Avec le réchauffement climatique, les feux de brousse se sont multipliés ces derniers mois en Australie. Les techniques ancestrales aborigènes pourraient-ils aider les pompiers en cas de forts incendies ?
Des pics à 47 degrés. Des matchs de l’Open d’Australie suspendus. Quelques morts, des maisons brûlées et des milliers d’hectares de forêts ravagés. C’est le triste bilan des derniers incendies en Australie, de plus en plus victime du réchauffement climatique. Et si les pratiques millénaires des Aborigènes, premiers habitants du continent, pouvaient aider les techniques modernes des pompiers australiens ?
C’est la question que s’est posée le correspondant australien de la BBC, qui a rencontré Bill Gammage, un professeur de l’Université nationale australienne de Canberra. L’historien explique que pendant des milliers d’années, les Aborigènes ont protégé la nature en allumant des feux de brousse préventifs, afin de contrôler la pousse des eucalyptus, hautement inflammables. Quand les Européens sont arrivés, les « jardiniers » ont été expulsés. Et le « jardin » est devenu sauvage. Imprévisible.
Il est trop le tard de remonter le temps en 1788 », confie à la BBC Bill Gammage. « Mais les dommages que nous constatons aujourd’hui auraient pu être amoindris si nous employions les Aborigènes à faire ce qu’ils ont fait à la perfection pendant des milliers d’années. » En théorie, comme le prouve le manuel des pompiers de Nouvelle-Galles-du-Sud, ces pratiques sont connues des professionnels du feu pour « maintenir l’état naturel de l’environnement et imiter l’usage du feu par les propriétaires traditionnels pendant des dizaines de milliers d’années
Mais les écologistes redoutent ces méthodes, estimant qu’elles portent atteinte à l’écosystème australien. Le débat est lancé : l’état « naturel » de l’environnement australien est-il celui des forêts d’eucalyptus, apparus après l’arrivée des Européens en 1788, ou celui des « jardins » aborigènes, entretenus pendant des milliers d’années ?
Crédits photo : fvanrenterghem