Le succès du kangourou (« Roo ») sur le continent australien si aride dans l’ensemble, s’explique ses capacités exceptionnelles de reproduction et d’adaptation aux conditions difficiles du bush. Découvrez son étonnante biologie.
Le kangourou s’est adapté aux conditions très variées de l’Australie et leur naissance est un processus totalement sous le contrôle de la mère, en fonction de la nourriture disponible et du climat.
Après un accouplement, si les conditions sont difficiles, comme une sécheresse par exemple, la femelle kangourou peut retarder sa gestation pendant un maximum de 12 mois, alors que la durée normale est de 35 jours. De la même manière, cette dernière peut remplacer immédiatement un jeune qui meurt prématurément dans la poche.
Le nouveau-né kangourou, mesurant 25 mm de long, va, sans aide extérieure, « nager » pour gagner la poche de sa mère, où il ira s’accrocher à l’une des quatre tétines. Au fur et à mesure de sa croissance, le bébé quittera de plus en plus longtemps sa tétine pour s’aventurer hors de la poche, puis la quittera ensuite définitivement. Si pendant cette période un autre nouveau-né partage la poche, chacun aura sa tétine, et la mère produira deux laits différents en fonction de l’âge du bébé.
Quand le kangourou se dépense, il transpire pour évacuer son trop-plein de chaleur, rien de très original, mais contrairement à tous les mammifères qui une fois l’effort physique terminé suent et halètent, lui stoppe immédiatement sa transpiration et n’évacue la chaleur qu’en haletant à un rythme soutenu 300 fois par minute. Le kangourou est le seul animal à posséder un réseau très fins de vaisseaux sanguins à la surface de ses avant-bras, qu’il lèche pour évacuer la chaleur de son corps.
Le sauvetage des kangourous
Quand certains chassent le kangourou pour sa peau ou sa viande, d’autres consacrent leurs efforts à les sauver, à les élever. En Australie, de nombreuses associations recueillent les kangourous blessés ou abandonnés, avec pour objectif de les relâcher.
Certaines d’entre elles prennent soin de très jeunes kangourous et développent des techniques ainsi que des connaissances très pointues pour les sauver. À force de courage, de détermination et de patience, elles sauvent parfois des kangourous prématurés de moins de 200 grammes .
Conseils pour l’apprenti sauveur de jeune kangourou (Joeys)
» Le nouvel orphelin est probablement très choqué et stressé suite à l’accident qui a touché sa mère. Le stress est dû en grande partie à la séparation d’avec sa mère ainsi qu’à la perte de chaleur et de nourriture. Il est donc très probable qu’il soit déshydraté. Pour le rassurer, trouvez-lui une poche de substitution, faite d’un tissu non fibreux, n’utilisez surtout pas de la laine que le jeune pourrait sucer et dont les fibres pourraient l’étouffer s’il les avalait. Puis laissez-le seul, il ne doit être manipulé que par une seule personne, toujours la même. Éloigner les enfants et les animaux domestiques…… ».
Chris Joey, Heaven Kangaroos, the making of a joey
Le Quizz kangourou, pour tout savoir ou presque
Pourquoi les kangourous s’appellent-ils kangourous ?
C’est une anecdote qui symbolise bien l’abîme d’incompréhension qui sépara dès le début les colons anglais et les aborigènes. À leur arrivée en Australie, les explorateurs européens demandèrent aux aborigènes locaux comment étaient appelés ces étranges animaux bondissant. Les aborigènes répondirent » kan-ga-roo », ce qui signifie « je ne comprends pas ». Depuis, ces étranges créatures portent le nom de cette incompréhension mutuelle.
Quelle est la longévité du kangourou ?
Les kangourous peuvent vivre jusqu’à 20 ans en captivité, alors qu’ils ne vivent en moyenne que 6 ans dans le bush.
À quelle vitesse se déplacent-ils en sautant ?
Les plus rapides peuvent atteindre des vitesses impressionnantes de 60 à 70 km/heure. C’est un spectacle magique d’observer un groupe de kangourous traversant le bush en bondissant au même rythme !
Comment se nomme en Australie un kangourou mâle, femelle ?
Un kangourou mâle est appelé « Boomer », une femelle « Flyer » et un jeune kangourou « Joey ».
