Au sud-est de l’Australie, dans l’Etat du Victoria, les koalas sont blessés ou tués dans les exploitations forestières d’eucalyptus.
J’ai vu beaucoup de choses terribles arriver, mais ça, c’est la meilleure arme que je n’ai jamais eu pour obtenir une protection des koalas », s’est scandalisée Deborah Tabart,directrice de l’Australian Koala Foundation, dans le Guardian.
Un koala avec un bras en moins. Des bébés étendus, morts, sur le sol d’une clairière. Un autre animal, symbole de l’Australie, criant, stressé, accroché au tronc d’un eucalyptus. Le 22 juillet, un reportage de la chaîne australienne ABC a révélé que des koalas étaient décimés dans l’indifférence, au sud-ouest de l’Etat du Victoria, dans des exploitations forestières de l’industrie du bois.
Fraîchement débarqués, les koalas s’étaient déplacés au c?oeur des exploitations en raison de la diminution de leur habitat naturel. Ce qui n’a pas ému l’industrie. « Trouver des koalas morts est une chose quotidienne », confie un employé de l’industrie dans le Guardian. « Parfois plusieurs par heure. Parfois juste un par jour. Normalement, quand tu les rencontre au sol, ils sont déjà morts ou sévèrement blessés. »
Les protecteurs des animaux sont en colère contre le gouvernement du Victoria, qui n’a pas pris les mesures suffisantes pour protéger les koalas de l’abattage, et contre Tony Burke, l’ancien ministre de l’Environnement, qui a listé le koala comme espèce protégée uniquement dans les Etats du Queensland, de la Nouvelle-Galles-du-Sud et du Territoire de la capitale australienne. Du coté des autorités, on se justifie en précisant le caractère récent du phénomène. « Nous travaillons avec l’industrie pour répondre humainement et efficacement au récent afflux de koalas dans les exploitations », a assuré Andrew Pritchard du Département de l’environnement et des industries primaires du Victoria.
Mais pour l’Australian Koala Foundation (AKF), une ONG qui protège les koalas (lire notre article ici), les mesures des autorités restent insuffisantes. « Personne ne prend sous sa pleine responsabilité les koalas. C’est une icône nationale mais chacun explique que c’est le travail d’un autre », regrette Deborah Tabart, directrice de l’AKF. « Le gouvernement a permis à l’industrie de s’autoréguler. Nous avons besoin d’une nouvelle loi de protection des koalas qui dit, simplement, qu’on ne peut pas toucher à un arbre où vit un koala. »