Un français au Maroubra Surf Life Saving Club de Sydney

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Life saver en Australie

Rencontrer des Australiens en Australie semble être une évidence. Pourtant, lier connaissance n’est pas si simple… Nous avons la chance de très bien nous entendre avec nos voisins, c’est déjà ça ! Pour le reste, entre les contacts français et les australiens, principalement par le boulot, très rapidement la France prend le dessus et bien que nos relations de travail soient très amicales, on se retrouve à passer notre temps libre entre français.

C’est un peu la facilité, le confort aussi et puis on comprend vite que les Australiens sont un peu lassés des français de passage, même pour quatre ans ! Pour montrer patte blanche, nous décidons de vite intégrer L’INSTITUTION Australienne, le SLSC.

Surf Life Saving Club…un symbole australien.

Qu’est-ce donc me direz-vous ? Créés dès 1870, ces clubs sont à l’origine du développement de la baignade en mer, car responsable de la surveillance. Et dès l’apparition des surfboards, ils en deviennent les ambassadeurs.

En Nouvelle Galles du Sud, le premier SLSC date de 1902, sur la plage de Manly au nord de Sydney. Ces clubs existent partout dans le pays, plus de 260 sont recensés. Il s’agit d’organisations à but non lucratif, les membres sont bénévoles, leur devise est « Vigilance and Service« , leurs couleurs sont le jaune et le rouge et leurs principales activités :

1/ La surveillance des plages d’octobre à avril

2/ La formation des Life Savers, bénévoles qui surveillent les plages au côté des professionnels, les Life Guards.

À peine débarqués de région parisienne, nous sommes entrés par la petite porte, par le biais des enfants qui ont démarré les Nippers. Il s’agit d’activités pour les 5/14 ans qui mènent ensuite, dès 15 ans, à la formation de Life Saver. Concrètement, chaque dimanche matin d’octobre à mars, sont organisés courses dans le sable, relais, nage et paddling (se déplacer allongé ou à genoux sur un board de sauveteur, soit une planche plus longue, plus épaisse qu’un surf et avec des poignées).

C’est notre premier vrai choc culturel : la foule des familles australiennes sur la plage à 8h30 un dimanche matin, sourire aux lèvres. L’organisation est implicite – ici tout le monde sait ce qu’il doit faire et le fait – l’encadrement est énorme et il s’agit uniquement de bénévoles : aucun enfant n’est refusé, c’est en fonction du nombre d’inscrits que les bénévoles sont recrutés !

Life Saver Australie

Les responsables de groupe sont super enthousiastes, bienveillants, comme on en rencontre trop peu en France. La touche finale, le barbecue à 10h… Les kilos de saucisses vendues de bon matin me retournent encore l’estomac !

Contact avec les Sydney Siders réussi puisque 90% des familles sont australiennes et surtout parce que le petit bonnet porté par les enfants est une vraie carte de visite, une preuve que nous sommes décidés à vivre en mode Aussie !

Un français à l’épreuve de la dure formation du Life Saver

Comme ce premier pas en appelait un autre plus sérieux, mon mari s’est lancé en novembre dernier dans la formation de Life Saver… Et c’est là que le regard des Australiens a vraiment commencé à changer !

La formation est intensive, pendant huit semaines, deux fois par semaine, 2h d’entrainements et 2h de cours théoriques.

Côté théorie, il faut apprendre l’histoire des SLSC et en particulier du club choisi puisque le nom du président peut par exemple faire partie du questionnaire ! Bien sûr, le plus important, à savoir les techniques de sauvetage en mer, l’organisation de la surveillance des plages, les signaux, la radio et les gestes de premiers secours.

Au programme sportif, des courses dans le sable et dans l’océan, par tous les temps, plus maniement de la planche de sauvetage. Et surtout apprentissage des techniques de sauvetage avec bouée, planche ou rien du tout, seul ou en équipe, sans oublier la mise en pratique des techniques de réanimation.

