Un soleil brûlant, des tempêtes de sable, 100 habitants et pas d’Internet : bienvenue à Birdsville, ville parmi les plus reculées de l’Australie, où a lieu chaque année un festival de musique dont la popularité explose. »Vous ne passez pas par Birdsville ; vous allez à Birdsville. C’est ce qui fait toute la différence. »Nell Brook, éleveuse de bétail.
Cette année, pas moins de 7000 personnes se sont réunies pour le « Big Red Bash », en référence à la dune de sable d’une hauteur de 30 mètres où se déroule normalement le festival. C’est 10 fois plus qu’en 2013 pour la première édition, et une véritable manne financière sans laquelle la ville ne pourrait pas survivre.
Construite dans les années 1880 pour collecter les droits de passage auprès des drovers qui conduisaient du bétail d’un Etat à l’autre, Birdsville était autrefois une ville frontalière florissante. Mais la réunification des six colonies australiennes sous la bannière du Commonwealth of Australia en 1901 a sonné le glas de cette période faste et seuls sont restés les éleveurs de bétail.
La route qui mène à Birdsville est dangereuse : 515 kilomètres de piste à travers trois déserts. Les facteurs qui s’y risquaient à l’époque étaient de véritables héros, et l’un d’entre eux, Tom Kruze (ça ne s’invente pas) a même fait l’objet d’un documentaire en 1954. Cette route a également défrayé la chronique après avoir coûté la vie dans les années 60 à une famille, morte de soif à la suite d’une panne.
La légende était née. Depuis la popularisation des 4×4, la ville fait figure de passage obligé pour les aventuriers de l’outback et de rendez-vous pour les festivaliers de l’extrême. C’est également une l’occasion de goûter les meilleures tourtes au curry-chameau de tout le pays – avant que la ville ne se rendorme pour l’été, entre deux tempêtes de sable.