Les explorateurs français en Australie

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L’Australie aurait pu être française ! Baudin, Hamelin, Freycinet, d’Entrecasteaux et bien d’autres grands voyageurs sont partis à la conquête de ce vaste pays. Ils ont baptisé des lieux renommés, laissant derrière eux un petit goût frenchy à ce continent qui fut ensuite colonisé par les Anglais. Visite guidée de l’Australie au temps des explorateurs français.

À la découverte de la « Terra Australis »

La conquête du continent australien par les explorateurs français commence réellement en 1504. Le navigateur Jean Binot Paulmier de Gonneville entreprend le premier voyage. Il croit découvrir ce qu’on surnomme à l’époque « Terra Australis Incognita », mais atteint seulement l’Afrique du Sud.

En 1766, le chevalier Louis de Bougainville est le premier explorateur français à naviguer autour du monde à bord de deux bateaux : La boudeuse et L’Étoile. Un an plus tard, il est sur le point de découvrir la Grande Barrière de corail et navigue autour des îles Salomon, mais l’hostilité des locaux le force à éviter les terres et poursuivre son voyage. L’intérêt des Français pour le Pacifique grandit alors, et d’autres expéditions tentent, en vain, de débarquer sur les terres australiennes.

L’expédition menée par Jean-Francois de Galaup, comte de Lapérouse, part de France en 1785. Avec ses deux bateaux, L’Astrolabe et La Boussole, il a pour mission d’explorer le nord et le sud du Pacifique, y compris les côtes de l’est et l’Australie. Il débarque à Botany Bay, en Nouvelle-Galles du Sud (Sydney), en 1788, seulement six jours après le capitaine anglais Arthur Philipp. Les Anglais accueillent l’expédition française cordialement et Lapérouse en profite pour envoyer son journal et ses lettres vers la France à bord d’un navire anglais.

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L’épave du navire La Perouse. Copyright : Greg Bellis Flickr

Lapérouse repart ensuite à la conquête du Pacifique, en direction de l’ouest de l’Australie. Malheureusement, ni lui ni son équipe n’ont jamais été revus ; ses documents arrivent à bon port à Paris et sont publiés en 1797 sous le titre Voyages de La Pérouse.

Aujourd’hui, une banlieue de Sydney est nommée La Perouse, située à 14 km du centre ville. Vous y trouverez le musée Lapérouse ainsi qu’un monument commémoratif au nom de l’explorateur français. D’autres banlieues de Sydney portent également un nom français : Sans Souci, Engadine et Vaucluse.

La mission d’Entrecasteaux

Les explorateurs français persistent dans leur conquête du Pacifique et envoient, en 1791, une nouvelle expédition menée par l’amiral Bruni d’Entrecasteaux. Les navires La Recherche et L’Espérance quittent les côtes françaises à la quête des navires de Lapérouse. D’Entrecasteaux emprunte la voie indiquée dans les notes de ce dernier. Il laisse derrière lui plusieurs preuves de son passage avec des lieux portant son nom : D’entrecasteaux Channel et D’Entrecasteaux River en Tasmanie, D’Entrecasteaux Reef en Australie du Sud.

Naviguant au nord-ouest de l’Australie, il est le premier européen à découvrir ce qu’il nomme ensuite Point d’Entrecasteaux en 1792, situé à plus de 300 km au sud de Perth. Le parc national est ensuite baptisé D’Entrecasteaux National Park.

cote esperance
La côte d’Esperance, là où les navires l’Esperance et la Recherche ont trouvé refuge. Copyright : Emmanuelle Michaud

Puis un jour de tempête, les deux navires frôlent le naufrage. Heureusement ils réussissent à jeter l’ancre dans une baie protégée ; elle sera alors nommée en hommage à Legrand qui a repéré cet endroit, Cape Le Grand, et au navire sur lequel il se trouve, Esperance. Aujourd’hui, Esperance est une destination balnéaire prisée et Cape Le Grand National Park est un lieu unique avec son sable blanc et ses eaux paradisiaques.

Se dirigeant davantage vers l’est, l’expédition navigue au milieu de multiples îles non loin d’Esperance ; ils les baptisent D’Entrecasteaux Islands qui deviendront ensuite Recherche Archipelago.