Pour obtenir le titre de Life saver, il faudra être capable, le jour de l’épreuve, peu importe la taille des vagues ou la température de l’eau, d’effectuer le Run-Swim-Run = 100m-200m-100m en huit minutes. Il faudra également effectuer toutes les simulations de sauvetage et réanimation demandées (à l’appréciation de l’examinateur) pendant environ 2h.

Mauvaise pioche pour mon homme, une température extérieure et de l’eau autour de 20°C et surtout des vagues de 4m, ça complique l’épreuve !

Pour la théorie, qui se passe en premier, l’épreuve se déroule en groupe avec un examinateur. Tout le monde est interrogé sur les signaux, aucune erreur n’est tolérée. Ensuite, toutes les étapes de la formation sont passées en revue et les candidats répondent chacun leur tour à différentes questions sur chaque thème. L’examinateur désigne au bout des 2h d’épreuves ceux qui passeront la pratique et ceux qui retourneront en cours !

Life Saver en Australie

Bien sûr, mon compagnon a pris tout ça très au sérieux, il n’a pas raté un entrainement, il a révisé avant l’épreuve et il a obtenu, malgré des conditions un peu difficiles et l’échec de plusieurs de ses compagnons de formation, son titre et son équipement de LIFE SAVER : Well Done !

La vie en patrouille, une étape de l’intégration

Évidemment, ceci n’est qu’un commencement car les choses sérieuses démarrent avec les patrouilles, les surveillances de la zone de baignade.

L’équipe comprend des sauveteurs expérimentés qui complètent la formation des débutants, ils aident à repérer les baigneurs imprudents, ils donnent les petits trucs qui font la différence sur la plage : repérer les changements de courant, les « touristes » c’est-à-dire les gens qui ne connaissent pas les vagues ou ont peu l’habitude de nager en mer, se méfier des « jeunes » comprenez les ados qui font partie de l’équipe mais qui ne se rendent pas forcément utiles pendant la patrouille… Attention il y a aussi des jeunes sauveteurs très qualifiés et consciencieux, ils sont d’ailleurs impressionnants dans leur maitrise de l’Océan du haut de leurs 15 ou 16 ans !

First Patrol pour mon homme, le 1er janvier 2012, eh oui pas de dimanche ou de jour de férié pour les Live Savers, c’est même le contraire puisque les patrouilles ont justement lieu les samedis, dimanches, vacances et jours fériés !

Life Saver Australie

L’immersion, les relations avec les Australiens, commencent vraiment maintenant, par le fait d’être présent pour surveiller la plage pendant plus de 3h, environ un dimanche par mois et de venir tous les week-ends en famille, sans oublier de saluer les collègues, c’est ça s’intégrer ! Et puis l’assiduité de mon mari, les remplacements qu’il a effectué, notamment sur des patrouilles difficiles, sa présence de plus en plus fréquente à la salle de sport du club vers 5h du matin en semaine, font qu’aujourd’hui il est reconnu comme un membre de la communauté. Et ce n’est pas rien !

Alors oui, l’aventure démarre très fort et les patrouilles à Maroubra Beach nous ouvrent aussi d’autres horizons, des formations d’engins de sauvetage variés (jet ski, zodiac, hélicoptère) ou la découverte d’autres lieux…

Car être Maroubra Life Saver, c’est s’intégrer à la communauté de Maroubra, mais c’est aussi offrir de son temps à l’Australie et en retour être accueilli n’importe où, en tant que sauveteur, avec toute la sympathie que cela engendre chez les Australiens. J’en connais un qui a hâte d’aller faire un tour sur la Gold Coast et qui n’hésitera pas à s’ajouter à une patrouille, comme ça, pour le plaisir !

Life saver Maroubra

On peut donc dire que nous avons vraiment pris goût à notre vie en Australie, à nos dimanches sur la plage, aux discussions autour de l’Océan, au sport tôt le matin, à la vie de plein de air. Même le surf d’hiver dans l’eau à 15° ne nous fait plus peur, nous attire même parce qu’on est beaucoup plus tranquille à l’eau !

Et on a hâte que la belle saison revienne, avec peut-être l’ambition d’ajouter une parisienne à la Life Saver Team de Maroubra Beach !

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