L’experte australienne Marcia Langton a présenté un plan pour envoyer plus d’enfants aborigènes en pension, ce qui réduirait les inégalités scolaires avec les enfants non-indigènes. Le projet, ambitieux mais controversé, rappelle l’épisode douloureux des générations volées.
« C’est assez erroné de parler de… nouvelle génération volée, car les parents aborigènes sont disposés à envoyer leur enfants dans ces écoles. Ils veulent que leurs enfants aient une bonne éducation, et les conditions dans ces écoles sont bien meilleures », a déclaré, le 26 février, Marcia Langton, professeure australienne, experte en éducation aborigène
Les statistiques du Programme national d’évaluation pour la lecture, l’écriture et les notions de calcul (Naplan), parlent d’elles-mêmes. Près de 20% des écoliers provinciaux possèdent les standards pour lire, écrire et compter, contre 70% pour les enfants des villes. Selon le centre des études indépendantes, des taux d’échec de 90% à ces standards sont souvent atteints dans les écoles réservées aux Aborigènes ».
Le 26 février, la professeur Marcia Langton, spécialiste des Aborigènes, a donc jeté un pavé dans la mare en proposant de placer les enfants aborigènes loin de leurs communautés, dans des pensions ou écoles publiques des grandes villes. Mais la proposition alarme les hommes et femmes politiques du pays. Impossible de ne pas penser aux « générations volées », cette période de l’histoire australienne (1869-1969), où des milliers d’enfants aborigènes ont été enlevés à leurs parents pour être placés dans des orphelinats, afin d’être éduqués « à l’anglaise ».
Marcia Langton propose toutefois une approche spécifique : plus de professeurs aborigènes, une flexibilité du temps de travail et des programmes sur l’histoire et la culture aborigène. « Les conditions pour eux seraient meilleures que les enfants qui ne vont pas dans ces internats », a expliqué Marcia Langton. « C’est une tragédie d’avoir à dire ça, c’est déchirant, mais ce sont les faits. »