .Il ne vous donnera jamais les coordonnées exactes de sa trouvaille .Cela se comprend dans la manière ou la découverte d’une pépite peut en entrainer beaucoup d’autre .L’or n’est pas un solitaire , à sa formation il était groupé et c’est l’érosion qui l’a plus ou moins éparpillé .
Donc au cours de cette soirée un nom lui a échappé .:Anchor Mine .Est ce l’alcool ou de l’intox ? De toute façon cela me ramenait d’un « tel endroit » de 50km au carré à une mine de 5km sur 5.
Anchor Mine futur Eldorado.
Huit heures du mat ,départ du Caravan park de Leonora ,je n’y reviendrais que dans deux mois .
Première étape Laverton à 130 km ou je compte achetez mon ravitaillement pour la semaine a venir .La route est belle , je passe devant Cardinia (là ou j’ai trouvé mon cailloux et tout mon or l’année dernière) un coup de klaxon comme si je passais devant chez un ami pourtant ce n’est qu’une country de 30 km sur 30 mais on a fait copain copain pendant pas mal de temps ,je l’ai respecté elle m ‘a respecté alors pour moi c’est un peu plus qu’un simple bout de territoire.
Laverton .Combien ? Deux cent , trois cent habitants ; on respire la ville qui part en biberine. Des mines ont fermé ,d’autres ont ouvert mais le personnel vit en autarcie ,les déplacements se font en avion maintenant ,donc les familles qui venaient vivre sur le lieu de travail restent aujourd’hui sur Perth.
Une superette ,un hôtel , un bureau de poste,une station essence et le traditionnel Caravan Park. En gros c’est le portrait de Laverton ,ajoutons y une dizaine de garages et ateliers mécanique pour la maintenance des mines et ce sera complet .Ha ,j’oubliais le shop d’alcool .Oh la honte !!!!
Deux heures plus tard ,je suis prêt a prendre la piste Je passe à la police pour leur signaler que je m’en vais seul dans le bush pour au moins une semaine ,le gars tique un peu ,un froggy chercheur d’or, on aura tout vu .Je lui signale que j’ai un téléphone satellite et que je voudrais faire un essai en appelant son numéro .Essai concluant et je remonte dans son estime .Pas si con que ça le frenchie avec son Satphone Je pense à un truc qui me fait rigoler .Je fais un numéro de téléphone qui va aller chercher un satellite à 36000km et qui revient ,encore 36000 km pour aller réveiller un gars qui est à un mètre de moi. C’est beau la technique Puis un dernier arrêt à la station pour le gas oil et remplir mon nouvel Eskit de glace .C’est lui qui déterminera le temps que je resterais dans le bush .Tant que j’aurais de la bière fraiche je ne rentrerais pas .
Les premiers kms sont goudronnés pour éviter que la poussière recouvre la ville ,puis j’attaque ,perché sur mon 4X4 la large piste en latérite rouge .Avec Midnight Oil et leur Beds are burning ,I AM THE KING OF THE ROAD .
Anchor Mine se trouve à 150 km ,c’est la première fois que je vais aussi loin et aussi longtemps dans le bush .
Quatre heures et des poussières (c’est le cas de le dire) plus tard me voilà arrivait.
Un grand trou , cent mètres de long ,cinquante de large et trente de profondeur , au fond les pluies ont formé un petit lac ou les bêtes viennent s’abreuver et l’eau cette année (2005) est extrêmement rare .En 2004 à la même époque le bush était un champ de fleurs, aujourd’hui un désert rouge.
Le site est abandonné depuis cinq ou six ans ,des traces laissent à penser qu’il est fréquenté par pas mal de monde ce qui devrait être bon signe.Ca promet !!!
Le jour tombe ,il est temps de monter le campProchain épisode :Une soirée dans le bush
24 mars 2006 à 2 h 15 min #303408UnjourenOzMembreSnif j’ai pas le temps de lire tous les posts … promis je me rattrape des que j’aurais un peu de temps. J’avais adore la version 1 !!!
2 avril 2006 à 20 h 18 min #303409PeterMembreCinq heures du mat ,comme dirait Dutronc .Le bush s’eveille.Ca a commencé bien avant le lever de soleil par le chant solitaire d’un oiseau suivi en crescendo par celui de tout les autres.
En ce matin de septembre la température est plutôt frisquette .Un petit feu , un bol de thé au lait et l’ on se sent de suite un peu mieux.
Hier au soir, avant de m’endormir j’ai préparé une stratégie pour m’attaquer à mon Eldorado.
Je vais partir du sud de la mine à environ trois km plus bas et remonter vers le nord trois km plus haut .
Vous vous demandez peut être pourquoi du sud au nord et non d’est en ouest ? Si l’on regarde une carte des régions aurifère du West Australia , en gros quatre cent km de rayon ,toutes les mines (14000) sont disposées dans l’alignement des deux pôles .La raison ? J’ai ma théorie , qui vaut celle du Big Bang . Vous savez celle qui dit que l’origine de notre univers serait due à une gigantesque explosion il y a quinze milliards d’années .
Et la matière qui a explosée d’ou elle vient ??? Bon passons.
Pour en revenir à ma mienne de théorie , en voici la recette.
Ingrédients : une grosse boule ,la terre . et une pépite d’or ,densité 1,9 .C’est à dire qu’un litre d’or pèse dix neuf kgs (« vous m’en mettrez deux kgs svp »).
Vous prenez la grosse boule, avec le nord en haut et le sud en bas ,puis vous placez la pépite légèrement en dessous du dit nord .Que se passe t’il ? Mon or entraîné par la pente va glisser vers le sud .D’ou la disposition de mes mines N/S.Ce n’est qu’une théorie à prendre au second degré…
Cinq heures PM .
Ou l’or est déjà passé et j’étais en retard .Ou alors il n’est pas encore arrivé et j’étais en avance .Mais pour aujourd’hui « NADA » le rendez vous était raté.
Qu ‘est ce que le temps passe vite lorsqu’on y pense .Déjà quarante huit heures que je ratisse les alentours d’Anchor Mine du nord au sud, d’est en ouest(j’ai modifié légèrement ma théorie .Eh oui ,j’ai pris en compte la rotation de la terre.) Et pas le moindre milligramme ,j’en demande pas plus , d’or.
Troisième jours .Je fais même du N/SE,S/NW .Je ne sais pas si vous me suivez toujours, mais moi il me semble que je tourne en rond .
Basta !!!Il est temps de plier bagages et d’aller voir sous d’autres cieux si les dieux me semblent plus favorable.
Une journée de prospection se décompose à six ou sept heures sur le terrain le matin . A midi
Un sandwich , Tuna / tomate /oignons/ fromage/ le tout arrosé de mayonnaise. Avec ça une bonne bière .Ou deux. Si le temps est vraiment chaud une petite douche,(1,5 l d’eau) et une petite sieste .Il n’en faut pas beaucoup pour être heureux (avec un peu d’or c’est l’extase.) .
