Alpes australiennes : 16 parcs et réserves vous attendent

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Alpes australiennes

Enneigées durant l’hiver, recouvertes de fleurs sauvages en l’été, les Alpes australiennes, offrent un environnement purement alpin, avec un twist à l’australienne. Empreintes de wombats dans la poudreuse, kangourous curieux et eucalyptus aux formes torturées caractérisent cette région de superlatifs qui, à travers deux États et un Territoire, rassemble les plus hauts sommets du pays et les plus grands parcs nationaux de la côte est.

Alpes australiennes : 6 000 km² de montagnes et de forêts partagés en trois États

De Melbourne à Canberra, les Alpes australiennes courent en une ligne serpentine à travers le Victoria, le New South Wales et l’Australian Capital Territory, un vaste massif culminant au Mount Kosciuszko, à 2 228 m. Il s’agit du plus haut sommet du pays, et seules les chaînes de son voisinage immédiat se targuent d’autres pics capables de dépasser la barre des 2 000 m.

Dans le Victoria, le point culminant, le Mount Bogong, tutoie tout juste les 1 986 m, tandis que l’apogée du Territoire de Canberra effleure les pentes du Mount Bimberi, 1 912 m.

Des chiffres qui prêtent à sourire pour l’européen dont la jeunesse a été bercée par l’imposante stature du Mont Blanc, dépassant plus de deux fois le plus grand des sommets australiens. Ce manque de hauteur relatif est compensé par une superficie à la mesure du continent : l’Alpine et le Kosciuszko, les deux principaux parcs nationaux de la région, couvrent chacun plus de 6 000 km² de montagnes et de forêts.

Toit de l’Australie, les crêtes alpines semblent s’étirer dans toutes les directions, à la limite de tous les horizons, dépeignant un univers aux airs d’infini, ne composant pourtant pas même 1% de la surface totale du continent.

Unique en Australie, ce monde alpin a inspiré un profond folklore ancré dans l’esprit de la Nation, mélange de faits historiques et de légendes, comme le sont tous les plus grands mythes.

Les Snowy Mountains, entre prospecteurs et poètes

En 1859, des montagnards découvrent poussière et pépites rutilantes dans le lit des ruisseaux, et la fièvre de la Ruée vers l’or entraîne des milliers de personnes à migrer vers les sommets en quête d’une fortune facile. La folie s’apaisera vite et les opérations minières prendront fin dès le tout début du 20ème siècle.

Aujourd’hui, Kiandra, bastion des prospecteurs, n’est plus qu’une ville fantôme. Le dernier résident a quitté les lieux il y a 40 ans.

Les légendes, elles, se poursuivent : l’or n’est pas le seul symbole des montagnes, et ses plus grands héros sont aussi de simples « cattlemen », ces éleveurs de bétail qui se déplaçaient à cheval pour conduire leurs troupeaux d’herbage en herbage.

Ce sont eux qui ont inspiré au célèbre Banjo Paterson, grand poète australien, la plus connue de ses ballades : The Man from Snowy River, épique récit d’une folle cavalcade à travers les montagnes, à la poursuite de chevaux sauvages.

Ici, le mythe rejoint la réalité : les chevaux sauvages règnent encore sur les Alpes australiennes. Appelés « brumbies », ils galopent en solitaires, à deux ou par troupeaux entiers, dévalent les collines et font retentir les plaines du bruit de leurs sabots.

Et si, devant un tel spectacle, il paraît impossible de ne pas connaître l’ivresse de puissance et de liberté qu’ils font ressentir par procuration, il faut pourtant se souvenir que les brumbies représentent un important problème écologique : entrant en compétition avec la faune endémique pour les ressources d’eau et de nourriture, aggravant l’érosion du sol du fait de la dureté de leurs sabots, les chevaux sauvages écopent d’une réputation d’indésirables qui contrebalance tristement leur beauté.

