Loin au nord de l’Australie, sur la côte du Queensland, Cairns est ceinturée d’un côté par les pentes verdoyantes d’une Great Dividing Range tapissée d’exotiques forêts pluviales, et de l’autre par les eaux bleu turquoise de la Mer de Corail, dont la splendeur culmine dans l’extravagante étendue de sa légendaire Grande Barrière. Entre excursions sur des sites d’exception le jour et fêtes tapageuses dans les clubs la nuit, Cairns a tout d’une destination jeune et branchée, première Mecque du tourisme tropical en Australie.
Une brève histoire de Cairns, de l’exploration à la Ruée vers l’or
C’est le désormais célèbre capitaine James Cook qui est, en 1770, le premier européen à poser les yeux sur la région de Cairns, jusque-là seulement habitée par les aborigènes. Le passage de Cook est éphémère : il se contente de baptiser les lieux Trinity Bay avant de poursuivre sa route vers le nord, en direction de la Papouasie Nouvelle-Guinée.
Il faudra attendre un siècle de plus avant que l’intérêt européen pour cette terre tropicale et sauvage ne s’accroisse. En 1872, une expédition découvre un riche gisement d’or à Palmer River, au nord de Trinity Bay.
En 1876, d’autres fleuves porteurs du précieux métal sont découverts dans les plateaux de l’ouest. Pour exporter l’or extrait de cette région encore très inaccessible, il faut un port : Trinity Bay, idéalement située et dont les environs fournissent des sources d’eau sûres, devient le centre des opérations. Initialement connu sous de nombreuses appellations – Thornton, Dickson ou encore Newport – le port de Trinity Bay adoptera finalement le nom du gouverneur du Queensland qui proclama officiellement sa création : William Wellington Cairns.
L’établissement de la ville de Cairns ne sera pas chose facile : essentiellement composées de sable et de mangroves marécageuses, les rives de la baie sont loin d’être un terrain rêvé, il faudra donc un long et dur labeur pour défricher et combler. En attendant, les habitants de Cairns vivent dans des tentes, la priorité étant donnée à la construction de jetées et de hangars afin d’assurer le bon fonctionnement du port.
Malheureusement, la Ruée vers l’or s’essouffle vite et Cairns semble presque déjà condamnée quand intervient sa seconde chance : la ville est choisie comme point de départ d’une voie de chemin de fer reliant la côte aux hauteurs de l’Atherton Tableland.
Cairns devient de plus en plus cosmopolite : aux chinois venus tamiser l’or des rivières s’ajoutent maintenant les immigrants irlandais et italiens, venus chercher du travail sur ce chantier de grande ampleur qui redynamise l’économie locale.
Peu à peu, l’augmentation de la population entraîne le développement de l’agriculture : au-delà des traditionnelles fermes d’élevage et vergers, le climat tropical de Cairns favorise les plantations de canne à sucre, de tabac et de café, les bananeraies et les rizières, qui font encore aujourd’hui la richesse de la région. Rien ne peut plus arrêter l’avancée de la colonie, et après avoir brièvement servie de base militaire lors de la Seconde Guerre Mondiale, Cairns devient au 20ème siècle l’une des plus grandes destinations touristiques d’Australie.
Qu’est-ce qui fait de la Cairns moderne une cité si populaire ? Tout d’abord, ce même climat tropical si propice aux cultures exotiques : ici, les températures sont chaudes tout au long de l’année. En été, d’octobre à mars, la saison des pluies éclate avec violence pour irriguer une nature en folie et le risque de cyclone décourage les visites. Mais d’avril à septembre, durant l’hiver austral, toute l’Australie semble vouloir prendre ses affaires et mettre cap au nord : à Cairns, la notion d’hiver n’existe pas, la météo maussade et froide qui règne dans le sud du continent à cette saison est ici remplacée par un ciel azur, un soleil permanent et des températures fleurant bon les 25°-30°.
Un paradis et un point de ralliement pour les backpackers
À cet idyllique tableau, il faut toutefois reconnaître un défaut : à Cairns, point de plage. Eh oui, rappelez-vous : ici, les rives sont faites de mangrove et donc de boue. Pour parer à cet ennuyeux défaut, les australiens ont aménagé un lagon artificiel : une splendide piscine à ciel ouvert bâtie sur l’Esplanade, le front de mer du centre-ville. Gratuite et ouverte à tous, elle est naturellement devenue l’incontournable point de ralliement de tous les backpackers : ici, les jeunes venus des quatre coins du globe pour découvrir l’Australie sont des centaines à profiter de l’eau, à se faire bronzer sur les pelouses alentours et à utiliser les barbecues disponibles en libre-service pour faire griller steaks et hotdogs.
