Chez les Aborigènes, le 1er juillet est une date particulière. C’est la date de naissance qu’ont choisie les autorités australiennes pour les milliers d’enfants de la Génération des enfants volés.
Pourquoi certains Aborigènes se sont-ils vus attribuer une date de naissance arbitraire ? Tout d’abord, il faut savoir que culturellement, les peuples autochtones d’Australie ne raisonnent pas en termes de date. C’est la nature qui représente l’unité de mesure du temps, au gré des saisons et de la météo. Ils ne connaissent donc pas leur date de naissance.
En revanche, celle-ci est obligatoire pour être recensé par les autorités australiennes. Or 25 % des Aborigènes nés avant 1967 (date à laquelle les populations aborigènes acquièrent de facto la citoyenneté) n’ont pas vraiment eu la liberté de choisir celle qui apparaîtrait sur leur état civil. A l’époque, les colons blancs souhaitent par l’assimilation faire disparaître les populations indigènes : ils ont donc arraché les enfants à leurs familles dans le but de les éduquer à l’occidentale. C’est la fameuse « Génération volée ». Pour intégrer ces enfants à la société, on leur a donc attribué une date de naissance au hasard : le 1er juillet.
Aujourd’hui tout ceci relève du passé, mais le problème n’est pas entièrement résolu. Dans l’État de l’Australie occidentale par exemple, 20% des enfants aborigènes de moins de 16 ans n’ont pas de date de naissance, donc pas d’identité officielle car leurs parents n’ont pas les moyens (l’argent ou l’alphabétisation) nécessaires à une déclaration officielle.