LE VIRUS MURRAY VALLEY

SECTION 1 – AGENT INFECTIEUX

NOM : encéphalite de Murray Valley

SYNONYME OU RENVOI : encéphalite transmise par les moustiques, arbovirus, encéphalite virale, encéphalite d’Australie, encéphalite australienne (nom proposé)

CARACTÉRISTIQUES : virus de la famille des Flaviviridae (anciennement : Togaviridae), 40-50 nm de diamètre, enveloppé, ARN simple brin de polarité positive; membre du complexe antigénique de l’encéphalite japonaise (EJ)

SECTION II – DANGER POUR LA SANTÉ

PATHOGÉNICITÉ : maladie inflammatoire aiguë de courte durée affectant le cerveau, la moelle épinière et les méninges; apparition brutale, céphalées, forte fièvre, suivies par une raideur de la nuque, des signes neurologiques, une stupeur, un coma, une quadriplégie spasmodique, des convulsions et une paralysie y compris des muscles respiratoires, des lésions progressives du SNC; évolue rapidement chez les nourrissons; le taux de létalité peut atteindre 60 %; séquelles neurologiques dans une proportion pouvant atteindre 40 % des cas bénins et dans tous les cas graves, notamment une paraplégie, une altération de la démarche et du contrôle moteur, une diminution des facultés intellectuelles; aucune infection asymptomatique n’a été signalée

ÉPIDÉMIOLOGIE : des cas d’encéphalite de Murray Valley ont été signalés dans certaines régions de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et de la Nouvelle Guinée

GAMME D’HÔTES : l’humain, oiseaux sauvages, autres mammifères

DOSE INFECTIEUSE : inconnue

MODE DE TRANSMISSION : par piqûre de moustiques infectieux

PÉRIODE D’INCUBATION : généralement 5-15 jours

TRANSMISSIBILITÉ : ne se transmet pas d’une personne à l’autre; le virus n’est pas détecté dans le sang de sujets humains après l’apparition de la maladie; la virémie dure 2-5 jours chez les oiseaux; les moustiques sont infectieux à vie

SECTION III – DISSÉMINATION

RÉSERVOIR : principalement les gros oiseaux aquatiques; d’autres mammifères peuvent contribuer

ZOONOSE : oui, par l’intermédiaire d’animaux infectés par des moustiques; les animaux infectés ne présentent pas de symptômes

VECTEURS : moustiques – Culex spp., surtout Culex annulirostris

SECTION IV – VIABILITÉ

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : n.d.

SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : sensible aux désinfectants – hypochlorite de sodium à 1 %, glutaraldéhyde à 2 %, formol à 3-8 %, alcool, iode, iodophores/phénol et solvants/détergents organiques

INACTIVATION PAR DES MOYENS PHYSIQUES : inactivé par la chaleur; activité réduite de 50 % après 10 minutes à 50o C; inactivation complète après 30 minutes à 56o C; sensible aux rayons UV et à l’irradiation gamma

SURVIE À L’EXTÉRIEUR DE L’HÔTE : ne survit pas à l’extérieur de l’hôte

SECTION V – ASPECTS MÉDICAUX

SURVEILLANCE : surveiller les symptômes d’arbovirose; identification de l’agent par analyse sérologique et titrage des anticorps

PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : aucun traitement particulier; soins de soutien

IMMUNISATION : aucune

PROPHYLAXIE : aucune

SECTION VI – DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE

INFECTIONS ACQUISES AU LABORATOIRE : 3 cas d’infection par l’agent de l’encéphalite de Murray Valley ont été signalés.

SOURCES ET ÉCHANTILLONS : sang, LCR, urine et exsudats

DANGERS PRIMAIRES : exposition à des aérosols de solutions infectieuses et à des litières d’animal, inoculation parentérale accidentelle, contact avec une lésion cutanée

DANGERS PARTICULIERS : aucun

SECTION VII – PRÉCAUTIONS RECOMMANDÉES

EXIGENCES DE CONFINEMENT : méthodes, matériel et installations de confinement du niveau de biosécurité 3 pour tous les travaux réalisés avec des matières cliniques potentiellement infectieuses et avec des cultures tissulaires, des animaux ou des arthropodes infectés

VÊTEMENTS PROTECTEURS : blouse de laboratoire; gants et chemise d’hôpital attachée dans le dos et serrée aux poignets pour les travaux avec l’agent

AUTRES PRÉCAUTIONS : aucune

SECTION VIII – RENSEIGNEMENTS RELATIFS À LA MANIPULATION

DÉVERSEMENTS : laisser retomber les aérosols; endosser des vêtements protecteurs, couvrir soigneusement la substance déversée avec une serviette de papier absorbant et appliquer de l’hypochlorite de sodium à 1 %, de la périphérie vers le centre; laisser agir pendant une période suffisante avant de procéder au nettoyage

ÉLIMINATION : décontaminer tous les déchets avant de les éliminer; stérilisation par la vapeur, incinération

ENTREPOSAGE : dans des contenants scellés étiquetés de façon appropriée (dans un laboratoire de niveau 3 verrouillé)

SECTION IX – RENSEIGNEMENTS DIVERS

Date : mars 2001

Préparée par : Bureau de la sécurité des laboratoires, DGSPSP