À la rencontre de la grenouille Corroboree et des hautes forêts alpines

Heureusement, ils ne constituent pas le seul attrait animal de la région qui tient lieu d’habitat aux kangourous et aux wombats, et accueille dans ses forêts d’élégants cacatoès Gang-Gang à la tête rouge. Elle offre aussi un refuge à des espèces aussi uniques que menacées, comme le possum pygmée et la grenouille Corroboree à la peau jaune et noire, digne d’un batracien amazonien.

Alpes australiennes

Pour rencontrer quelques-uns de ces résidents alpins et prendre le temps de déguster les vastes panoramas des sommets, rien de mieux qu’une randonnée : une journée suffit à la conquête pédestre des plus hauts pics, où des chemins balisés permettent de traverser de hautes forêts avant de déboucher sur des prairies alpines aux vues dégagées, parsemées de lacs glaciaires et de ruisseaux.

La Snowy River et la Murray River, deux des plus grands fleuves de l’est, pourvoyeurs d’irrigation agricole et d’électricité hydraulique, prennent tous deux leur source dans ces montagnes où les randonneurs les plus déterminés pourront quant à eux opter pour une des nombreuses possibilités de circuits de plusieurs jours, ou s’attaquer, par morceaux ou en entier, à l’impressionnante Australian Alps Walking Track. Ce chemin de 655 km relie Walhalla dans le Victoria, à Tharwa dans l’Australian Capital Territory, en passant par les plus hauts sommets de chaque État.

Tout du long, les vestiges d’anciennes huttes de montagne, pittoresques silhouettes de tôle et de bois à demi bancales, offrent un aperçu de l’héritage historique de la région et un refuge bienvenu en cas d’urgence météorologique.

Si la randonnée est l’activité de choix en été, en hiver la neige qui recouvre les crêtes se prête plutôt à l’exercice d’une autre discipline : le ski, de fond comme de descente.

Plusieurs stations offrent des remontées au cœur des montagnes et même au sein des parcs nationaux : c’est le cas notamment de Falls Creek, dans l’Alpine National Park, ou de Perisher, dans le parc du Kosciuszko.

Brusquement, on retrouve ici l’atmosphère des villages d’hiver, les combinaisons et les bottes de ski, les foules qui se pressent, snowboard sur l’épaule, pour s’éclater dans la poudreuse. On en oublie alors presque que l’on se trouve en Australie.


Les Alpes australiennes : pratique corner

  • Accédez au Kosciuszko National Park via Thredbo, 500 km au sud-ouest de Sydney, en empruntant la Hume Highway. Les droits d’entrée au parc varient selon les saisons : en hiver, comptez $29/véhicule/jour. Le reste de l’année, à la belle saison, le prix baisse à $17/véhicule/jour.
  • Les nombreuses aires de camping du parc sont gratuites.
  • La randonnée vers le sommet du Mount Kosciuszko peut s’effectuer par deux chemins différents : le plus court (aller-retour de 13 km, 4h) démarre de Thredbo, où un télésiège payant permet d’effectuer la première partie de la montée sans effort. Le plus long débute à Charlotte Pass, où un circuit de 23 km (la journée) permet de découvrir de nombreux pics et lacs glaciaires en chemin.
  • La station de ski de Perisher propose des forfaits journaliers. Les tarifs sont dégressifs si vous choisissez des forfaits et/ou locations de plusieurs jours.
  • Visiter l’Alpine National Park est totalement gratuit. L’accès au parc par Mount Beauty se situe à 350 km au nord-est de Melbourne via la Hume Freeway.
  • La marche vers le sommet du Mount Bogong débute au camping de Mountain Creek, à proximité de Mount Beauty. Deux sentiers permettent l’ascension : Staircase Spur (16 km A/R) ou Eskdale Spur (20 km A/R), chemins que vous pouvez également choisir de combiner en une vaste boucle. Attention, en plus d’être longue la marche est raide. Prévoyez une grosse journée de randonnée.
  • La station de ski de Falls Creek propose ses forfaits de remontée avec ou sans équipement (ski ou snowboard). Ici aussi, les tarifs sont dégressifs selon le nombre de jours achetés.
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