Kakadu National Park et en fond la Terre d'Arnhem
Kakadu National Park et en fond la Terre d'Arnhem

Au cœur du parc national du Kakadu, un ranger aborigène refuse de vendre sa terre à des entreprises qui veulent en exploiter l’uranium. Après des années de lutte, il vient de remporter la bataille juridique : inexploitable, Koongarra est désormais inclus à l’intérieur du parc national.

« Je pourrais être un homme riche aujourd’hui. Des milliards de dollars… Vous savez, vous pouvez m’offrir n’importe quoi, mais ma terre est une terre culturelle. » Jeffrey Lee, ranger du parc national du Kakadu dans le Territoire du Nord

2 milliards de dollars. C’est le montant que Jeffrey Lee aurait pu encaisser pour donner le droit à des grands groupes énergétiques d’exploiter l’uranium de sa terre, Koongarra, située au cœur du parc national du Kakadu. Après des années de refus, de combat, à la tête d’un mouvement de propriétaires traditionnels, le ranger aborigène a gagné, le 6 février, la bataille juridique.

Le gouvernement du Territoire du Nord a lancé la procédure pour réintégrer Koongarra dans le parc national du Kakadu, déclaré patrimoine mondial par l’Unesco, rendant par conséquent inexploitable l’uranium. De son côté, le ministre de l’Environnement, Tony Burke, a abrogé une loi de 1981, qui autorisait l’exploitation de l’uranium de Koongarra, exclu du parc national en 1979 pour son potentiel énergétique.

« Aujourd’hui, c’est le jour. C’est le moment que j’attendais depuis très, très longtemps », a témoigné Jeffrey Lee devant la maison du Parlement. Pendant plus de trente ans, avec l’aide de l’ancien Premier ministre travailliste Bob Hawke, le ranger a plaidé sa cause et celle des propriétaires terriens à Darwin, Sydney et même à Paris, au siège mondial de l’Unesco. Il a notamment rejeté plusieurs offres du géant français de l’énergie, Areva.

Le combat de Jeffrey Lee pourrait faire jurisprudence. Plusieurs projets d’extraction d’uranium sont toujours en cours dans le Kakadu. « Il y a cette opportunité de mettre fin à une industrie qui a causé beaucoup de peine, de gros titres, de contestation et de controverses », a expliqué à ABC Dave Sweeney, de l’Australian Conservation Foundation. « Le Kakadu est un patrimoine mondial. Un grand nombre de personnes viennent de partout dans le monde pour voir Kakadu. Nous devrions protéger tout Kakadu. »

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3 Commentaires

  1. Encore un article qui malheureusement occulte le fait que la plus grosse mine d’uranium au monde, la Ranger mine, est en plein cœur de Kakadu. Koongarra n’est qu’une extension du filon concerné. Plus de 200 infractions à l’environnement ont été enregistrées depuis sa création. Ajoutons que Burke a autorisé le mois dernier l’exploitation minière de la Tarkine en Tasmanie, sous couvert de créer des emplois (même pas un millier, et uniquement si un grand nombre de mines sont créées), le tout dans une forêt âgée de plus de 100 millions d’années, l’une des dernières forêts primaires tempérées au monde…

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