Le projet controversé de BP Petroleum est soumis pour la troisième fois aux autorités de régulation australiennes. BP avait jusqu’au 15 juillet pour présenter une version amendée de son projet après deux refus de la NOPSEMA. Il y a tout lieu de penser que la troisième sera la bonne, s’inquiètent de nombreux écologistes et gouvernements locaux réunis en une alliance pour la défense de la baie.
« La volonté de forer dans la Baie en eaux très profondes à l’aide d’une plateforme flottante alors même que l’océan austral est particulièrement traître dans cette zone est un risque à ne pas prendre. » Peter Clements, maire de Kangaroo Island.
BP déclare de son côté vouloir commencer à forer dès la fin 2016. Son objectif est d’installer quatre puits d’exploration à plus de 2000m de fond à la recherche de pétrole et de gaz exploitables, dans une zone sanctuaire pour de nombreuses espèces de cétacés et alors même qu’un grand projet de recherche de 20 millions de dollars est en cours pour explorer cette zone encore assez méconnue. Ce lieu est notamment le principal lieu de reproduction de la baleine franche australe, que de nombreux visiteurs viennent admirer sur les côtes du sud de l’Australie pendant les mois d’hiver.
Rappelons que BP est responsable de la plus grande fuite pétrolière au monde avec plus de 800 millions de litres de pétrole déversés dans le Golfe du Mexique en 2010, une catastrophe écologique sans précédent. Si la compagnie se veut rassurante sur les risques, une seule fuite serait un désastre pour toute la côte sud de l’Australie comme le montre cette simulation réalisée par des experts indépendants.