Vous avez envie de naviguer le long des superbes côtes australiennes mais les croisières coûtent cher et vous voulez vivre une expérience unique? Moi aussi ! J’ai trouvé une solution pour joindre l’utile à l’agréable : je me suis proposée comme matelot sur des bateaux de pêche aux ormeaux. L’occasion idéale pour vivre avec des locaux, découvrir des paysages que peu de touristes voient et gagner des jours de travail pour un 2e WHV / PVT. Car oui, la pêche commerciale compte dans les jours de farming !
À la recherche d’un bateau et d’un équipage sympa
Une bonne partie de la côte ouest de la Tasmanie est inaccessible car il n’y a pas de routes, il faut marcher des jours pour atteindre le cœur de cette région classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Vu sa taille, on peut oublier que l’Australie est une île mais après quelques mois sur la terre ferme j’avais vraiment envie de prendre le large et de découvrir le pays différemment. Allez, je me motive et je pars à la recherche d’un bateau de pêche pour leur proposer mes services de matelot. Je n’ai pas d’expérience dans ce domaine mais je compte sur mon sourire et ma nationalité pour les convaincre que je pourrais leur faire de la super French cuisine à bord !
Là, coup de chance car une amie backpacker me dit avoir vu une annonce de Help Exchange où un pêcheur aux ormeaux demande de l’aide sur son bateau. Avant de le contacter je me renseigne sur ce que sont des ormeaux, j’avoue ne jamais en avoir entendu parler avant… Donc pour votre culture personnelle – et si vous voulez faire le même job – un ormeau est un gros mollusque comestible.
Les photos sur Internet ne font pas trop envie, mais malgré son apparence peu appétissante c’est un met très raffiné, rare donc cher, qui est particulièrement consommé en Asie. Maintenant que j’ai de nouvelles connaissances sur les mollusques, j’appelle Shane, le propriétaire du bateau. Il a l’air super sympa, n’est pas dans le port de Hobart sur son bateau mais il me dit qu’il y a déjà deux backpackers à bord et que si je veux je peux y aller tout de suite et m’installer : « Make yourself at home, no worries ». Vraiment cool ce Shane !
Il ne faut pas me le dire deux fois, l’après-midi même je pose mon sac sur le bateau avec mes deux nouveaux colocs. Un voyage en mer est prévu bientôt mais on ne sait pas s’il y aura de la place pour tout le monde… Quelques jours après avoir réuni son équipe de plongeurs, Shane nous annonce qu’il n’y a de la place que pour deux personnes. Étant la dernière arrivée, je cède ma place aux autres et je croise les doigts pour partir au prochain trip… Mais le hasard et la gentillesse des tasmaniens en décide autrement !
Pendant mon séjour au port, j’ai parlé aux propriétaires du bateau d’en face qui me proposent alors de partir avec eux. Entre toutes mes questions sur leur boulot et des petites blagounettes, le contact passe bien. Ils ont beaucoup ri par exemple en me voyant perplexe avec mes courses devant le bateau amarré mais qui avait dérivé trop loin du quai pour que je monte dessus. Avant que je ne décide de sauter sur l’embarcation avec tous mes sacs en main au risque de tomber, ils m’ont montré la technique de pro : se tenir debout sur la corde d’amarrage pour qu’elle se détende et que le bateau revienne à quai… On en apprend tous les jours !
Sept marins et moi sur un bateau, qui aura le mal de mer ?
Le lendemain, me voila donc partie pour cinq jours en mer sur le « Rumours », le bateau d’Adam et Andrew, avec cinq autres marins pêcheurs. C’est la première fois qu’ils ont une fille à bord donc il va falloir que je leur prouve que « Yes, we can do it ! ».
Bon c’est plutôt mal parti parce qu’après quelques heures à naviguer sur une mer un peu agitée je commence à ne pas être fraîche… Les gars sont super sympas, ils m’installent un petit nid sur le pont où je peux m’allonger et prendre l’air, puis me couvrent de leurs vestes pour ne pas que j’ai froid. J’arrive à sauver la face et ne pas être malade mais je suis bien inutile pour le moment ! Heureusement que le boulot n’a pas commencé, il faut environ huit heures pour atteindre la zone de pêche.
Le soir c’est la fête sur le bateau mais tôt le lendemain, tout le monde est sur le pont. Je me réveille, toujours pas au top, mais j’essaye de ne rien montrer. Petit-déjeuner ? « No thanks, je ne mange pas trop le matin » hum hum… Ils ne sont pas dupes mais ont assez de délicatesse pour faire semblant de me croire.
Les choses sérieuses commencent, j’aide les pêcheurs à mettre leurs zodiacs à l’eau. J’essaie de les observer, de voir où ils se placent et de les aider au mieux. Ils travaillent par équipes de deux, un sur le zodiac pour diriger le bateau et s’occuper du compresseur d’air, l’autre qui plonge, couteau en main, pour décrocher les ormeaux des rochers à 10-20 mètres de profondeur.