L’Esplanade est le premier endroit où se retrouver, faire des rencontres, depuis la décision d’aller faire la tournée des bars et des clubs ensemble le soir même, à celle d’embarquer à plusieurs dans un même van pour partager un morceau de route.
Faire la fête, parlons-en : musique à fond, alcool à gogo et bons plans repas contribuent à faire de Cairns le paradis des backpackers. Ici, ils portent même parfois un autre nom, celui de flashpacker : des backpackers qui dorment en dortoir pour conserver leur budget, mais ne comptent pas pour autant s’empêcher de s’offrir un certain confort et de s’éclater. Gilligan’s, une des auberges de jeunesse les plus hype de la ville, tape en plein dans le marché flashpacker : piscine aménagée rivalisant avec le lagon de l’Esplanade, gymnase, salles de billard, dortoirs de luxe avec balcon, TV et frigo, et surtout des soirées qui font péter la baraque, organisées chaque week-end sur place.
Mais pour qui ne séjourne pas à Gilligan’s, pas de panique : en ville, le choix ne manque pas et des pubs comme le Woolshed font vibrer la nuit avec DJs et musique live. En récupérant des bons via certaines auberges de jeunesse, il est possible de prendre un repas à partir de AU$5, et tous les soirs de la semaine ont leur thème : élection de Mr & Mrs Backpacker, concours de t-shirt mouillé ou Ladies’ Night, le tout avec des cadeaux et des dollars à la clé pour les heureux gagnants des divers jeux organisés.
Le lendemain des festivités, si la bronzette sur l’Esplanade est toujours une solution, Cairns propose aussi des activités autrement plus sportives pour reprendre ses esprits vite fait bien fait, à commencer par la chute libre.
Après tout, quoi de mieux pour s’éclaircir les idées que de sauter dans le vide à 3 000 m d’altitude, de passer entre 30 secondes et 1 minute à voir la terre et l’océan se rapprocher à vive allure en priant pour que le parachute veuille bien s’ouvrir ?
Et pour ceux qui n’ont pas confiance dans leur toile, aucun problème : en lieu et place de parachute, il suffit de s’attacher les pieds et de tenter le saut à l’élastique dans le cadre irréel de la forêt tropicale.
Enfin, une dernière option de choc pour les amateurs d’aventure dont l’élément est plutôt l’eau que l’air, le rafting en eau vive qui fait descendre à cent à l’heure le cours tumultueux de la Tully River. Une seule consigne : bien mettre son gilet de sauvetage, pagayer comme un fou et éviter de se prendre un rocher !
En cas d’allergie à l’adrénaline, pas de panique : bien des balades et des visites plus relaxantes peuvent se substituer aux sports extrêmes. À l’extrémité sud du centre-ville, une attraction aussi exotique qu’étonnante a été bâtie sur le toit du Reef Hotel Casino : le Wildlife Dome est une immense coupole de verre renfermant en son sein une parcelle de forêt tropicale faisant office de parc animalier. Un zoo original où les visiteurs peuvent rencontrer au gré de leurs errances perroquets et cacatoès, wallabies et koalas, pythons et crocodiles.
De l’autre côté de la ville, les jardins botaniques permettent eux aussi de continuer à admirer la flore : orchidées, bambous, lianes, palmiers et autres arbres tropicaux se pressent autour des chemins.
En empruntant un bus pour se rendre encore un peu plus loin au nord, c’est la surprise : Cairns n’a pas de plage, mais ses voisins oui ! La plus proche, Holloways Beach, se trouve à peine à 10 km au nord du centre-ville. Sur les 20 km suivants se succèdent ensuite Trinity Beach, Clifton Beach et Palm Cove, réputée pour ses hôtels de luxe. Autant d’occasions d’aller fouler du sable, du vrai, et de taquiner les vagues. Le tout à l’abri des filets anti-méduses indispensables en été.
La porte de deux icônes australiennes
Également à moins de 30 km au nord de Cairns se situe Kuranda, le village de la forêt. On y trouve cafés, restaurants, marchés bourrés d’artisanat et galeries d’art, le tout dans le cadre exceptionnel de la jungle tropicale qui se découvre au fil des sentiers piétons ou depuis les airs via le téléphérique Skyrail qui offre une vue plongeante sur la canopée, le fleuve Barron et sa vertigineuse gorge éponyme.