L’expédition des explorateurs français Baudin et Hamelin

En 1800, Napoléon prend les choses en main. Il envoie deux nouveaux navires : Le Géographe sous la direction de Nicolas Baudin et Le Naturaliste sous la direction d’Emmanuel Hamelin. Cette expédition a pour but de découvrir d’avantage cette partie sud du continent australien.

Les explorateurs français n’atteignent la côte sud-ouest et Cape Leeuwin qu’après 1801. Ils naviguent alors autour de Geographe Bay, nommée d’après le navire de Baudin, puis repartent le long de la côte sud jusqu’en Tasmanie. Aujourd’hui, Geographe Bay est une destination incontournable pour les locaux et les touristes. Elle s’étend de Cape Naturaliste (du nom du navire d’Hamelin) à la ville de Bunbury. Cape Naturaliste est aussi le point de départ du chemin de randonné de 135 km qui rejoint les deux phares, Cape Naturaliste et Cape Leeuwin, près d’Augusta.

Emmanuel Hamelin donne quant à lui son nom à Hamelin Bay, entre Cape Naturaliste et Cape Leeuwin, aujourd’hui réputée pour sa belle plage et ses raies qui viennent frôler les jambes des touristes.

En 1802, l’expédition poursuit son voyage vers le sud et la Tasmanie, naviguant le long de la côte est. Les nombreux échanges avec les populations locales permettent à Baudin et Hamelin de produire de précieuses études sur les indigènes de Tasmanie.

Les navires rejoignent ensuite la côte sud de l’Australie et le capitaine Hamelin, à bord du Naturaliste, explore la Western Port Bay, dans l’état du Victoria. Il nomme, lors de son passage, plusieurs lieux dont notamment Île des Français, maintenant connu sous le nom de French Island.

La cartographie de Louis de Freycinet

Après d’Entrecasteaux, Baudin, Hamelin, c’est au tour de Louis de Freycinet de s’aventurer sur les côtes australiennes. Freycinet faisait partie de l’expédition de Baudin, à bord du Naturaliste, en tant que cartographe-géomètre. Il repart en 1802 aux commandes du Casuarina pour explorer le sud du continent et fournit des cartes très précises de Cape Northumberland à Kangaroo Island (Australie du Sud).

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La première carte de l’Australie publiée par Freycinet en 1811. Copyright : Rupert Gerritsen

De retour sur le sol français en 1804, Freycinet se retrouve aux commandes d’une nouvelle expédition, à bord de L’Uranie, en 1817. En passant par l’Indonésie, il arrive à Port Jackson en 1919 et continue ses études, scientifiques cette fois-ci, sur l’hydrographie, la botanique, la cartographie et l’anthropologie. Au cours de ses nombreuses expéditions, Freycinet donne son nom à la péninsule de Freycinet, sur la côte est de la Tasmanie, où se trouve le Parc National de Freycinet.

En 1811, Freycinet est le premier explorateur à publier une carte entière dessinant les frontières de l’Australie.

Aujourd’hui, des centaines de lieux le long des côtes australiennes portent un nom français. Baudin, dont le travail n’a pas été vraiment reconnu, est honoré dans plusieurs villes au travers d’un nom de rue, Baudin Place à Port Lincoln, ou de plage, Baudin Beach à Kangaroo Island.

Pas étonnant qu’aujourd’hui, nous croisions autant de Français sur le continent australien, qu’ils soient touristes ou résidents.


Freycinet National Park

Tarif : $40 par voiture

  • Campez l’été sous tente ou en cabine
  • Découvrez en voiture Cape Tourville et The Friendly Beaches
  • Randonnez autour de Sleepy Bay, Wineglass Bay ou pour les plus aventureux Hazards Beach
  • Partez trois jours sur le circuit de Freycinet Peninsula

D’Entrecasteaux National Park

Tarif : $15 par voiture

  • Surfez à Mandalay Beach
  • Randonnez à la Pointe d’Entrecasteaux ou autour de Windy Harbour
  • Pêchez à Black Point ou Moore’s Hut
  • Embarquez sur un kayak à Donnelly Boat Landing ou Lake Jasper
  • Campez à Banksia Camp (vue imprenable) ou plus au nord à Black Point
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