Le fondateur australien de l’association pirate WikiLeaks, Julian Assange, lance officiellement son parti politique. Objectif : le Sénat australien en 2014.
« Nous ferons peser nos principes fondamentaux de transparence, de responsabilité et de justice sur toutes les questions auxquelles est confrontée l’Australie actuellement. » a déclaré Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, le 25 juillet.
Il n’était pas présent physiquement, mais l’image du quarantenaire aux cheveux blancs, fondateur charismatique de WikiLeaks, s’est déployé dans la petite bibliothèque municipale de Melbourne. Le 25 juillet, de l’ambassadeur d’Equateur à Londres où il a trouvé refuge depuis plus d’un an, Julian Assange a annoncé via Skype la création de son parti politique, ainsi que sa candidature au Sénat australien.
Menacé d’extradition vers la Suède pour une sombre affaire de viol, Julian Assange a expliqué que « Canberra doit être un lieu de lumière et non d’obscurité », comme l’explique la correspondante du Monde, Charlotte Chabas, sur son blog.
L’Australien, connu pour avoir publié avec WikiLeaks des milliers de câbles diplomatiques américains, a critiqué des politiciens « qui font tout pour préserver les intérêts américains ». Avant d’ajouter que le WikiLeaks Party s’attellera à « mener des enquêtes au cœur même du Sénat australien et pourra demander des comptes au gouvernement. »
Un discours de transparence et de vérité qui parle aux citoyens. Selon un sondage d’avril 2013, près de 26% des Australiens se disent prêts à voter pour le WikiLeaks Party. Mais Julian Assange part avec un net désavantage : son éloignement le prive de campagne électorale. En cas d’élection, il pourrait même devoir laisser son siège de sénateur à sa suppléante, si sa situation diplomatique n’est pas résolue d’ici juillet 2014. Son espoir réside dans le fait que son élection pourrait mettre fin à sa bataille diplomatique avec les Etats-Unis.
Six autres candidats, tous sous la bannière WikiLeaks, brigueront également un poste de sénateur. Issus de la société civile, universitaires, avocat ou activiste, ils seront de redoutables candidats dans le Victoria, en Nouvelle-Galles-du-Sud et en Australie-Occidentale.
De son ambassade à Londres, la voix et l’image projetée de Julian Assange a révélé la philosophie du parti : « Ces candidats ne sont pas des politiciens. Ce sont des simples gens dont le devoir est de s’assurer que les salauds restent honnêtes. »