En général je prépare mes repas l’aprés midi ,j’en fait pour deux jours ,comme ça le lendemain je suis tranquille .Vers trois ou quatre heures retour sur le terrain .Une demi heure avant le coucher de soleil je soupe ce qui me permet de manger à la lumière du jour et d’éviter de sortir la moustiquaire .Ceux qui ont campé , comprendront
.L’heure qui suit est consacrée à l’astre couchant .Et certains soirs c’est du délire .
Bien calé dans mon fauteuil ,une tasse de rhum/tisane à la main ,les oreille berçaient par la voix rauque de Gianna Nanini ,je contemple le merveilleux spectacle des milliers de lucioles qui clignotent au dessus de ma tête ,et quand l’une d’entre elle se décroche pour traverser la scène .
Vite un vœux. Et vous deviner lequel.
BonsoirProchain épisode : Enfin.
7 avril 2006 à 13 h 06 min #303410superbene70MembreBen Peter, tu t’es pas perdu j’espère? Qu’en est il do goldprospecting au mois d’avril? Hope all’s good for you…
7 avril 2006 à 18 h 47 min #303411PeterMembreY ‘a des jours ,ou c’est plus facile de trouver de l’or que d’avoir de l’inspiration. 😀
La suite dans le courrant du week end 😎A+
9 avril 2006 à 5 h 05 min #303412manulabaMembreOuahhh! 😮
quelle aventure…
milles merci pour ton recit 😀
9 avril 2006 à 20 h 18 min #303413PeterMembreQuelque photos de mon environnement pendant deux mois.
23 avril 2006 à 21 h 13 min #303414PeterMembreJe reprends la piste, direction un groupe de mine à une dizaine de km à l’ouest d’Anchor Mine.
Au pied d’une falaise serpente un large creek, je le descend jusqu’à ce qu’il me semble que le terrain soit favorable à la prospection.Pifométrie à cent pour cent.
Quelques arbres, un peu d’ombre, le coin idéal pour monter le camp.
Il n’ est pas loin de midi,ça commence à chauffer ,je décide quand même d’aller prospecter une paire d’heures le temps de tester le terrain .La place a été pas mal travaillée vu la quantité de vieux digging (trous censés avoir contenus de l’or), plus ces digging sont vieux et plus j’ai de chance de trouver des pépites,car il y a vingt ans en arrière les performances des détecteurs étaient dix fois moindres qu’aujourd’hui..
Une heure plus tard énième alerte. Je creuse. BINGO !!!! Là voilà.
A vue de nez quatre ou cinq grammes.Après trois jours sans, le moral remonte.Je passe le restant de la journée dans le coin sans résultat.
Le lendemain en fin d’après midi trois nouvelles petites pépites ont rejoint mon escarcelle.
Je plie bagage pour rejoindre plus au Nord un ensemble de mine maintenant abandonné
Apres une demi heure de piste, j’aperçois un ancien campement de mineur ,une dizaine de caravanes complètement en ruine gisent sur le sol . Un peut à l’écart, quatre bons hommes sont assis sous un arbre en train de boire l’apéro.Je m’approche,ma première pensée, c’est à Coluche que je la dois avec son « Pas tibulaire ces mecs ,mais presque ».
Je ne sais pas si vous avez vu le film Délivrance avec le fameux duel musical entre une guitare et un banjo. Et vous devez vous souvenir de la gueule des mecs qui habitaient ce hameau au fin fond de la vallée.Là c’est du pareil au même sauf que ce n’est pas un film.
Après les présentations on s’offre une bière et la discussion tourne immanquablement,comme toujours dans cette région ,sur l’or.
Eux , ce sont des prospecteurs professionnels qui vivent une grande partie de l’année dans le bush , à les regarder on se croirait revenu un siècle en arrière et a leurs déguennes , que l’or ne nourrit pas son homme.
Moi, le froggy ,j’ai la nette impression qu’il se foute de moi quand je leur parle de pépites ,et là je suis assez chatouilleux quand on met en doute mes compétences en matière de prospection .Donc preuve à l’ appuis me voilà étalant devant leurs yeux mes quatre ou cinq pépites et mon caillou veiné d’or. Pour celui ci je reçois quelques sincères félicitations, pour le restant c’est l’indifférence complète. Les choses étant mises au point,surtout ma façon de chercher par période de huit à dix jours seul dans le bush , je sens que je remonte d’un cran dans leur estime .Un des gars me sort un album photo avec toutes ses trouvailles,de belles pièces qui valent leurs pesant d’or et même plus .Et au milieu de toutes ces photographies l’une montre une moto avec une poupée gonflable assise dessus « That is my girl friend » qu’il me dit avec un grand sourire . Moi j’ai rien contre mais je commence à surveiller mes arrières.
Putainnn !!!!!Ou je suis tombé ? je commence à regarder les autres avec un oeil suspicieux .D’accord je ne suis plus très jeune et par certain coté je suis encore vierge .Quatre gugusses qui n’ont pas vu de bonne femme (excusez moi gente demoiselle) depuis x temps ,je crois qu’il serait malsain de camper dans le coin ce soir.
La nuit arrivant à grand pas je prétexte pour partir un rendez -vous avec mon ami Marcel le lendemain matin à Famous Blue Mine une vingtaine de km plus au nord.
Sur ce je reprends ma route et m’arrête un quart d’heure plus tard sur une toute petite piste bien a l’abri au milieu d’un bosquet.
Ce soir là, je dormis avec à portée de main, mon couteau de cuisine,et ces vingt cinq cm de lame.
Quand j’y repense.Quel con !!!!Prochain épisode : Mon premier patche.( concentration de pepites sur une petite surface)
24 avril 2006 à 0 h 52 min #303415YoobMembreSympa ce voyage ! Mais fais gaffe quand même, ne vas pas nous faire un wolf creek 2 !
Et toute ces pépites, c’est souvenir, ou bijoux pour madame ?
Bonne chance, et bon courage !
19 mai 2006 à 11 h 11 min #303416Mars DeimosMembreSalut Peter, j’ai lu maintenant tes 2 aventure de prospecteur du fin fond du bush 🙂
Tu y es toujours ?
Que de bel aventure ! Merci21 mai 2006 à 19 h 21 min #303417PeterMembreMalgré mes émotions de hier ,la nuit c’est pas trop mal passée .
Petit dej’,facile chez moi ,un bol de thé avec un soupçon de lait et cela depuis plus de cinquante ans .Ce qui fait que le matin en quelques minutes je suis prêt à attaquer la journée. Une des raisons pour laquelle je préfère voyager tout seul .J’ai horreur des matins qui durent autours d’une table.
Tout en buvant mon thé ,je remarque que la petite piste que j’ai prise hier au soir est pas mal fréquentée .Une fois mon bardât rangé, je décide de la suivre.
