Du Wwoofing chez un aborigéne

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wwoofing australie
Excursion au bord de la rivière - Copyright : Adeline de Oliveira

Après un court passage à Broome, Agnès, Antony et Greg, trois backpackers en voyage depuis presque un an, ont trouvé un WWOOFing dans un lieu appelé Uptuyu, dans la région du Kimberley. Il s’agit en fait d’un projet de tourisme lancé par Neville, un aborigène qui souhaite montrer aux touristes l’outback australien à travers ses yeux et sa culture. Agnès nous raconte son expérience…

Une maison au milieu de nulle part

Trouver l’endroit n’a pas été facile. La maison de Neville se situe au beau milieu du bush australien. Une fois sur place, il nous accueille et nous présente sa femme Jo, ainsi que leurs deux enfants. Lui est aborigène et fait partie du peuple Nyikina, elle, est italienne. Leur petite maison trône en pleine nature. La table à manger est dehors ainsi que tout le nécessaire. Ils mènent visiblement une vie presque intégralement en extérieur. À côté, se trouve le bloc sanitaire, et notre campement un peu plus loin.

Le premier dîner se passe sous les étoiles, à déguster les plats concoctés par Jo. Surprise de la journée ; un bébé dingo que la famille soigne en attendant de le remettre en liberté. Je me suis fait un plaisir de le dorloter pendant tout notre séjour !

Entre travaux et excursions nature

L’organisation des journées est simple et plutôt bien définie : nous travaillons le matin dès 7h30 jusqu’à environ 12h30 et nous avons le reste de la journée libre. En effet, les après-midi sont bien trop chauds pour travailler !

Ma première tâche est de nettoyer entièrement le bloc sanitaire (douches et toilettes) pour ensuite pouvoir le repeindre. L’activité parfaite qui me garde occupée tout en laissant mes pensées divaguer. Pendant ce temps là, les garçons sont chargés de commencer la construction d’une grande clôture que Neville a décidé de baptiser « French Connection », petit clin d’œil à notre pays d’origine.

Au bout de quelques jours et une fois ce travail terminé, nous consacrons nos matinées à creuser puis déblayer le vaste terrain rempli de feuilles, de pierres et de branches pour que Neville puisse mener son projet à bien. En effet, celui-ci souhaite construire de grandes et solides tentes entièrement équipées, dans lesquels il pourra loger les touristes. L’idée est de leur offrir un hébergement atypique, éco-responsable et d’organiser des tours dans le bush sur différents thèmes afin de leur faire découvrir l’outback en même temps qu’un bout de culture aborigène.

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Les débuts du projet Uptuyu – Copyright : Adeline de Oliveira

Chaque après-midi, alors que les températures commencent à grimper sérieusement, nous partons avec les deux autres WWOOFers en direction d’un lieu spécial que Neville nous a montré le premier jour et qui se trouve sur ses immenses terres. Nous traversons la forêt avant d’arriver à une belle rivière dont la fraîcheur est salvatrice !

Quelques crocodiles nagent un peu plus loin mais notre hôte nous garantit qu’ils n’attaqueront pas si nous les laissons tranquilles. Les crocodiles d’eau douce ne sont pas aussi agressifs que leurs cousins surnommés « salties ».

Nous passons les heures entre baignades (rapides et groupées tout de même !), sieste dans le hamac installé sous un énorme arbre de l’île au milieu de la rivière, et jeux de cartes. L’équilibre parfait entre petit boulot et détente dans un lieu incroyable !

Le soir, repas dans le « salon en plein air », sur la grande table installée dehors face à la maisonnette de nos hôtes. Neville nous raconte des histoires autour du feu et la cuisine de Jo est un véritable régal ! Chacun rejoint ensuite sa tente en écoutant les bruits de la nuit et les troupeaux de kangourous qui bondissent à quelques mètres de là.

Quelques gouttes de culture aborigène

Plusieurs fois pendant le séjour, notre hôte nous emmène en plein bush. Il nous montre comment lancer un filet de pêche (un véritable coup de main à prendre!), il fait brûler l’écorce d’arbres à thé (« paperback tea tree »), utilisée dans certains rituels et dont le parfum fait voyager les sens. Il nous explique aussi la signification de chaque trace au sol, de chaque bruit, de chaque odeur. Ici deux petits traits avec un plus long au milieu : un kangourou au bord de la rivière était en train de boire tranquillement (les deux petits traits marquent la trace des pattes), quand il s’est levé pour guetter l’approche d’un crocodile en s’appuyant sur sa queue (d’où la trace plus grand au milieu).

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Lancer de filet et autres techniques – Copyright : Adeline de Oliveira

Neville semble lire dans la nature comme dans un livre ouvert, c’est tout bonnement fascinant !

Un WWOOFing inoubliable

Cette expérience fut enrichissante sur plein de points. Les différentes tâches à effectuer n’étaient ni nouvelles, ni spécifiques mais intéressantes dans le sens où nous participions à la construction d’un beau projet qui est d’ailleurs parfaitement abouti aujourd’hui et répond au nom d’Uptuyu Aboriginal Adventures.

J’ai adoré cet endroit magique et ce temps passé en pleine nature, complètement coupés du monde extérieur. Un lieu que nous n’aurions jamais découvert sans le WWOOFing. Enfin, nous avons eu la chance d’avoir un hôte aborigène qui a partagé avec nous un peu de sa culture et de ses extraordinaires connaissances. Sans oublier le fameux petit dingo puisque nous avons partagé notre quotidien avec cet (adorable) animal sauvage…

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Copyright : Adeline de Oliveira

 

 

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1 COMMENTAIRE

  1. Bonjour,
    J’ai lu très attentivement votre article et je le trouve super , quelle expérience !
    Je me demande comment vous avez réussi à trouver ce wwoofing ?!
    Merci et belle journée ; )

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