Le 8 septembre, 2005
L’art aborigène australien au cœur du projet architectural du musée du quai Branly
Un projet de création contemporaine et de coopération internationale entre le gouvernement australien et le musée du quai Branly
Une démarche inédite
Dédié aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques, le musée du quai Branly, dont l’ouverture est prévue au printemps 2006, inscrit, au cœur de son projet, une politique permanente de création de passerelles entre les cultures et de valorisation de la vitalité de l’art contemporain non occidental.
Intégrant cette démarche dans le concept architectural du musée, Jean Nouvel a eu l’idée de présenter l’art aborigène australien par le biais d’installations artistiques sur les plafonds et la façade du bâtiment de la rue de l’Université.
« Soucieux d’allier découverte artistique et exigence, le musée du quai Branly ainsi que les institutions australiennes ont accueilli avec enthousiasme ce projet et ont souhaité aller plus loin en choisissant de faire intervenir 8 artistes, à la renommée internationale. » souligne Stéphane Martin, Président du musée du quai Branly.
L’idée des fresques murales reprend ainsi, établissant un dialogue à travers le temps, cette tradition française de confier à des artistes la décoration des plafonds d’une institution emblématique, à l’image, par exemple, de la Galerie des Glaces du Château de Versailles.
Une coopération internationale
Depuis plus de 18 mois, le gouvernement australien, par l’intermédiaire de l’Australia Council, et le musée du quai Branly ont ainsi travaillé conjointement afin de mener à bien ce projet. Un premier travail de coopération entre conservateurs australiens et français (Brenda Croft, conservateur en chef, Art aborigène d’Australie et des Torres Strait Islander, National Gallery of Australia et Hetti Perkins, conservateur, Art aborigène d’Australie et des Torres Strait Islander, Art Gallery of New South Wales et Philippe Peltier, responsable de l’unité patrimoniale « Océanie » du musée du quai Branly) a permis d’arrêter le choix de ces 8 artistes, 4 femmes et 4 hommes, appartenant à des communautés et cultures différentes (art des territoires et Urban art). Chacun est l’héritier de cet art millénaire transformé qui trouve aujourd’hui sa place dans les mouvements d’art contemporain.
La partie technique de ce projet a été encadrée par l’Atelier Jean Nouvel et le cabinet australien Cracknell & Lonergan Architects Pty Ltd., et a bénéficié d’un co-financement australien et français. Des mécènes se sont engagés sur ce projet : deux entreprises françaises, le groupe Veolia Environnement et ses filiales australiennes, la société AM Conseil ainsi qu’un mécène privé, Monsieur Bruno Roger.
« Le Musée du Quai Branly constitue une initiative passionnante et attendue dont la signification internationale, culturelle et politique, est importante. Je suis enchantée que l’art du peuple aborigène australien y soit si fortement représenté, non seulement dans les collections permanentes, mais aussi par l’incorporation du travail de 8 artistes contemporains prééminents dans l’architecture même du bâtiment : un concept à la fois marquant et audacieux qui reflète l’ambition de concevoir une institution en mouvement. L’Australie est fière de sa collaboration étroite avec le gouvernement français sur ce projet exceptionnel » a déclaré l’Ambassadeur d’Australie en France, S.E. Madame Penelope Wensley AO.
Les artistes et leurs réalisations
John Mawurndjul , originaire de la Terre d’Arnhem, du peuple Kuninjku, s’est vu confié le plafond de la librairie-boutique ainsi qu’une colonne dans ce même espace.
Lena Nyadbi , originaire de l’ouest de Kimberley, du peuple Kija, dont les motifs peints seront traduits sous forme de scarifications recouvrant la moitié de la façade.
Paddy Nyunkuny Bedford , originaire de l’est de Kimberley, du peuple Kija, a créé une oeuvre sur verre sablé, installée sur la partie gauche de la paroi de verre du rez-de-chaussée.
Judy Watson , originaire du Queensland, du peuple Waanyi, vit à Brisbane, réalise, sur cette même paroi, une œuvre de verre gravé. Dans l’entrée administrative principale, elle installe une série composée de panneaux posés sur les plafonds.