Deux km plus loin je débouche sur ce qu’on appelle des poussées.
Explication : certains terrains sont tellement ferreux ou ferrugineux – on peut employer les deux mots tout dépend de votre degré d’alcoolémie (allusion à un sketch de Bourvil), bon passons – que les détecteurs sensibles que c’est pas possible à tout ce qui est métallique sonnent à tout va .Pour remédier à ce problème, avec un engin on pousse tout les cailloux qui traînent à la surface du terrain ,ce qui limite les fausses alertes .Ces coins ont vu passer un nombre incalculable de prospecteurs,donc il ne faut pas s’attendre à faire la découverte du siècle .Mais ,car il y a toujours un mais ,la tête d’un détecteur fait environ vingt cinq cm de diamètre et il suffit de passer a une dizaine de cm d’une pépite pour la louper . Le truc c’est de balayer là ou personne n’a jamais mis les pieds. Et alors !!
Le prospecteur puriste et méthodique ,moi je suis plutôt du genre bordélique, lorsqu’il arrive sur une aire de recherche ,trace mentalement un carré d’environ cinquante mètres de coté ,
L’arbre là bas ,celui là ,celui qui est à coté de l’autre et celui qui est à coté de celui qui est à coté de l’autre .Vous avez compris que c’est un carré très approximatif .Donc a partir de ces repères il va tracer , toujours mentalement ,les deux diagonales et deux médianes qu’il va balayer avec son détecteur et détail qui a son importance ,pour ne pas passer deux fois au même endroit , il traîne sur le sol une chaîne attachée à sa taille qui y laissera un sillon qui lui servira de guide .Ouf !!! Que c’est compliqué d’expliquer des gestes simples .Si vous ne m ‘avez pas compris envoyez moi un mail .Encore le mieux, on se file rencard du coté de Laverton et je vous donnerez un cours .
Me voici prêt pour la bataille.Devant moi une belle diagonale zèbre le terrain, vu la profondeur du sillon sa chaîne devait peser un certain poids et peut être plus .Je prospecte donc deux mètres à coté de sa trace .Vingt minutes plus tard une première pépite. Le coin commence à me plaire .Il me plait encore plus une paire d’heure après et douze pépites en poche.Ce n’est pas pour rien qu ‘au camping on me surnomme Lucky Man .
Deux jours durant je ratisse sans plus rien trouver
.La glace dans l’Eskit a fondue ,la bière devient pisseuse signe qu’il est temps de rentrer sur Laverton .
Trois heure de piste pour atteindre le village.Les propriétaires du Karavan Park sont accueillants depuis le début nous avons sympathisé.Apres leur avoir montré mes trouvailles et discuté d’or, le maître mot dans cette région, rangement dans le 4×4,une bonne douche et je vais terminer la soirée au pub.
Une bière,deux bières .Un conseil, ne poser jamais votre verre vide sur le comptoir du coté de par la bas,ils le remplissent automatiquement.A la troisième, je m’installe au resto adjacent et commande un T Bone sauce poivre vert avec des frites.Je sent que je vais me régaler.Prochain Episode :Perdu dans le bush.
25 mai 2006 à 1 h 41 min #303418superbene70MembreHééé Peter… tu nous racontes tes histoires en décalé??? car je pensais que t étais de retour en france!?
Bon, pour la journée de cours privé je m’inscrit… si tu es là dansle courrant de l’année 2007.25 mai 2006 à 5 h 00 min #303419PeterMembreSalut
Malheureusement je suis bien en France ,depuis decembre 2005. 🙁
2007, j’ai en projet d’y resté six mois.
Une journée pour les cours : là c’est un peu short ,disons minimum , une semaine 😀26 mai 2006 à 1 h 31 min #303420superbene70MembreAttention Peter… je risque de venir… je saute sur toutes les bonnes occas…! Alors si, tu vois arriver une petite tete blonde qui vient de faire 500 km à pied… ca doit etre moi! 😛
3 juin 2006 à 18 h 32 min #303421PeterMembreApres un mois de prospection,j’ai pris mes habitudes .Huit jours dans le bush et une petite journée au village, le temps de faire la lessive et de réapprovisionner le garde manger, sans oublier le carton de bière. Huit jours en autonomie complète il faut avoir une gestion assez stricte mais non contraignante.D’abord la veille du départ qui correspond a quelque chose prés à l’arrivée au camping,Je fais cuire trois portions de riz sur le gaz de la cuisine commune .Toujours ça d’économisé. Au shop le lendemain matin j’achète de la viande congelée, ce qui me permet de la garder deux jours de plus.Des légumes, des fruits pour composer quelques recettes made in bush, et je termine invariablement mes courses par l’achat de trois bags de ice, pour mon Eskit , au road house à la sortie du village .
Je décide cette fois si d’aller un peu plus au nord dans un coin qui s’appelle Famous Blue Mine à cent cinquante km de Laverton. Cette mine, comme toutes les autres de la région d’ailleurs ont connu leurs heures de gloire, il s’y est ramassé des tonnes d’or au siècle dernier.Quand je pense qu’a l’époque les gars se tapaient tout ce chemin,Kalgoorlie ce trouve a plus de cinq cent km, à pieds avec leur bardât sur le dos .La prospection m’a permis de retrouver l’essence même de l’Australie d’il y a deux cent ans : avant tout des pionniers qui avaient soif de découvertes.
Me voici donc à Famous après trois heures de piste.La première chose, c’est d’aller sur le site même et de s’éloigner de ce point de un à deux km,en général soit vers le nord ou le sud et de trouver un coin qui vous plaise, et a partir delà de promener sa poêle a frire .
Une fois le bon terrain trouvé et la voiture à l’ombre, les choses sérieuses peuvent commencer.Apres deux alertes sur des bouts de ferrailles me voici propriétaires d’une belle nuggets de six grs.Deux jours durant les alertes se multiplient sur de vielles boites de conserves,fourchettes, cuillers.De quoi me monter tout une ménagère. En fait de bon terrain, je suis sur un ancien campement et la pépite trouvée a du tomber de la poche d’un mineur. Ce n’était pas la fortune,mais j’ai une pensée émue pour ce pauvre bougre.
Le terrain s’y prêtant,je m’enfonce dans le bush en hors piste voir si sous d’autres cieux la fortune n’est pas plus souriante .La conduite hors piste consiste, comme son nom l’indique à rouler hors de la piste.CQFD. Donc au bout de cinq minutes en se faufilant aux travers des arbres on se retrouve au milieu des arbres c’est à dire nulle part et partout à la fois. Un petit objet du nom de GPS joue le rôle d’ange gardien. Sans lui la prospection moderne ne serait pas ce qu’elle est. Aller plus loin en terre vierge et surtout revenir.
