Pour survivre dans l’outback profond et sauvage, il faut avant tout oublier les clichés. Oubliez notamment cet ancien marine bodybuildé aux dents blanches ayant trouvé refuge dans une carcasse de chameau (une situation parmi tant d’autres). L’émission de Bear Grylls est certes très divertissante, mais en situation réelle, c’est une autre histoire !
Les bruits qui courent
Beaucoup de rumeurs circulent sur le bush australien et sur les dangers dont il recèle. Bien que cette nature soit très inhospitalière dans certains endroits, cela ne veut pas dire pour autant que vous risquez votre vie à chaque tournant. Même si tout peut arriver, les chances que vous vous retrouviez en situation de crise sont plutôt faibles.
N’écoutez donc pas tout ce qui se raconte sur les pauvres gens ayant péri dans cet environnement. Souvent, ils ont fait une ou deux erreurs qui leur ont coûté la vie comme ne pas prendre assez d’eau, ne pas rester dans leur véhicule en attendant de l’aide, rouler trop vite, etc.
Beaucoup de touristes se perdent parce qu’ils ont souhaité prendre des petits chemins et raccourcis ne figurant pas sur la carte. Un peu comme dans les films d’horreur, quand la bande d’adolescents décide de passer par un sentier improbable au lieu d’emprunter l’autoroute.
Première règle pour survivre dans l’outback : même s’il ne s’agit que de quelques kilomètres, soyez toujours prudents car il est très facile de s’égarer sur les sentiers qui se croisent dans la poussière rouge.
Survivre dans l’outback : misez sur la préparation
Ça y est, l’itinéraire de votre périple est fait, il ne vous reste plus qu’à prendre la route. Vous n’oubliez pas un petit détail ? Eh oui, on ne part pas à la Into the wild sans quelques précautions ! La préparation de votre road trip est essentielle pour réduire au maximum les risques et partir l’esprit tranquille.
L’équipement de base
- Toujours avoir une carte papier détaillée en plus du GPS et bien l’étudier avant de partir. Savoir décrypter une carte est un détail qui compte, sans oublier la boussole qui va avec.
- Emmener de l’eau en quantité suffisante : compter 4 à 5 litres par personne par jour de voyage.
- Prévoir au moins 6 repas déjà préparés ou en boîte de conserve.
- Kit de survie de base : un bon couteau, des sacs plastiques (abri, imperméable, drap improvisé, etc.), quelques cordes en nylon, des allumettes waterproof (ou enveloppées dans des sacs plastiques avec le papier de verre), un miroir, des pastilles pour purifier l’eau, un stylo et un petit carnet. Ce kit doit être léger et tenir dans une poche ou mieux, dans une pochette à la ceinture qui ne vous quitte jamais.
- Kit de premier secours : désinfectant, ciseaux, pansements, bandage, pince à épiler, aiguilles stériles, écran total, compresses stériles, rouleau adhésif, insecticide, paracétamol, morceaux de sucres pour les baisses d’énergie, épingles à nourrice et couverture de survie. Là encore, il faut être capable de savoir quel élément utiliser et comment s’en servir en cas de blessure.
Les outils de communication
Pour ceux qui partent en vadrouille dans des zones particulièrement reculés, pensez à prendre si possible un téléphone satellite ou une radio en cas d’urgence, car certains endroits ne captent aucun des opérateurs (beaucoup de le nord-ouest australien).
Préparer son véhicule
Beaucoup de routes en Australie ne sont accessibles qu’aux 4×4 et difficiles, voire impraticables avec une voiture classique. Pour survivre dans l’outback, il est primordial de connaître votre véhicule, ce que vous pouvez et ne pouvez pas faire avec. Assurez-vous aussi de savoir le conduire, car il est inutile d’avoir un 4×4 si on ne sait pas s’en servir ou au moins passer en 4 roues motrices.
Côté équipement et outils, le minimum est d’avoir un cric pour soulever le véhicule, deux roues de secours, un petit compresseur pour regonfler les pneus, une corde, une courroie, une longue pioche, une pelle et au moins un bidon d’essence rempli en plus de votre réservoir.
Autres conseils
- Essayez d’étudier le lieu vers lequel vous vous dirigez : éventuelles sources d’eau, nourriture possible dans cette région, villes alentours, services d’urgence, etc.
- Faites attention à votre vitesse, surtout sur les routes abîmées et rocailleuses où le 50 km/h est fortement recommandé.
- Évitez de conduire à l’aube ou à la tombée de la nuit car c’est le moment où les animaux sortent et où vous êtes le plus susceptibles d’avoir un accident en entrant en collision avec l’un d’eux.
Les règles d’or pour survivre dans l’outback
En situation difficile, il existe 4 règles principales qui seront déterminantes dans votre capacité à survivre dans l’outback :
1) Gardez le contrôle. Le plus important est de ne pas céder à la panique. Cela va peut-être en faire sourire certains, mais le mental est la clé de la survie et s’affoler ne ferait qu’empirer la situation. Respirez un bon coup, enfilez votre chapeau, votre écran total et installez-vous confortablement à l’ombre pour réfléchir aux solutions qui se présentent.
2) Restez hydratés est la deuxième règle la plus importante. C’est simple, si vous avez de l’eau, vous avez toutes vos chances de survie. Et non, la bière n’est pas un bon substitut.
3) Communiquez à quelqu’un votre destination, votre itinéraire ainsi que votre éventuelle date de retour. Si vous venez à disparaître, il sera ainsi possible de savoir par où commencer les recherches. Police, rangers, amis, famille, etc. Il est important de leur fournir des informations plus ou moins précises sur votre périple.
4) Restez dans son véhicule. Une voiture est plus facile à trouver dans le bush qu’une personne. Marcher pour chercher de l’aide vous coûtera de l’énergie et vous vous déshydraterez plus vite qu’en restant à l’ombre de votre véhicule. En sachant que les températures peuvent aller de 55° à -5° la nuit, cette erreur pourrait facilement vous coûter la vie.
Pour ceux qui le souhaitent, des cours et des stages pour apprendre à survivre dans l’outback sont organisés en Australie. C’est l’opportunité de mettre en pratique ces précieux conseils. Renseignez-vous bien avant afin d’être certains de tomber sur une vraie formation et pas sur un attrape-touriste.
L’australien Bob Cooper, notamment, est l’un des experts en survie les plus renommés, et consulté par de nombreux militaires, journalistes, travailleurs, etc.
Le bush australien est un environnement qui peut s’avérer particulièrement hostile, surtout si vous n’êtes pas correctement préparés. Certains lieux, comme le désert Simpson par exemple, restent peu ou pas du tout explorés. Avant de vous lancer à la conquête de ces contrées sauvages, la première étape est donc d’anticiper en vous équipant correctement.