Michael Riley , du peuple Wiradjuri, a habillé le mur de la rampe d’accès à la librairie-boutique d’impressions photographiques sur verre. Michael Riley est décédé après la réalisation de ce projet.
Gulumbu Yunupingu , résidant au nord de l’Australie, en Terre d’Arnhem, du peuple Yolngu, a choisi des éléments de série d’une de ses œuvres installés sur les coursives et les plafonds du 2 ème étage.
Tommy Watson , originaire de l’ouest de l’Australie, du peuple Pitjantjatjara, a également créé une oeuvre réalisée sur métal émaillé, installée au 3 ème étage.
Ningura Napurrula , originaire de l’ouest de l’Australie, du peuple Pintupi, a créé une œuvre pour les plafonds du 1 er étage.
Toutes les œuvres seront visibles par le public depuis l’extérieur ; les plafonds et les coursives seront éclairés pendant la nuit et certaines de ces œuvres se reflèteront sur les murs, grâce à un jeu de miroirs.
Dans la culture traditionnelle occidentale, les plafonds peints n’ont pas toujours été considérés en tant que seuls éléments décoratifs, racontant souvent des histoires liées à la mythologie antique. De manière identique, les thèmes des peintures aborigènes sont inspirés d’évènements mythiques et illustrent, le plus souvent, la création du monde.
Aboutissement d’une démarche inédite, les plafonds peints du musée du quai Branly témoignent de la vitalité de la créativité contemporaine aborigène et participent à la valorisation du grand héritage spirituel de ce peuple millénaire.
L’art aborigène dans les collections du musée du quai Branly
La France a toujours eu un grand attrait pour l’art australien. Ces œuvres sont présentes dans les collections françaises depuis la fin du XIXème siècle. Dans les années 1960, le musée des Arts d’Afrique et d’Océanie a reçu un don de quelques 250 peintures récoltées par l’ethnologue d’origine tchèque Karel Kupka.
Aujourd’hui, le musée du quai Branly enrichit et valorise une collection composée de 40 peintures acryliques sur toile ou autres supports, 230 écorces de Terre d’Arnhem et 1423 objets dont des armes, boomerangs, outils, sculptures, bijoux, poteaux funéraires.
Cette collection sera largement représentée dans le plateau des collections de référence, espace d’exposition permanente, qui présentera également la création contemporaine aborigène.
L ‘art contemporain au musée du quai Branly
Le musée du quai Branly, au confluent des positions engagées des anthropologues, des artistes européens et du « manifeste pour que les chefs d’œuvres du monde entier naissent libres et égaux » poursuit la démarche de reconnaissance de ces cultures en donnant une place importante et permanente à l’art contemporain. Des créations du XXème siècle, s’inscrivant dans leurs cultures traditionnelles, seront présentes dans l’espace d’exposition permanente, les expositions temporaires mettront en avant, dès l’ouverture, des installations d’artistes contemporains et la programmation de spectacles vivants (théâtre, musique et danse) permettra de démontrer toute la vitalité et la créativité des cultures représentées et d’assurer ainsi la préservation de ces patrimoines immatériels.
Le musée du quai Branly
Le musée du quai Branly, imaginé par l’architecte Jean Nouvel, ouvrira ses portes au Printemps 2006 et sera dédié aux Arts et Civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Profondément moderne, l’institution articule son offre autour de la préservation et la valorisation des collections d’une part, la recherche et l’enseignement avec la création d’un pôle recherche interdisciplinaire d’autre part et, en tant que carrefour des cultures du monde, propose une politique de programmation de spectacles vivants en résonance notamment avec les expositions présentées.
Contacts presse
Richard Ogier, Ambassade d’Australie, richard.ogier@dfat.gov.au , tél : 01 40 59 33 69
Nathalie Mercier, nathalie.mercier@quaibranly.fr, té l : 01 56 61 70 20
Anne-Sylvie Capitani, anne-sylvie.capitani@quaibranly.fr, tél : 01 56 61 52 64
Anne Roc, Anne.Roc@eurorscg.fr, tél : 01 58 47 95 41
http://www.quaibranly.fr
, le il y a 18 années et 2 mois.