Au bout de vingt minutes à louvoyer entre les espèces de la foret australienne me voici a l’orée d’une grande plaine caillouteuse rendue inaccessible par un beau creek dont la profondeur empêche toute traversée. Le matériel de détection sur le dos je franchis à pied le creek pour me retrouver devant l’immense plaine. Waterloo ou Austerlitz ? Tel Napoléon, avant d’attaquer , j’observe le terrain et déjà dans mon esprit les grandes lignes de ma stratégie se dessinent . D’abord,plein Est ,remonter vers le nord et surprendre l’ennemi en bifurquant vers l’ Ouest et fondre sur lui en faisant un virage de quatre vingt dix degrés vers le Sud.Le temps de deux tours de cadrant de la grosse aiguille d’une montre( maintenant avec le digital allez décrire ce majestueux mouvement) soit deux heures plus tard , l’or et moi on n’est toujours pas sur la même longueur d’onde. Je dirais, si ce n’était la canicule qui m’oppresse que cet après midi ressemble à un remake de la Berezina.
Changement de stratégie. Face à moi un mamelon d’une vingtaine de mètres de diamètre pour deux mètres de hauteurs, le sommet couronné de quelques arbustes est bon signe ceux ci entourent une résurgence de quartz appelée dans ce pays reef, qui s’ils ne sont pas stériles peuvent réserver de très bonnes surprises ! Auriferement parlant, s’entend.
A la première alerte, je creuse pour sortir un petit truc tout doré de deux grs. En fin d’après midi j’avais mes quatre pépites.
Petite anecdote. En contre bas de mon mamelon, un tronc d’arbre mort, sûrement victime de la foudre, est planté là comme une verrue au milieu de la figure. Dans ma tête défilent des images de trésor cachés sous ses racines. Je promène mon détecteur tout autours, et !!!!!
Le trésor n’est pas très gros mais bien là. Ceci m’était aussi arrivé l’année d’avant ou dans une grande plaine constellée de petits arbustes, un arbre solitaire prônait au milieu et inconsciemment attiré par lui j’y avais découvert à proximité deux pépites. Une autrefois encore, un arbre mort au pied d’un mamelon.Ca sonne, je creux, dix, vingt, trente cm pour me retrouver avec une vielle boite de Pilchard toute rouillée. Pendant un instant j’avais été riche comme Crésus.
Gps en marche, fonction Return, je rejoins la piste. Direction Riccaboni Find Mine c’est à une dizaine de km, assez isolé, ce qui me laisse penser que le coin n’a pas été trop fréquenté. En cours de route je croise une fence avec sa piste ;Petite explication : fence synonyme de clôture, et pour l’entretenir on la double d’une piste. Pris de curiosité je me dis « je vais la suivre et arrivé à hauteur de Riccaboni je trouverais bien une transversale qui me ramènera à la mine »
Et vas-y que je roule, depuis belle lurette j’ai dépassé ma destination première. D’après le GPS et le point sur la carte j’entreprends une grande boucle d’une centaine de km. La piste est passée, au fil des kms, d’acceptable à passable. Pas du tout fréquentée a part un 4X4 il y a deux ou trois jours vus les traces. Je suis en limite du désert, sur ma droite je longe des dunes de sable rouge couvertes de spinnifex tandis que de l’autre coté les arbres prédominent. Ceux ci autour de la piste forment de temps en temps un vrai tunnel de verdure. Bonjour la carrosserie. Malgré ma vitesse j’essaie d’éviter tant bien que mal les grosses branches et d’un coup c’est le grand boum, le choc me fait quitter la piste sur quelques mètres.En surveillant trop assidûment les branches qui fouettaient le véhicule, je n’ai pas vu un tronc d’arbre qui dépassait sur la piste et qui vient de s’empaler sous l’échelle qui donne accès a la galerie ;Je m’arrête pour constater que la dite galerie à une drôle de gueule.On redressera ce soir au bivouac. D’ailleurs le bivouac il va falloir que j’y pense dare dare car le soleil décline a vitesse grand V et cerise sur le gâteau, je me trouve devant un dénivelé d’une vingtaine de mètres que la piste emprunte en quelques ressauts. Tout seul j’hésite a prendre ce chemin par contre il n’est pas question que je face demi tour. Ce n’est pas dans ma nature.
Si la piste devant moi est digne d’un gymkhana, sur ma droite un grand plateau de terre rouge me tend ses bras. Plateau que j’arpenterais au petit matin afin d’y trouver un passage.Fin de la première partie de « Perdu dans le bush.
5 juin 2006 à 20 h 11 min #303422sylvestreMembreAUST 2005 Riccaboni.jpg: piouf, ca me manque deja ce genre de paysage :/
5 juin 2006 à 20 h 31 min #303423PeterMembreAu petit matin j’arpente à pieds le plateau afin de trouver un passage. Si de loin il semblait uniforme, de près, c’est tout un enchevêtrement de ravines infranchissables en 4X4.Le remède étant plus nocif que la maladie, je dois donc me rabattre sur la piste qui descend directement. Le problème se situe au milieu de la pente ou un arbre coté ravin me gêne et je devrais serrer sur le coté opposé ou une belle barre rocheuse ferra pencher mon véhicule très,très dangereusement (a mon humble avis) vers le dis ravin.Merci Murphy.
Première difficulté. Au départ je dois tourner à quatre vingt dix degrés, tout en passant sur une marche d’une cinquantaine de cm. Ca secoue mais sa passe. A partir de maintenant il n’est plus question de retourner, techniquement et moralement. Deuxième marche de même hauteur, je commence à prendre de l’assurance. Mon arbre approche, le passage est vraiment étroit et il va falloir que je monte sur la barre rocheuse. La roue avant gauche monte, monte sur le rocher, que dis je, une montagne. Putain que sa penche. Je roule plus doucement qu’un escargot, si je pouvais mettre la marche arrière pour aller plus lentement, je le ferrais. Le train avant passé, maintenant l’arrière. Alors là c’est !!!Pour vous donner une image, vous êtes sur un petit voilier avec un vent de force, au moins quatorze, pour ne pas dire quinze, ça ferrait trop marseillais, avec un horizon qui se balade à la verticale ou presque et c’est l’impression que j’ai à ce moment là. Je me demande ou est placé mon centre de gravité. Puis tout doucement mon horizon s’horizontalise et moi je reprends ma verticale. Deux autres ressauts et voilà mon calvaire terminé. OUF !!!
Journée tourisme. Je suis limite avec le désert, je me demande qui envahie l’autre, le sable ou les arbres. Visite de quelques mines abandonnées, il fallait vraiment avoir la Foix pour venir prospecter dans le coin.
Depuis un moment j’aperçois au loin, comme un château d’eau, il s’avère que celui-ci alimente un village aborigène. Nurra Kurramano à cent cinquante km de la première ville, Laverton (250 habitants). Avant de traverser le hameau je cache ma camera qui est fixée en permanence sur le tableau de bord du 4X4 sous une serviette. Déjà qu’ils n’aiment pas trop que l’on se balade par chez eux il est inutile d’en rajouter en se pavanant avec ses appareils photo.