Pendant que les gars plongent, j’ai quelques heures libres et j’ai de la chance car le père d’Adam, John, ancien pêcheur à la retraite, fait partie du voyage juste pour le plaisir de naviguer. Du coup, il me promène dans son petit zodiac, me fait visiter des plages perdues, remonter des rivières, voir des camps abandonnés et des traces de vie aborigène… Génial !
Je voulais une expérience unique et je l’ai eu. John a tout vécu et a des dizaines d’histoires de marins à me raconter. Le job sur le bateau est plutôt facile ! On rentre avant midi pour toaster des sandwiches (tout à fait dans mes compétences culinaires) et les servir au moment où les gars viennent déposer leur pêche du matin dans la cale du bateau.
Au début je reste plutôt en cuisine, je n’ose pas les aider de peur de mal faire mais rapidement j’arrive à voir quand ils ont besoin de moi et je m’aventure sur le pont pour diriger les lourds casiers remplis de kilos d’ormeaux vers les cales.
Quand les ormeaux tentent de s’échapper en s’accrochant sur les parois, je descends aussi dans la cale avec un couteau pour les décrocher et les renfermer dans les paniers. Même rituel suivant la pêche de l’après-midi, les gars repartent après le déjeuner et reviennent vers 17h, je les aide à décharger et à remonter les zodiaques sur notre gros bateau. Moins de cinq minutes après, tout le monde a une bière à la main – sauf moi, il me faudra quelques jours avant d’envisager de boire de l’alcool sans avoir la nausée.
Les blagues fusent, l’ambiance est bonne et c’est marrant car ils surveillent leur langage avec moi, s’ils disent f*** ils s’excusent quand ils voient que je suis à côté. Ça ne les empêche pas en revanche d’essayer de me vider une bouteille d’eau dans le pantalon ou de cacher un homard dans ma couchette ! Mais je le cherche un peu, je leur joue des tours souvent, c’est ma façon de m’intégrer à l’équipage.
Retour vers le port après une superbe aventure
Je prends de plus en plus d’initiatives maintenant que je sais ce qu’il y a à faire après avoir bien observé les pêcheurs. Je monte une matinée à bord du zodiac d’Adam et Andrew pour voir comment ils bossent. Pendant qu’Adam plonge et ramasse les ormeaux dans un panier en corde, Andrew dirige le bateau en le suivant.
Quand le panier d’ormeaux est plein, Adam le fait remonter à la surface, Andrew le récupère et lui jette à l’eau un panier vide puis mesure et range les ormeaux dans des casiers en métal. C’est intéressant à voir mais au bout de quelques heures, le roulis et les vapeurs d’essence du bateau commencent à me donner très envie de retourner sur notre gros bateau, beaucoup plus stable !
Marin un jour mais pas marin toujours, je ne pourrais pas faire ça tout le temps. J’ai ensuite eu la chance de pouvoir plonger avec l’équipement des gars autour d’une épave de bateau. Peu de personnes ont pu expérimenter ça, je suis super contente malgré une eau à 15° alors que je n’ai qu’un maillot de bain, les combis des plongeurs sont trop grandes pour moi.
Il est déjà temps de rentrer. On fait la fête le dernier soir avant de naviguer toute la nuit vers Margate, le port où on devra décharger au petit matin les tonnes d’ormeaux pêchés.
Je vis encore un moment magique quand, juste avant la tombée de la nuit, un groupe d’au moins cinquante dauphins se met à suivre notre bateau. Je cours me poster sur la proue et les regarde tout autour, sauter, glisser sous l’eau et jouer avec les vagues. C’est ce genre de moment qui rend un voyage inoubliable !
Quand je me réveille le lendemain matin, je ne réalise pas tout de suite qu’on est déjà à quai. Il est 4 heures et les gars sont sur le pont pour débarquer la cargaison. Je nettoie la cuisine après le petit-déjeuner et je vais les aider à vider les casiers d’ormeaux puis les mettre dans les camions réfrigérés qui attendent sur le quai. Tout va partir directement pour l’Asie. Ça fait drôle de voir d’autres têtes après avoir passé plusieurs jours avec « mes » marins. Je me sentais bien avec eux, comme dans une famille, ça va être dur de tous les quitter. Mais ainsi va la vie de backpacker, on se dit au revoir en s’échangeant les coordonnées, j’espère bien repartir en mer avec eux !
bonjour,
tres interressant t’as oublié le plus important le flous,les lovés, le pese, la caillasse?
Combien t étais payé?
Merci
biman
Marseille
Merci pour ce témoignage, super intéressant 🙂
Salut,
ton aventure donne vraiment envie !! j’arrive bientôt en Australie, tu pourrai me contacter par mail pour pouvoir échanger un peut avec toi =) . Merci beaucoup
J’arrive en Australie le premier novembre! J aimerais bien vivre une esperience de la sorte!! Si tu peux bien m aider cela serait grandement apprecier!
bonjour,
je viens d’arriver à Mooloolaba…
A tout hasard vous ne connnaitriez pas des capitaines de bateau dans ce coin la ?
Merci d’avance.
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