Vivre en Australie est un rêve que beaucoup convoitent, que certains accomplissent, que d’autres découvrent une fois sur place seulement… Je fais partie de la troisième catégorie, débarquée à Sydney avec 90 kg de bagages et mes deux enfants, ravie de rejoindre enfin mon mari arrivé 5 mois plus tôt et sans trop savoir à quoi m’attendre, sans avoir jamais pensé vivre ici un jour et pourtant, j’y suis et je vis un rêve… Un rêve oui, mais un rêve envahi de bestioles pas commodes de la faune de Sydney et il faut bien le dire, plus flippantes les unes que les autres…
Les dents de la mer
En se renseignant un peu, ou juste avec un peu d’imagination, et quand on pense « bêtes dangereuses à Sydney » viennent en premier les requins. Alors oui les requins sont présents sur la baie de Sydney, il semble qu’ils aient leurs plages favorites, quelques unes sont donc équipées de filets anti-requins, plus ou moins efficaces puisque les spécimens retrouvés dans ces filets le sont généralement côté plage !
Qu’à cela ne tienne, nos Life Guards ont la parade, surveillance maximum et sirène d’alerte avec évacuation de l’eau, un grand moment que chaque Sydneysider est amené à vivre !
Du coup, les seuls à être vraiment inquiétés par ces dangereux animaux marins sont les surfeurs et en particulier les plus aguerris qui s’éloignent toujours plus des côtes pour trouver LA vague, s’approchent des zones rocheuses et oublient qu’après de fortes pluies il n’est pas prudent de s’aventurer dans l’océan.
Reste que les attaques sont fréquentes, trois depuis décembre rien qu’à Maroubra Beach où nous habitons… Bon, on se baigne quand même mais dans les zones surveillées et pas loin de la plage !
Méduses, pieuvres et autres dangers aquatiques
Mais ce n’est pas tout, certains jours, s’aventurer dans l’océan est plus que risqué à cause de la présence des « bluebottles« … Ces petites méduses bleues toutes mignonnes se déplacent en bancs impressionnants et même la plage en est parfois infestée : slalom obligatoire pour éviter la piqûre !
Évidemment la blessure infligée est beaucoup moins grave que le plus petit coup de dent d’un requin, mais la douleur peut être intense et le venin vous rend malade plusieurs jours. Encore une fois, les messages d’alerte des Life Guards vous recommandent de quitter l’eau, et mieux vaut les écouter !
Le plus effrayant reste la pieuvre orange et bleu, « Blue-Ringed Octopus ». Décidément, le bleu n’est pas bon en Australie, car cette petite pieuvre est mortelle pour l’homme et vit dans l’eau comme sur le sable. Ah quand même… Mais cette fois, les sauveteurs ne préviennent jamais car en fait il y en a tout le temps le long des plages ! La parade ? Ouvrir ses yeux, prévenir et éduquer ses enfants. Voilà c’est tout, et si par malchance on se fait piquer surtout on ne bouge pas et on espère que les secours seront rapides…
Qui dit végétation, dit danger !
C’est une erreur que malheureusement de jeunes ados ont commise l’an passé au Centennial Park avec une piqûre mortelle de serpent. Et cela aurait pu être beaucoup moins dramatique si le fait de marcher n’avait pas dispersé le venin mortel dans tout le corps du jeune homme.
Bien sûr ici, au milieu de cette végétation impressionnante, les serpents ont leur place. Il y a une vingtaine d’espèces représentées, dont au moins trois sont dangereuses à mortelles... Et le plus inquiétant c’est que ces rampants ne s’arrêtent pas franchement aux limites des parcs mais se baladent gentiment dans les jardins et les allées piétonnes des banlieues.
J’ai eu le stress de croiser un énorme serpent, sans doute un python, bien que cette espèce ne soit, parait-il, pas dangereuse et je pense qu’il nous a débarrassé d’un rat qui traînait dans le coin… C’est toujours ça !
Je me dis quand même que je n’ai pas du tout envie de croiser ces reptiles, surtout le « Tiger Snake« , espèce mortelle très bien représentée à Sydney. Je ne suis déjà pas à l’aise avec les lézards, surtout quand ils dépassent 50 cm, et qu’ils ont une langue bleue alors le reste…
D’après une amie australienne, c’est signe qu’il est dangereux alors que la langue noire ou jaune voudrait dire pas de venin… Admettons, mais honnêtement quand j’en vois un, je m’en vais loin, sans prendre la peine d’analyser sa langue fourchue !