Comment peuvent-ils survivre dans le bush, région particulièrement aride ?
Les kangourous ont besoin de très peu d’eau pour survivre, ils peuvent rester des mois sans boire. Quand ils en ont besoin, ils creusent des « puits » de 90 cm à 1m20 de profondeur pour trouver un peu d’eau. Ces trous sont aussi une source d’eau pour d’autres créatures du bush.
Combien de kangourous sont tués chaque année pour l’industrie ?
En fonction des conditions climatiques, la population des kangourous fluctue chaque année entre 15 et 35 millions d’individus. 15 à 20 % du total sont autorisés par le gouvernement à être « prélevés », soit plusieurs millions de kangourous chaque année.
Quelle est la taille d’un jeune kangourou à la naissance ?
À sa naissance, un bébé kangourou ne mesure pas plus de 2 cm, tandis que certains à l’âge adulte mesurent jusqu’à 2 m et pèsent 90 kg.
À combien est estimée la population des kangourous ?
L’estimation de la population des kangourous se fait tous les ans par avion et détermine les quotas de chasse. Depuis 1981, les kangourous sont passés d’une population de 15 millions à plus de 34 millions en 2011 ( source Australian Department of the environment )
Combien d’espèces sont chassées pour l’industrie ? Lesquelles ?
5 espèces sont chassées, dont le Red kangaroo, l’Eastern grey and Western Kangaroos.
Quels sont les produits dérivés du kangourou ?
La viande pour les animaux et pour notre consommation en raison de sa faible teneur en graisse et sa valeur gustative. Le cuir de kangourou est réputé pour être le plus fin et résistant des cuirs ; les grands joueurs de football possèdent tous des chaussures en cuir de kangourou pour son extrême souplesse.
Combien rapporte cette industrie à l’économie australienne ?
L’industrie du kangourou rapporte plus de 200 millions de dollars australiens et fait vivre plus de 4 000 personnes (source KIAA)
Pourquoi les Kangourous sont-ils chassés?
En dehors de la raison économique évidente, la reproduction de ce marsupial est si prolifique et adaptée aux dures conditions climatiques, que sans chasse, la population serait 30 % plus importante et menacerait de grandes zones de désertification, et donc appauvrirait la biodiversité. Sans parler de la concurrence effrénée que le kangourou fait au mouton, richesse de l’Australie, en se nourrissant comme lui des maigres végétaux du bush, et au fermier en se nourrissant dans les champs de blé.
L’industrie du kangourou
Une industrie de 200 millions de dollars, du cuir, de la viande, etc. Un contrôle de la population de dizaines de millions d’individus.
Des quotas
Chaque année et dans chaque État australien, le National Parks Authorities fait un recensement de la population de kangourous en survolant le bush à basse altitude. De ces chiffres, 15 à 20 % de la population seront destinés à l’industrie tous les ans.
Un kangourou, une étiquette
Pour garantir un contrôle de la chasse, le gouvernement impose aux chasseurs de se procurer des étiquettes délivrées par le gouvernement et à les attacher sur chaque prise.
Une population croissante
En raison du développement des zones cultivées et des points d’eau plus nombreux dans le bush, d’après la KIAA, la population de kangourous n’a jamais été aussi nombreuse.
Une population qui varie au rythme du climat
Par exemple, dans l’État du New South Wales, durant la sécheresse de 1981-1985, les populations de Red, Eastern et Western Kangourous, chutèrent respectivement de 57,72 et 54 %. Durant cette période, les quotas furent réduits d’autant, par-contre en 1985-1987, années propices à la reproduction, les populations de ces espèces augmentèrent de 76, 233, et 96 % !
Une augmentation de la consommation de viande de kangourou
La viande de kangourou serait plus saine que les autres. Les kangourous étant des animaux en général plus sains que le bétail, la viande est plus faible en graisse. Pour ces raisons, la consommation augmente dans les restaurants, les bouchers, et les supermarchés, sans oublier l’exportation. Le cuir de grande qualité est aussi utilisé.
Une industrie australienne controversée
Des associations contestent les chiffres avancés par l’industrie. Elles affirment que beaucoup d’autres kangourous sont tués, certains avancent le double, que les quotas ne sont pas ajustés en fonction du climat, et que la chasse est trop intensive.