Avec toutes ces destinations de charme et de proximité, on en oublierait presque que Cairns est aussi un point de départ idéal pour visiter deux icônes australiennes listées au patrimoine mondial de l’UNESCO : la Grande Barrière de Corail et la forêt de la Daintree.
À Cairns, les agences de voyage ont pignon sur rue, et des dizaines d’opérateurs divers et variés seront ravis de vous embarquer à bord d’un car, d’un bateau ou d’un 4×4 pour partir à l’assaut des merveilles terrestres et aquatiques de leur petit bout de paradis.
Éloignée des côtes d’une soixantaine de kilomètres, la Grande Barrière demande à ce qu’on lui dédie une journée entière pour voguer sur les flots bleus de la Mer de Corail avant de pouvoir enfin plonger sur ses beaux récifs. Couleurs chamarrées des coraux autant que des poissons, eau turquoise et transparente, la Grande Barrière mérite sa place parmi les sept merveilles naturelles du monde. Quel meilleur endroit pour s’initier à la plongée, ou même, qui sait, passer son PADI ?
Sur terre, la forêt de la Daintree rivalise de beauté et de richesse en termes de biodiversité : ambiance ancestrale et sauvage entre fougères géantes et immenses figuiers étrangleurs bordant le cours clair et fougueux du fleuve Daintree. Une végétation touffue et séculaire où vivent quantité d’animaux, certains rares et étonnants : casoars, kangourous arboricoles, possums rayés et dragons de Boyd côtoient crocodiles, oiseaux exotiques et papillons de mille couleurs.
Autant de créatures au pelage ou plumage vivace qui ressort, foudroyant, sur le tableau vert sombre de la forêt tropicale.
En prenant une barge pour traverser la Daintree River, il est possible de rallier Cape Tribulation : ici, la forêt tropicale rejoint l’océan sur une longue plage de sable blanc, scellant la rencontre des deux plus beaux atouts de la région. Parfaite synthèse de tous les attraits du nord tropical du Queensland, et dernière étape de la journée avant de rentrer sur Cairns pour une nouvelle nuit de fête.
Cairns : Pratique Corner
- L’aéroport international de Cairns dessert toutes les grandes villes du continent via les compagnies Qantas, JetStar et Virgin Blue. La correspondance vers Paris est assurée en passant par Singapour, et des vols directs vers la Nouvelle-Zélande et le Japon sont également disponibles.
- Cairns accueille aussi les trains Queensland Rail. Depuis Brisbane, il faut compter une trentaine d’heures de train. Il s’agit là d’une option intéressante si elle est utilisée en conjonction avec les abonnements trajets illimités comme le Queensland Explorer Pass ou le Queensland Coastal Pass.
- Par la route, Cairns se trouve à 1 700 km au nord de Brisbane via la Bruce Highway, et à 2 850 km à l’est de Darwin via les Barkly et Stuart Highways.
- Accroc à l’adrénaline ? Skydive Cairns propose des chutes libres en tandem à partir de AU$199/personne, AJ Hackett fait le saut à l’élastique à partir de AU$79. À noter que si vous comptez effectuer plusieurs activités, vous pouvez opter pour un package plus intéressant niveau tarif.
- Les Flecker Botanical Gardens se visitent gratuitement. Vous pouvez vous rendre aux jardins en bus via la ligne 131.
- L’entrée au Cairns Wildlife Dome coûte AU$25/personne. Elle est valable pendant 4 jours, vous permettant donc de revenir vous balader sous le dôme à plusieurs reprises.
- Pour vous rendre aux plages, empruntez un bus Sunbus. Holloways Beach est desservie par la ligne 120, Trinity Beach par la 111, Clifton Beach et Palm Cove par la 110. Tous les bus démarrent depuis la Cairns City Mall.
Nos conseils d’hébergement du petit prix au coup de cœur
Un hôtel avec un excellent rapport qualité prix
Un grand établissement parsemé de jardins tropicaux avec deux superbes piscines ainsi qu’un jacuzzi. De quoi profiter pleinement du séjour à Cairns ! Chaque chambre dispose de son balcon avec vue sur cette oasis verte. Elles sont évidemment toutes climatisées et comprennent un petit frigo. L’hôtel propose à ses visiteurs un service de location de voitures, ainsi qu’un comptoir d’informations pour toutes les activités à faire dans les environs. En savoir plus
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