La rue n’est pas goudronnée en fait c’est la continuité de la piste. Je roule au ralenti pour ne soulever que le minimum de poussière. Dans tous les coins, des voitures les quatre roues en l’air, de vieux meubles, des maisons éventrées, un boxon pas possible. Pas à l’aise, je ne m’attarde pas trop.
Me voici revenu à mon point de départ de la veille et c’est par le plus court chemin que je rejoins Riccaboni Find Mine.
On est en plein milieu de l’après midi, vous dire qu’il fait très chaud serait un euphémisme. Pas un brin d’herbe, que des arbustes, des cailloux, de la terre rouge, noire. Une terre de désolation. Je sens l’angoisse qui monte, cela m’est arrivé quelque fois déjà. La solution, le téléphone satellite. Deux trois minutes de discussion avec la famille en France et tout rentre dans l’ordre. Mais là perdu au milieu de cette immensité le stress est trop fort. Je plie bagage et décide de me replier sur Laverton
Trois heures de route et la nuit tombe. Pour les Kangourous, rien a craindre, le bullbar devant mon véhicule est largement suffisant, deux expériences en ce domaine se sont révellées concluantes à mon avantage. Ce que je crains, les bœufs, et il y en a pas mal dans cette région. Heureusement il y a un bon dieu pour les bêtes et pour moi.
Au loin les premières lumière de la ville .Il était temps.6 juin 2006 à 7 h 41 min #303424kykybossMembregenial peter sa va rever ton histoire, on est tous chercheur de quelque chose !!!
et pour le moment on attend ton prochaine episode remplit d’or
6 juin 2006 à 23 h 15 min #303425PeterMembreIl n’est pas loin de dix heures, je sors du shop ou je suis allé faire mes courses pour la semaine. Je me dirige vers le Bottle shop qui ne va pas tarder à ouvrir et en passant près du 4×4, je remarque que le pneu avant droit à l’air un peu dégonflait, je lui vire un grand coup de pompe juste pour le tester (à ce geste on reconnaît le vrai mécano bricoleur) et là ma roue, sous le choc, fait un va et vient pas trop catholique. Je la prends à deux mains, la secoue, et le jeu est vraiment important. » Problème » me dis je. Pas très prudent de partir dans le bush dans ces conditions. Il existe à Laverton une casse dont le propriétaire un certain John est un grand ami de mon ange gardien Marcel (voir dans les premiers épisodes). Il lui avait parlé de moi quelques semaines au paravent et m’avait dis qu’en cas de pépin je ne me gène pas d’aller le voir. C’est beau la solidarité.
A la sortie du village, un grand champ de voiture, vous avez deviné comme moi que c’est la casse de l’ami John. Je me gare à l’intérieur et un immense vieux s’approche accompagné du traditionnel roquet australien qui ne ressemble à rien et qui aboie comme un putois (ça aboie un putois ?)Et je ne sais pas si vous avez remarqué la douceur des autochtones envers leur animal de compagnie c’est a grand coup de tatane qu’ils dialoguent. Une fois le clebs retourné dans ces pénates, en l’occurrence un Toyota HJZ 75 complètement démantibulait, nous pouvons faire les présentations.
-I am the friend from Marcel.
-Ah! You are Peter the French man?
-Yes!
-What are you? Qu’il me dit
-I have a problem with a wheel of my car .Que je lui répond.
-Show me.
Et nous voilà pencher sous le 4×4 entrains d’ausculter la pièce traîtresse.
Entre parenthèse, vous avez vu que mon anglais tout en étant sommaire et assez explicite. Comme je dis toujours, ils me comprennent mieux avec mes cinquante mots de vocabulaire anglais que moi avec leurs cinq cent.
Fermons la parenthèse, pour en revenir à l’autopsie de ma rotule de direction car c’est bien cette pièce maîtresse qui m’a lâchée. Diagnostic : il faut la changer.
Dans ma tête je me vois déjà bloqué trois ou quatre jours en ville le temps de faire venir une rotule neuve de Kalgoorlie qui est à quand même quatre cent bornes environ.
Je pose innocemment la question.
-You have this piece here (pour les pas trop anglophones lire : Pisse et on ne rigole pas,on appelle cela de la phonétique.)
-Yes, no worries.
Gros soupir de soulagement : Sauvé !!!
Sur ces entrefaites arrive une charmante Mammy, sa compagne, qui nous propose un petit breakfast.
-Your tea, with milk?
-Yes Madam.
En fermant les yeux, on se croirait dans un salon anglais à la fin du dix neuvièmes. Je parle là du siècle pas de l’arrondissement surtout celui de Paris ou ce n’est pas trop le genre. (Elle est trop bonne celle là.)
Et nous voilà partie en grande discussion sur la France et ses problèmes (Novembre 2005) .L’or australien, il y en a de moins en moins, ce n’est plus comme avant et patati et patata. Le tout agrémenté de petits gâteaux arrosés d’un bon thé au lait.
Trois quarts d’heure plus tard retour dans l’atelier,démontage de la rotule. Pièce en main mon ami John part dans son magasin, le champ de carcasses.
-No good. No good.
C’est à grands coups de tatane (Il doit chausser du 53) et de marteau qu’il teste les trains avant des pauvres Toy. Le roquet du début nous voyant arriver déguerpit, il ne doit pas trop aimer les douceurs de son maître. Je le comprends.
Enfin là voilà. Garantie neuve, trois cent mille km minimum. Fin du rodage. Quoi !!!
Un peu de graisse, deux tours de clé, la roue remise en place. La réparation est terminée.
Je pose la question.
-How many?
Je me dis”Tu vas voir, l’enfoiré il va te compter deux heures avec la pause thé incluse. Ce n’est pas a un assassinat que je vais être soumis mais au moins à un génocide.
Verdict.
-Forty minuts.
Dare dare je surenchéris, bon seigneur.
-One hour.
-God. Fifty $.
Affaire concluse.
Sur ce, je reprends la piste pour m’enfoncer dans le bush.
Tout compte fait j’ai passé une bonne matinée.7 juin 2006 à 8 h 36 min #303426sylvestreMembreIl a la classe John 🙂
Une fois que tu auras fini tes aventures, tu nous fais un bon copié collé sur un carnet de Kikooboo ? C’est vraiment super 😉
21 juin 2006 à 20 h 09 min #303427marco13MembreHello Peter ,
merci pour ce récit .
Quand je vois le gabarit des Papys , je comprends mieux pourquoi mes Minelab pésent 3 Tonnes !
Pourrais tu préciser quel type d’appareil tu utilise ? SD ? GP ? Acheté sur place ?
Et le Beach Hunting , rentable/vivable à ton avis ?
Purée faut que j’y aille , faut que je le fasse … Une vie bascule .
Comment fais tu pour rentrer …
En tout cas encore merci pour le rêve .
