Mon job Australie : Chef cuisinier

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Rémi Baron
Parti avec un WHV en poche, le chef cuisinier français Rémi Baron est aujourd'hui à la tête de son propre restaurant

De la France à l’Australie, il n’y a qu’un pas, ou presque, que Rémi Baron n’a pas hésité à franchir. Passionné par la restauration, ce jeune chef cuisinier français a tenté sa chance au pays des kangourous et s’est servi de son secteur d’activité comme un passeport pour l’international.

Une ascension fulgurante

Tout commence en 2009, quand, nourri par des envies d’ailleurs, Rémi Baron s’envole pour la Gold Coast de l’Australie avec un Working Holiday Visa en poche.

« Je souhaitais voyager et surtout relever un nouveau challenge dans un pays anglophone, me permettant ainsi d’exercer ma profession tout en apprenant une autre langue, sachant que mon niveau d’anglais n’était vraiment pas élevé à l’époque », explique le trentenaire, originaire des Deux-Sèvres, qui, après avoir obtenu son BEP cuisine et un baccalauréat hôtellerie-restauration, a fait ses premières armes en tant que Chef cuisinier dans un restaurant semi-gastronomique de la côte vendéenne où il est resté plus de six ans.

Recettes concoctées par Rémi Baron dans son établissement de Mermaid Beach

À son arrivée sur le sol australien, Rémi ne tarde pas à trouver un travail dans la restauration, et cela semble même avoir été un véritable jeu d’enfant. « Un matin, je me suis rendu dans les restaurants qui me plaisaient pour y déposer un CV, indique-t-il. J’ai été très surpris d’être rappelé le lendemain pour débuter aussitôt. Il faut parfois tomber au bon moment ».

Par la suite, tout s’est enchaîné très rapidement pour le jeune cuisinier. « Dans un premier temps, je faisais la plonge dans un restaurant français, mais quelques semaines plus tard un des cuisiniers a quitté son poste, j’ai donc pris sa place avant de rapidement devenir second de cuisine ». Poursuivant sur cette bonne dynamique, Rémi réussit à décrocher le très convoité visa 457 (bientôt supprimé par le gouvernement), le visa de travail sponsorisé par un employeur australien lui permettant de rester travailler en Australie.

Le Café Gourmand ouvert par Rémi Baron à Mermaid Beach

Aujourd’hui, Rémi Baron est à la tête de son propre établissement Le Café Gourmand, un restaurant qu’il a ouvert il y a trois ans à Mermaid Beach sur la Gold Coast dans le Queensland.

Pendant que sa femme sert ses clients en terrasse, pleine d’enthousiasme, lui, s’affaire en cuisine. Et depuis qu’il est son propre patron, le rythme de travail est encore plus soutenu. « La journée marathon débute à 6 heures le matin, le temps de mettre en place le restaurant avant l’arrivée des premiers clients, raconte-t-il. Puis, tout s’enchaîne sans répit jusqu’au milieu de l’après-midi car en Australie, contrairement à la France, les restaurants sont en service continu, il faut donc savoir suivre le rythme ».

Faire preuve d’adaptation

Son métier de Chef cuisinier, Rémi confie l’exercer comme en France, même s’il doit parfois s’adapter. « Les goûts et les habitudes alimentaires des Australiens sont différents de ceux des Français, sourit-il. Ils ont notamment la dent plus salée, prennent un petit-déjeuner plus copieux souvent composé d’oeufs et de bacon, et ont des pauses déjeuners plus courtes donc mangent un sandwich sur le pouce plutôt qu’un menu avec trois plats ».

Tarte à la figue et glace au miel et à l’aneth

Rémi a par ailleurs dû revoir et corriger certaines de ses recettes de cuisine.

« Même si la diversité des ingrédients a considérablement augmenté ces dernières années, avec notamment davantage de produits importés d’Europe, il reste des produits auxquels nous n’avons pas encore accès comme certaines charcuteries et certains fromages notamment. Il faut donc savoir s’adapter avec les produits locaux. Pour les lardons par exemple, j’utilise du bacon que je coupe en cubes, ce qui est une bonne alternative. Pour réaliser mes pâtisseries, je préfère importer de France les produits tels que la farine et le beurre dont la qualité est bien supérieure. Il faut également prendre en considération le climat, car il est difficile de réaliser des macarons avec des températures aussi élevées et un fort taux d’humidité », ajoute le chef cuisinier qui propose malgré tout à sa carte des plats typiquement français comme le croque monsieur, le croissant au jambon, le confit de canard, ou encore le boeuf bourguignon et la soupe à l’oignon.

Plateau de charcuterie

Son pays d’adoption, Rémi Baron a su l’apprivoiser et aujourd’hui il ne compte plus le quitter. « Je ne sais pas si je resterai définitivement en Australie, mais pour l’instant j’y suis très heureux. J’y ai construit ma vie professionnelle, personnelle avec ma femme et mes enfants, nés ici, et nous sommes tous citoyens australiens ».

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