Au secours, il y en a partout !
Dans la catégorie « attention danger » personne n’oubliera de mentionner les araignées, et là, il y a de quoi de faire… De la « Funnel-web » à la « Redback« , en fait il y a, rien qu’à Sydney, une dizaine d’espèces d’araignées mortelles ou dangereuses, c’est à dire qui vous envoie direct à l’hôpital ! Et je peux vous assurer qu’elles sont bien là… surtout l’été !
Depuis deux semaines, plusieurs amies ont eu la désagréable surprise de trouver des « Redback » dans leurs jardins et, pas plus tard que le week-end dernier, c’était mon tour ! Une énorme, certainement pleine, ainsi que deux sacs d’œufs étaient nichés dans le mur de ma terrasse… Pas cool, surtout quand on sait qu’une piqûre de cette bestiole vous détruit votre rêve en 15 minutes…
Le plus effrayant c’est que la « Redback » tisse sa toile très près du sol et évolue sur les structures fixes, du muret au pied de chaise, en passant par la jolie petite maison en plastique où adorent jouer vos enfants. Bien sûr, tous ces petits êtres de moins de 30 Kg sont beaucoup plus vulnérables.
OK on n’a pas du tout envie d’en croiser une, ni de lui faire peur, ni même de la déranger un peu mais a t-on le choix ? Alors on ouvre bien grand les yeux, encore !
Peur ou pas, mortelles ou non, on est bien obligés de vivre avec les araignées. D’ailleurs ici on dit souvent que nous les humains, vivons chez elles.
Les oiseaux d’Hitchcock sont australiens !
Un autre grand danger de Sydney est beaucoup plus méconnu, car on ne se douterait jamais que de simples oiseaux puissent être aussi dévastateurs… Attention à Sydney, les pies attaquent !
Chaque année c’est la même rengaine, message préventif, infos télévisées, une des journaux, de fin aout à début octobre, tous aux abris, les pies défendent leurs nids ! Il faut savoir c’est que ces volatiles sont très nombreux dans les banlieues de Sydney et que même si seulement 9% de la population mâle est agressive envers l’homme, ça fait beaucoup d’attaques recensées dans les suburbs !
Voici pourquoi vous devez vous méfier des pies à Sydney…
Le mâle protège ses petits tout juste sortis de leurs œufs, il commence par pousser des cris, de plus en plus intenses, et il est relayé par ses pairs quand d’un seul coup, il fonce et plante son bec de préférence dans la nuque, entre les yeux ou encore sur la tête ! Les cibles favorites sont les femmes, les enfants, c’est-à-dire les piétons les plus fréquents, et les cyclistes.
On recense de très nombreuses blessures plus ou moins graves, dont décollement de la rétine, voire perte d’un œil… Et si tu ne prends pas soin de ta blessure, tu risques une belle infection et jusqu’à chopper le Tétanos, dont les suites peuvent être mortelles… C’est arrivé à Sydney !
Du coup, chaque année la communauté se mobilise pour recenser les attaques, définir des zones à risques et délivrer des messages de prévention.
Officiellement voici comment se protéger : s’éloigner des nids (encore faut-il les voir), éviter les allées bordées de Gumtree (très drôle, il n’y a que ça ici…) porter lunettes et chapeaux à bord large (c’est faisable), placer un leurre sur son vélo comme un petit drapeau ou un bac à glace retourné avec des yeux dessinés dessus (admettons).
Voilà c’est tout, un peu léger quand même, du coup pendant mon premier printemps à Sydney, je me suis mise à détester me promener à pied autour de chez moi, à sortir bien couverte et même à me rendre ridicule un soir où je n’avais pas de chapeau… Je me suis trimbalée avec ma lunch box sur la tête et mes lunettes de soleil à la nuit tombée : on frise la psychose !
Mais outre les attaques subies par les camarades de mes enfants, j’ai été témoin de l’attaque sur un cycliste et cela m’a beaucoup impressionnée, surtout la rapidité à laquelle cela se passe. Le cycliste, qui était un adulte, a fait un bel écart sur la chaussée et a eu du mal à se récupérer avant la 2ème charge de l’animal. Coup de chance, pas de voiture qui arrivait en face de lui, il a donc repris sa route, probablement le cœur battant à 150 pulsations/minutes !
Avec tout ça, je me dis qu’il faut quand même rester éveillé et sur ses gardes pour continuer à vivre ce rêve d’expat à Sydney !