La mort d’un homme de 26 ans près de Darwin relance le vieux débat sur l’abattage des reptiles géants en Australie.
Originaire de Darwin (Territoire du Nord), Sean Cole avait 26 ans. Il était venu camper pour l’anniversaire de l’un de ses amis. La nuit du 24 août, alors qu’il franchissait, alcoolisé, les eaux de la Mary River à la nage, il a été happé par un crocodile de mer.
Selon le Northern Territory News, le quotidien local, une étude de la zone avait révélé la présence d’une douzaine de reptiles de plus de 3 mètres de long. Suite au drame, plusieurs crocodiles ont été abattus par les rangers, y compris celui soupçonné d’être le coupable, un crocodile de mer de 5 mètres de long.
Dans la région de Darwin, des morts accidentelles impliquant des crocodiles sont recensées chaque année. Souvent, elles résultent d’un manque de vigilance des victimes, qui ignorent les panneaux d’avertissement et les recommandations d’usage. « Quand vous arrivez ici, on vous dit qu’il y a des crocodiles, que la rivière en est infestée. Ne nagez pas. Restez à au moins cinq mètres de la rive. Si les gens suivent ces conseils, c’est entièrement sûr », a expliqué au Sydney Morning Herald Erin Bayard, le gérant du camping de la Mary River.
Le drame ressort un vieux débat des cartons : faut-il abattre les crocodiles pour éviter des morts ? Depuis les années 1970, où l’espèce a été placée sous protection, le crocodile prolifère et accroît sa population. Certains cours d’eau, comme la Adelaïde River près de Darwin, sont infestées de prédateurs. Plusieurs associations, de chasseurs ou de professionnels du tourisme, appellent à l’abattage.
Mais selon Grahame Webb, expert australien des crocodiles, relancer la chasse ne serait qu’une solution partielle. Dans un entretien avec Charlotte Chabas, correspondante du Monde à Sydney, il explique n’être pas contre « des opérations menées par des professionnels dans des zones bien définies ». Mais selon le spécialiste, « seuls de larges campagnes d’informations et de sensibilisation permettront d’éviter les drames de ce genre (…) Donner l’illusion qu’on peut effectivement réduire la population de crocodiles est plus dangereuse, car cela impliquerait plus de baignades à risque. »