Cordialement ,
Marco23 juin 2006 à 10 h 08 min #303428kykybossMembresympa c’est reparti comme en 40
24 juin 2006 à 7 h 55 min #303429PeterMembreDepuis deux jours je sillonne les pistes autour de Riccaboni.Je n’arrive pas à trouver le terrain qui m’interpelle.Un coup il est trop comme çi un autre coup il est trop comme ça. Jusqu’au moment,ou ,à quelques centaines de mètres de la mine je trouve un coin ou sous chaque pierre devrait se cacher une pépite .. Devant moi un plateau qui descend en pente douce vers un large creek et qui remonte vers une petite collinette. Pas mal d’arbre, je m’installe à l’ombre et déballe mon matériel.
Des trous (diggings.) ,des traces de chaînage, je ne suis pas le premier à fouler ce spot.Ce qui est intéressant se sont les trous, gold or rubbish, that is the question comme disait Chatquiexpire.La meilleure façon de savoir c’est de déblayer la terre à l’intérieur et de voir jusqu’ou le gars a creusé. Jusqu’a cinq cm c’est à coup sur une merdouille, en deçà, presque toujours de l’or. Sur ce trou quinze cm, le type n’est pas reparti les mains vides. Je commence mes vas et viens,. Pour le moment, balles en plomb, boites de conserves, agrafes, pour celles ci, j’ai vraiment la haine, il y en a de partout. Cela vient qu’à l’époque, pour marquer les concessions, ils plantaient des piquets en bois aux quatre coins du terrain et sur un morceau de fer blanc ils inscrivaient une suite de numéros et fixaient cette étiquette à l’aide des fameuses agrafes. Les années passant et le bois se dégradant nos gentilles petites attaches ont retrouvé leur liberté au grand dam des détecteurs et de leurs utilisateurs.
Ce qu’il y a de bien avec la détection c’est que ton avenir il est toujours devant toi. Si tu n’as rien trouvé les cinq dernières minutes, tu as toutes tes chances pour les cinq suivantes. Donc tu vas vers l’avant.. Apres quatre heures sous la chaleur et les doux murmures stridulant de ton détecteur, il arrive un moment ou il faut que tu décompresses. Pour certains, ils se fument un joint, d’autres, plient tout leur matériel et font un arrêt bistrot pour finir la journée. Personnellement, je philosophe. Pas part, snobisme ou autre dandysme intellectuel, mais tout simplement: Je ne fume pas et le premier pub est à cent cinquante bornes de là ou je me trouve.
Un changement dans les tonalités du détecteur, te remettent vite les pieds sur terre. Quelque chose de ferreuxnonferreux ce trouve enfoui devant toi. Alors au boulot. Pour les non initiés grosso modo, le détecteur fait de la discrimination raciale, il va te dire si l’objet enterré contient du fer ou non, s’il en a ce n’est pas de l’or et s’il n’en a pas ça peut être de l’or ou autre bagouse en cuivre ou très souvent la très populaire capsule de bière en alu. Maintenant coté dialogue, il ne faut pas s’attendre à : « Salut, salut. On est aujourd’hui le lundi 3 octobre c’est la St Gérard, Le soleil c’est levé à 6h 15 et se couchera à 19h 27. Il est 11h AM est la température est de 32°. En collaboration avec votre détecteur nous venons de déceler à cinq cm de profondeur une boite de Pilchard vide datant de 1947. Veuillez ne pas creuser inutilement. Nous vous remercions de votre confiance ». Et s’ensuit trente secondes de pub.
Peut être dans quelques années cela se passera comme ça, mais aujourd’hui c’est
« TUUUUUUUUUuuuUUUUUUUU » pour les ferreux et « TUUUUUUUUUuuUUUUUUUU « pour les non ferreux.
Vous avez vu ou plutôt entendu que la différence est infinitesimale. Alors moi, comme St Thomas qui ne croyait que ce qu’il voyait, je creuse sur tout ce qui sonne. Ce qui m’a permis lors de mon premier voyage sur un :
« TUUUUUUUUUuuuUUUUUUUU »vous avez reconnu ici un ferreux. De trouver un quartz avec soixante trois grammes d’or à l’intérieur.
Donc, je reviens quelques lignes plus hautes, au moment ou mon détecteur me prévenait qu’un objet non ferreux sollicitait ma bienveillance de le sortir de sa gangue terreuse.
Piochon en main, je nettoie d’un balayage du pied la surface convoitée. Passage du détecteur, ça sonne. Je creuse, recontrolle, la sonnerie et plus forte. Dix centimètres plus tard, silence total. A coté du trou un tas de terre ou se trouve obligatoirement la Chose.Vu la profondeur je n’ai aucun doute de son origine aurifère. Et le rite tant de fois répétés recommence.
D’abord du plat du pied,presque nonchalamment ,on fait durer le plaisir, je partage l’amas de terre en deux parties.Un petit coup de détecteur sur les deux tas, on écarte le mauvais et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une poignée de terre. A partir de là, le plaisir qui n’‘était qu’auditif devient physique. Je ramasse cette poignée de terre sans la regarder, pour que la surprise soit totale, la divise en deux, pour ce faire, je la fais couler tout doucement dans ma main et j’attends le soudain ou l’or passe de l’une dans l’autre et moment sublime lorsque vous sentez ce poids, vu sa densité, atterrir dans votre paume. Opération que je répète trois ou quatre fois simplement pour l’extase qu’elle me procure.
Deux grammes, pour un milieu de matinée, on ne va pas faire la fine bouche.
Fin d’après midi, le même jour que la ligne au-dessus. J’ai déplacé mon véhicule un peu plus bas vers le creek. Je décide d’aller sur le terrain une paire d’heure avant que le soleil ne se couche. La rivière et large ce qui permet d’augmenter ses chances de passer là où personne n’a mis les pieds ; mais j’ai beau brasser des tonnes de sable pas la moindre molécule d’or.En remontant vers le 4×4 je balade sans trop y croire le détecteur et.. TUUUU…….. Avec, il me semble les deux fameux petits » u ». Deux ou trois ? De toute manière je vais creuser alors deux ou trois !!!
Eh bien mes loulous !!!! C’était deux petits « u » et s’ils étaient petits, la pépite, elle fait bien ses dix grammes. La plus grosse à ce jour que j’ai découverte.
Apres ces instants magiques, je remonte vers le campement. Eh là, une dizaine de mètres plus loin !!!!! Rebelotte. Premier geste, nettoyer la surface du sol d’un balayage du pied, je repasse le détecteur, rien. Sûrement une merde qui traînait parterre, et comme d’habitude je contrôle toujours ce qui a mis en alerte mon appareil, on ne sait jamais on peut tomber sur un objet insolite, une pièce de monnaie ou pourquoi pas une pépite
Bingo !!!! Quinze grammes qu’elle fait. Poser à même le sol. Incrustée d’ironstone (pierre noire)Une beauté. Combien de coup de pied au cul elle a du recevoir car à l’endroit ou elle est, il est impossible qu’elle n’ait pas été détectée !Toujours contrôler.
