En Nouvelle-Galles-du-Sud une communauté aborigène réclame son indépendance. Ils ont lancé une procédure d’indépendance, mettant en doute la légalité de la colonisation. Et si le prochain Etat dans le monde était la République du Murrawarri ?
Quand le capitaine Cook est arrivé ici en 1770, il a réclamé le continent au nom de la Couronne. Mais sur quels terrains légaux a-t-il pu prendre ces terres ? », demande Sharni Hooper, fille du président du Conseil de la communauté Murrawarri, au Time.
Le 31 mars dernier, la reine Elizabeth II a reçu un ultimatum peu banal.
Les Murrawarri, une communauté aborigène réclame son indépendance. Placée sur un territoire de 16 000 hectares, à 750 kilomètres au nord-ouest de Sydney en Nouvelle-Galles-du-Sud, cette communauté a laissé 28 jours aux autorités pour montrer des documents légaux de cessation des terres. Le 8 mai 2013, le délai a expiré. Sans réponse de la reine, la communauté a tranché, et a fait une demande de création d’Etat aux Nations unies : « En ne produisant pas les documents, la Couronne a affirmé que la République du Murrawari serait un Etat libre et indépendant, en lien avec les lois et les traités internationaux ».
Depuis, 27 communautés aborigènes ont demandé leur indépendance à l’ONU, basée sur la Constitution Murrawarri. « Les avocats du Commonwealth savent bien que le pays a été construit illégalement », explique dans le Time Eleanor Gilbert, réalisatrice d’un documentaire sur la souveraineté des Aborigènes.
« Mais ils n’ôteront pas leurs œillères car ils savent qu’autoriser l’indépendance ouvrira la boîte de Pandore. »Le combat de la communauté Murrawarri paraît en effet compliqué. Au-delà de la bataille juridique, c’est le combat social qu’il faudra mener. Combattre le chômage, les problèmes de santé, de délinquance. De plus, la majorité des 3 000 à 4 000 habitants du futur Etat restent non-Aborigènes, et ne sont pas très heureux de ce concept
d’indépendance. « Nous sommes bien assez négligés par le gouvernement. Nous avons eu seulement une route bitumée ici ces dernières années », déplore Judy Neale, responsable d’un bureau de poste et d’une épicerie dans la région. « Qui dirigera l’école ? Qui assurera les visites médicales ? Qu’adviendra-t-il de la valeur de notre région ? Comment pourrait-on subitement ne plus être une partie de l’Australie ? ».