Rainbow Region, un mode de vie en synergie avec la nature

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Rainbow Region
La propriété Tree of Life depuis le studio

Au cœur de la Rainbow Region, en Nouvelle-Galles du Sud, une famille française s’est installée depuis 3 ans dans une propriété indépendante en énergie, au cœur de la forêt tropicale et au sein d’une communauté étonnante. Une vie anticonformiste qui leur permet de vivre en communion avec la faune et la flore australiennes, entourés de voisins tous très attachés eux aussi à l’environnement et à la préservation de la Rainbow Region. Leur propriété, baptisée Tree of Life, a nécessité beaucoup de travail et accueille désormais des touristes à la recherche de tranquillité ou d’inspiration. Dormir dans un chalet en bois, une tente safari sur un deck au bord d’un petit étang ou comme les bushmen Australiens dans des swagbags, c’est une expérience à la fois unique, magique et loin de tout.

Lillified community, au coeur de la Rainbow Region

Matthieu et Aurélie sont un couple de Français venus en Australie il y a plus de 10 ans. Avec leur fils Elliot, ils ont tout quitté pour faire le tour de l’île-continent dans leur 4×4 et ont de nombreuses anecdotes à partager. Après plusieurs grands voyages et quelques années passées à Canberra, ils ont décidé de tout quitter une nouvelle fois pour s’installer dans le New South Wales, loin des grandes villes.

« Je voulais vivre off the grid, c’est-à-dire n’être raccordé ni à l’eau, ni à l’électricité et vivre de façon totalement indépendante », explique Matthieu.

Matthieu au milieu de ses plantes

Ils se sont donc naturellement tournés vers une maison au cœur de la communauté de Lillifield. Il s’agit d’une communauté divisée en 38 parts de tailles différentes, où tous les résidents réfléchissent et travaillent ensemble sur les espaces communs.

Une particularité : si vous souhaitez acheter une maison sur les terres de la communauté, les différents propriétaires doivent accepter votre candidature au préalable.

« L’un des avantages à vivre en communauté est qu’une maison y coûte environ 3 fois moins cher qu’en dehors, si bien que trouver une belle maison à 100 000 dollars est tout à fait possible ».

À Lillifield, Matthieu participe donc aux travaux de jardinage, crée des habitats pour les koalas, se rend aux réunions dans le Community Centre afin de débattre avec les autres résidents et de prendre des décisions. « Les charges ne s’élèvent qu’à 65 dollars par mois, ce qui est très peu ».

La communauté de Lillifield a été créée en 1985. Elle se situe entre le village de Kyogle au sud-ouest et le Mont Warning au nord-est, à seulement 7 km de Nightcap National Park et à 10 km de Borders Ranges National Park.

Lillifield s’étend sur environ 130 hectares, dont la plupart sont des collines et des vallées recouvertes d’arbres. Il y a 38 sites, d’environ 2 hectares chacun. Il y a également plusieurs zones communes, certaines d’entre elles sont des terres ouvertes et d’autres sont des forêts laissées intactes pour les animaux et les oiseaux. Il y a onze réservoirs sur Lillifield, dont certains utilisés pour la distribution de l’eau, et d’autres à des fins de loisirs. On peut y apercevoir des kangourous, des wallabies, des opossums, des échidnés, des koalas ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux.

Une maison au cœur de la forêt tropicale

La terre acquise par Matthieu et Aurélie comptait à l’origine 2 bâtiments, la maison principale et une petite dépendance, le tout sur 2 hectares de forêt en partie recouverte de mauvaise herbe.

Il y avait également un réservoir d’eau. Il a fallu se retrousser les manches pour agrandir la maison, refaire le toit, le sol, le plafond, les peintures etc. Ils ont installé un tout nouveau système électrique composé de 9 panneaux solaires et de 12 batteries, un chauffe-eau solaire et un second réservoir d’eau pour atteindre une capacité totale de 65 000 m3 d’eau.

Ces réservoirs qui accueillent l’eau de pluie sont équipés d’un filtre à particules, d’un filtre à charbon et d’un système UV pour tuer les bactéries. « L’eau chaude provient d’un panneau solaire sur le toit et si le temps est nuageux, nous pouvons chauffer l’eau via notre cheminée avec insert » explique Matthieu.

Rainbow Region
Enlever les mauvaises herbes en famille !

Quant à la dépendance, ils l’ont transformée en studio tout équipé en créant une salle de bain, des toilettes sèches et une petite cuisine accolées à la chambre, ainsi qu’un grand balcon.

C’est en réalité à l’extérieur qu’il a fallu fournir le plus d’effort à cause de plantes invasives, appelées lantana, qui recouvrent et détruisent les autres plantes.

« La lantana vient d’Angleterre, elle a été importée à l’origine pour le jardin botanique de Melbourne. Mais, avec l’humidité et les températures chaudes en Australie, elle a proliféré, envahit les forêts natives et a tué les arbres ».

Matthieu a ainsi retiré toute la lantana, pourtant coriace, présente sur son terrain puis replanté environ 2 000 arbres. On peut y voir aujourd’hui aussi bien des arbres fruitiers que des arbres natifs ou des arbres à koalas. Il a également créé de toute pièce un étang ainsi qu’une plateforme en bois la surplombant. Celle-ci accueille aujourd’hui une tente safari pour accueillir des touristes.

L’arbre de la vie

C’est ainsi qu’est née la propriété Tree of Life. La création du studio et de la tente safari permet à Matthieu et Aurélie d’accueillir des visiteurs amoureux de la nature sur leur propriété. Il s’agit aussi bien de personnes qui souhaitent vivre un week-end loin de tout dans un cadre idyllique, que de personnes touchées par une façon de vivre plus écologique et propre de la nature.

« Nous adorons le camping. Nous n’offrons pas du luxe, mais quelque chose de charmant et d’intégré à l’environnement » racontent Aurélie et Matthieu.

Ils proposent même à leurs visiteurs de planter un arbre et d’ainsi contribuer à la reforestation de la région. Ils ne s’arrêtent pas là puisqu’ils organisent aussi des visites guidées en minibus aux côtés des Aborigènes locaux.

Rainbow Region
Terrasse surplombant l’étang

Leur rendre visite est en tout cas une sympathique occasion de découvrir la Rainbow Region en son cœur, d’en apprendre davantage sur la faune et la flore locale à travers le regard passionné de cette famille française pas comme les autres.


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