Le soleil se couche et pour moi commence une longue nuit d’attente car il me tarde le lendemain pour ratisser le terrain. Environ vingt cinq grammes d’or. Combien y en a t’il encore ?
Dans la soirée avec le Satphone je préviens mon ami Marcel de ma découverte et que demain matin au lever du jour et même un peu avant, je commence à chaîner l’endroit et que je l’invite donc à venir partager cet olympe.
Cette nuit là, j’ai bien du regarder la montre au moins un million de fois. Pour être honnête disons deux millions. Des secondes qui duraient des heures. Minuit cinq minutes trente quatre secondes et si mon horloge avait eu les dixièmes ou même les centièmes je les aurais comptés.
Enfin quelques milliards de secondes plus tard, le jour se lève. Pas de beaucoup, un ou deux lux. Mais suffisamment pour m’inciter à aller sur le terrain.
Vers dix heures du mat, j’aperçois un peu plus bas vers le creek un 4×4 qui tourne, en rond. C’est mon ami Marcel qui à l’air de me chercher. Je lui fais de grands gestes et il fonce vers moi. Il m’a vu. Malgré les coordonnées gps que je lui ai données, il a eu du mal à me trouver. Apres contrôle nos deux Gps ont une différence de cent quarante mètres. Une broutille, mais dans le bush it is very important. Il est parti très tôt ce matin de Leonora à quatre cent km et c’est un peu perdu en voulant prendre des raccourcis.
Je lui montre mes trouvailles et l’endroit ou je les ai dénichées
Assis autours du feu de bois, bien calés dans nos fauteuils de camping, un gobelet de rhum dans la main, on fait le bilan de la journée. Zéro !!! Mais ou est donc passé l’or. ?
J’ajoute une branche dans le foyer, Marcel refait le niveau dans les verres, on n’est pas près de se coucher. Demain matin c’est la bouteille qui va avoir une drôle de gueule. Nous aussi.Prochain épisode : Perdu dans le bush.
28 juin 2006 à 17 h 19 min #303430PeterMembre« Deux heures P.M. mon voisin de camping, Bryan, me propose une sortie avec son véhicule à une trentaine de km.Ca ne m’enchante guère, j’ai l’habitude de partir avec mon 4×4 avec tout mon matériel. Pour ne pas faire la fine gueule j’accepte, mais à contre cœur. Je prends le strict minimum.
Nous voilà parti. A mes pieds, dans un sachet plastique, le gps et les accus.
Le paysage devant nous est immense, à perte de vue des arbres. Je ne connaissais pas du tout ce coin. Je prends mes affaires et constate que le sachet est trempé. L’évacuation des eaux de condensation de la clim fuit. J’essaie le gps le signal est très faible les accus ont du morfler, je les change, c’est pire. Deux solutions, ou je reste le cul dans le 4×4 en attendant mon collègue ou alors je prospecte à vue du véhicule. Allons-y pour la deuxième soluce. Bryan part de son coté nous nous donnons rendez-vous vers cinq six heures
Première alerte, je creuse, un rubbish. Je surveille toujours d’un œil le 4×4. Deuxième alerte, toujours du rubbish (poubelle, ne pas confondre avec rubis) je m’éloigne.
« Merde !!! je ne vois plus le 4×4 »
Je retourne vers le dernier trou creusé, je fais un 360°, que des arbres à perte de vue.
« On s’affole pas. Je suis arrivé par-ici, je remonte jusqu’au trou précédent et delà je devrais voir le 4×4 »
« Ou il est ce trou ? Putain ! Je suis bien passé par-là ? »
Cela fait une bonne demi heure que je suis dans la panasse, l’angoisse commence à me prendre.
J’appelle, mais l’autre tordu, (je commence à lui en vouloir), avec ses écouteurs sur les oreilles doit entendre nibes
Je décide de bouger le moins possible, mais l’attente est très longue et je ne peux m’empêcher de temps en temps de faire quelques pas dans une direction pour changer l’angle de vue et de peut être apercevoir le 4×4.
Le jour baisse, mon collègue devrait avoir terminer de prospecter..
« HHHHHEEEELLLPPP !!!!HHHHHEEEEEELLLLLPPPP »
« BBBBRRRRYYYYAAAANNNNNNN »
Apres chaque appel, je fais le silence pendant quelques secondes pour intercepter une hypothétique réponse. Toujours rien.
La nuit est tombée, la température chute aussi, passe d’une trentaine de degrés à une vingtaine cela n’a l’air de rien mais moi je me caille. La fatigue, l’angoisse, la soif, le froid, avec tout ça je commence à avoir le moral en dessous du zéro.
Je me dis que mon collègue va sûrement allumer un feu pour signaler sa présence. Je grimpe à un arbre mais vu la taille de celui ci et de tous ces congénères d’ailleurs, deux ou trois mètres c’est la hauteur maximale que l’on puisse atteindre en plus on se retrouve au niveau du feuillage de toute la foret, pour le look out on repassera.
Je redescends de mon perchoir. Un petit vent c’est levé ce qui accentue la sensation de froid, en tee shirt, short et sandalettes c’est loin d’être le confort.
Pour me protéger de la froidure, je ramasse des branches mortes et je bâtis un semblant de paravent. A l’abri la sensation de réconfort est de courte durée. Je stresse à mort, recroquevillé sur moi-même adossé a un tronc d’arbre je pleure comme un gosse. Je maudis l’Australie, la détection, mon collègue, le monde entier.
Une ou deux fois l’an on retrouve un véhicule abandonné dans le bush mais rarement le gars J’ai du mal à me voir bouffer par un prédateur quelconque. C’est pas possible je dois faire un cauchemar, tout à l’heure tu vas te réveiller.
Je ravale mes larmes, je me lève, d’avoir chialé m’a fait du bien, j’ai vidé mon trop plein émotionnel.
J’analyse la situation, en lisant ça fait très académique, ordonné. Sur le terrain chaque pensées est accompagnées d’une bordée de jurons. Ca réconforte.
Allons-y pour l’analyse: En partant du village, je sais à peu prés la direction dans laquelle on s’est dirigé. Le problème c’est qu’avec la nuit et le ciel nuageux il est impossible de me situer. Dans quelque direction que je me dirige, je tomberais fatalement sur une piste, maintenant, il se peut que celle ci ne soit pas fréquentée et qu’il ne passe personne pendant des jours. Mon gros problème pour le moment c’est la soif et ce n’est pas en restant ici que je le résoudrais.
