Montre-moi tes eaux usées, je te dirai ce que tu consommes ! C’est en utilisant ce principe que l’Australian Criminal Intelligence Commission (ACIC) a pu chiffrer l’étendue de l’utilisation de drogues sur le territoire australien.
Plus efficace que la traditionnelle étude par questionnaire, l’analyse des eaux collectées en stations d’épuration est depuis longtemps utilisée en Europe, mais il s’agit d’une première en Australie.
Les prélèvements, recueillis sur 51 sites permettant de couvrir 58% de la population, mettent surtout en avant une consommation galopante de méthamphétamines sur l’ensemble du pays, et particulièrement en Australie Occidentale.
Les taux de meth recueillis sont très largement au-dessus des résultats européens, à la seule exception de la Slovaquie. La MDMA (molécule présente dans l’ecstasy) reste, elle, dans la moyenne des taux européens constatés – environ le double des chiffres français.
A l’inverse, la concentration de cocaïne est très faible, indiquant une consommation bien inférieure aux moyennes européennes et française. En cumulant l’ensemble de ces drogues stimulantes, il semblerait que la consommation par habitant du pays soit huit fois supérieure à celle de la France !
Outre le Territoire du Nord, l’ensemble du pays affiche de faibles présences d’alcool comparativement aux pays européens : exit donc le cliché de l’Australien toujours une bière à la main ! Enfin, certaines zones urbaines du New South Wales, Victoria et Queensland présentent une concentration importante de médicaments opiacés soumis à ordonnance.
Les autorités s’interrogent sur un probable détournement à usage récréatif.
Pas étonnant que ces résultats, les premiers d’une série d’analyses qui va s’étendre sur les trois prochaines années, intéressent vivement la police, les services de douane, mais aussi les organismes médicaux et sociaux.
Par Laure Marandet pour Australia-australie.com