En Australie les dromadaires sont d’apparition récente. C’est vers le milieu du 19ème siècle en 1840 que le premier arriva sur les terres australiennes en provenance des îles Canaries.
Rapidement l’Inde, colonie britannique, l’Arabie et l’Afrique du Nord envoyèrent de nombreux dromadaires en Australie.
Avant de disposer d’engins motorisés c’était le seul moyen efficace de transport des marchandises dans toute l’Australie intérieure et l’animal se révélait idéal par sa robustesse pour les nombreux explorateurs de cet immense continent.
Vers 1890 des chameliers originaires de l’Afghanistan et d’Inde, les Ghans, développèrent même une petite industrie du transport et « inventèrent » l’ancêtre des road-trains, les camels-trains, longues processions dans l’Outback de dromadaires chargés de marchandises.
Mais rapidement, vers 1920 les engins motorisés remplacèrent les dromadaires, les derniers furent lâchés dans la nature, dans l’immensité du bush de l’Australie centrale.
L’outback se révéla un lieu parfait pour la reproduction du dromadaire et en 2008 on estimait à un million le nombre de dromadaires dans l’intérieur du pays.
Leur présence en grand nombre est une menace pour l’écosystème fragile du bush, on estime qu’au-delà de 2 dromadaires par kilomètre carré, les dégradations sont supérieures à la régénération du bush. De plus, les animaux en période de chaleur n’hésitent pas à tenter par tous les moyens de trouver de l’eau dans les communautés isolées de l’Outback en causant d’importants dégâts.
Deux campagnes abattages eurent lieu pour finalement réduire leur nombre à environ 300 000 individus.
Pour mieux gérer ce potentiel, les pouvoirs publics australiens eurent l’idée de créer une industrie du dromadaire en partenariat avec des communautés aborigènes comme The Ngaanyatjarra Camel Company qui opère sur trois états, le Territoire du Nord, le Western Australia et le South Australia.
Le dromadaire peut être rentable de multiples manières, pour son lait, sa viande, son patrimoine génétique, les dromadaires australiens sont exempts des maladies des animaux du moyen orient, pour la course et l’industrie de la beauté. Les pays comme le Qatar et l’Arabie Saoudite sont des clients importants de cette société australienne.
Par un retour des choses que seule l’histoire peut nous apporter, les descendants des premiers dromadaires australiens prennent régulièrement l’avion pour revenir sur les terres de leur ancêtres. L’avion étant beaucoup plus rapide et moins stressant pour cet animal que la bateau.
D’un animal errant dans le bush Australien, la Ngaanyatjarra Camel Company en a fait un capital marchand et une opportunité pour les aborigènes de ces communautés.