Avant de partir j’ai une idée qui me passe par la tête. Dans toute la région aurifère du West Australia (a peu près grande comme la France)on fait des milliers de carottages pour chercher différents minerais. Je me dis que les gars doivent aussi travailler de nuit et qu’avec les phares et les bruit des moteurs cela devrait me guider. Je regrimpe dans l’arbre, en avançant dans la nuit l’air s’est stabilisé, pas un souffle de vent, de bruit de moteur et lumière. Au bout d’un quart d’heure je redescends, je ne suis pas plus avancé pour savoir quelle direction prendre.
Je choisis ce qui me semble une percée dans les arbres. La marche est difficile, je ne vois pas les obstacles et c’est lorsque je me retrouve le cul parterre que je me dis que je viens de butter contre l’un d’eux. Il faut ajouter à cette difficulté mon détecteur qui me gêne énormément dans mon cheminement. Et La Soif qui me tenaille. Plus que toute autre chose c’est ce manque de boisson qui m’handicape le plus.
Je ne sais plus depuis combien de temps je marche, une heure, deux heures, vingt minutes. Mon horloge interne c’est arrêtée, dans le noir tout point de repère temporel et visuel ont disparu.
Je sens devant moi une trouée dans les arbres, il est temps que je remonte observer.
Du haut de mon perchoir inconfortablement coincé entre deux branches, je suis à l’affût du moindre bruit inhabituel à la forêt.
Sur ma droite. Un bruit de moteur? Très bref et lointain. Le fruit de mon imagination ? A force de vouloir entendre un certain bruit ne l’ai je pas fabriquer ? Je reste encore un petit moment pour confirmer. Silence total.
Je repars en me dirigeant quand même un petit peu vers la droite
Le paysage semble changer, la forêt plus clairsemée et le terrain plus vallonné. Presque à tâtons je cherche un arbre qui puisse me servir d’observatoire.
Cela fait une dizaine de minutes que je suis aux aguets, j’essaie de mettre de coté tous les bruits naturels de mon environnement et de me concentrer sur la petite anomalie, signe de présence humaine. Un grondement au loin, cela n’a duré que quelques secondes. Mirage ou réalité? J’attends. Plus rien. Et cette soif qui ne me lâche pas.
En redescendant je pose le pied sur le manche du détecteur, sous le poids il se plie en deux et se rompt. Petite catastrophe, il va falloir que je le porte sous le bras alors que jusqu’à maintenant juché sur mon épaule il ne me gênait pas trop.
Je garde la direction d’où le grondement paraissait venir. Je marche plus facilement, la forêt à fait place à de petits arbustes, l’atmosphère est plus fraîche.
Une grande succion, me voilà les deux pieds ensevelis dans la boue jusqu’aux mollets. De surprise je lâche le détecteur et plouf ! Il rejoint mes mollets. J’en rigolerais presque. Avec précaution je reviens sur mes pas et contourne ce piège.
Qui dit boue dit eau ! Le terrain est devenu plat, je commence à avoir une idée de ce que je vais trouver devant moi. Vu la configuration ce ne peut être qu’un lac. Je me baisse, frotte le sol de la main et la porte à ma bouche
Salé. C’est un lac salé. Pour le moment il est à sec en surface mais il est dangereux de s’y aventurer car par endroit des poches d’humidité subsistent et il y aurait risque d’enlisement.
Il ne me reste qu’une solution, le contourner si je veux garder mon cap
Je longe la berge qui s’infléchit dans la bonne direction. Il n’y a plus d’arbre, je m’assieds sur un petit monticule et je reste à l’écoute. Les minutes passent.
Enfin un signal. Un bref éclair balaye le ciel.
Orage, mirage ? J’attends, les secondes, les minutes s’égrainent.
Le découragement me gagne, la soif, les pieds en compotes, ce putain de détecteur qui me pèse dans les bras, de ne pas savoir ou je suis. Le désarrois me gagne
Promis jurer, une fois sorti d’affaire je rentre en France et qu’on ne me reparle plus d’Australie.
L’éclair réapparaît, furtif, lointain comme la première fois. Je commence à y croire.
Je repars, et ce lac qui n’en fini pas. A intervalles réguliers la petite lueur apparaît pour s’effacer aussitôt. Quel mystère se cache sous ce signe ? Je quitte les bords de la cuvette salée et me dirige directement vers cette lumière salvatrice. La forêt reprend petit à petit ses droits. L’horizon barré par les arbres, je suis obligé de jouer au primate.
J’entends distinctement le bruit d’un moteur, brièvement puis plus rien. Il y a de l’humain par-là.
Je ne cours pas mais presque. L’espoir m’a donné des ailes. Vrombissements et lumière, je les entends et les vois épisodiquement mais régulièrement. Plus besoin de grimper aux arbres.
La piste n’est plus loin, je l’ai prise plusieurs fois pour aller prospecter. Ces camions qui la parcourent car se sont bien des camions dont j’entendais le moteur et voyais les phares, font la navette nuis et jour entre la mine et l’usine de traitement. Combien de fois je les ai maudits, lorsque je les suivais ou croisais, pour la poussière qu’ils me faisaient bouffer. Bon passons.
Toutes les dix minutes tel des métronomes ils passent, pas moyen de les arrêter, j’ai beau faire des signes rien n’y fait ;Je suis couvert de poussière de la tête aux pieds et je ne vous dis pas ce que j’avale. J’en viens presque à regretter les moments ou j’étais paumé dans le bush.
Au quatrième passage le gars s’arrête, je dois me coltiner dare dare, j’ai peur qu’il ne reparte, les quatre cent mètres qu’il a mis pour freiner. Je monte dans le camion, lui raconte mon histoire, il s’en fout, que je n’ai rien bu depuis hier soir, il s’en contrefout. Il m’explique qu’il s’est arrêté parce qu’il pensait que je devais avoir un problème après m’avoir vu lui faire signe à ses trois passages. Qu’il est payé au voyage et qu’il est à la bourre.
A quatre km du village la piste se sépare, lui doit prendre celle qui va à l’usine, il me largue sur le bas coté et s’éloigne dans un brouillard de poussière rouge. Je ne peux pas m’empêcher de lui envoyer un.
« Connard »
Ca m’a fait du bien.
J’ai encore une heure à marcher, et je n’ai toujours pas bu. »
Marcel termine son récit, la voix pleine d’émotion. Les yeux embués de larmes, putain de fumée !! Pourtant dix ans sont passés depuis cette mésaventure.
Il est toujours en Australie et ne s’arrête pas de prospecter.
« Allez Marcel on se fini la bouteille ? »
Santé3 juillet 2006 à 18 h 38 min #303431PeterMembrePour aujourd’hui pas d’histoire mais des photos.
Combien de fois j’ai lu » Le bush y’a rien a voir ».
Il suffit de quitter les grands axes et d’aller plus vers l’intérieur et de découvrir de véritable musée au naturel.
Première série de photo. Une petite mine abandonnée comme il y en a beaucoup.
Si je devais lui donner un titre. »Espoir,Désespoir »3 juillet 2006 à 18 h 41 min #303432PeterMembreSuite de notre visite
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