Mode de vie alternatif
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- Ce sujet contient 13 réponses, 6 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par zeila, le il y a 19 années et 2 mois.
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30 août 2005 à 9 h 35 min #70639mic56Membre
Bonjour,
J’aurais aimé savoir si certains d’entre vous connaisse des lieux basés sur des principes de vie en rupture de la société capitaliste: partage, autogestion, écologie… J’ai vu dans ce forum l’existence de nimbin: lieu hippie. Mais je n’ai pas trouvé grand chose sur le net: si certains d’entre vous connaisse des fermes autogérés ou des éco-villages ou des communautés anarchistes ou vivant avec des principes anarchisants, je serais intéressé par les infos.
Je trouve bizarre que dans ce pays continent, il n’y ait pas des terres « libres ». Donc si l’un d’entre vous en a croisé ou a des infos, je vous remercie d’avance
Salut
30 août 2005 à 10 h 38 min #322924member_58c8f73249230MembreTu trouveras toutes les infos necessaires sur google ! 🙂
😮 BG 😮
30 août 2005 à 11 h 02 min #322925woshoParticipantsi tu trouves je suis preneur des infos perso 🙂
30 août 2005 à 15 h 23 min #322926HobsMembreEt si tu trouves un boulot rémunéré dans une ferme ou le travail est considéré comme un délit….Je suis preneur aussi….
30 août 2005 à 21 h 58 min #322927mic56MembreSalut,
je sais qu’il y a beaucoup d’infos sur google pour tous les sujets possibles mais en postant sur ce forum, je cherche plus du vécu, des expériences personnelles, des rencontres ou des infos qu’il n’y a pas sur internet car justement une communauté qui vit en rupture n’a peut etre pas l’adsl!!!! 🙂
Et si tu as qques adresses BG, n’hésites pas car je ne sais pas quoi taper a part anarchism australia, eco ou farm. Sinon au pire j’ai vu qu’il y avait une librairie sur sydney et une fa, et indymedia australie donc je verrais sur place.Sinon hobs, je ne sais pas en quoi tu veux etre rémunéré mais si c’est en solidarité, entraide, sourires… 🙂 ca peut etre possible mais en argent ca risque d’etre tendu (ce n’est pas le travail qui est considéré comme un délit, c’est le contenu que l’on donne au travail qui peut l’etre a mon sens, il faudra toujours faire pousser ses pommes de terre!)
Allez salut les jeunes 😛
31 août 2005 à 0 h 55 min #322928member_58c8f73249230MembreTu as quelques infos dans le Lonely ,de mémoire il me semble aussi avoir vu ça dans un carnet ! De plus , tu peux aussi faire du woofing pres de Nimbin , ça peut permettre de prendre contact sur place directement ( ce qui est le mieux à mon avis ) .
Apparament , la vie à Nimbin n’est pas toujours aussi fun que ça , on y trouve tout et rien à la fois ! Le nombre de « vrais toxicos » au M2 est importante donc forcement ça créer quelques problemes par moment !
😮 BG 😮
31 août 2005 à 2 h 46 min #322929jolanMembrePour l’Australie je ne sais pas, mais je te conseille de lire cet interessant carnet de voyages au Japon:
http://www.sekoyamag.com/nouveausite/SPIP/article.php3?id_article=503
Ceux qui ont des idees preconcues sur les Japonais risquent d’etre tres surpris!
EDIT : le lien a l’air de mal fonctionne… Je copie paste:
Quote:Me voici au Japon, le point le plus a l’est de mon voyage, le Pays du Soleil Levant. Je suis tres impatient de decouvrir la culture de ce fascinant pays, de revoir les amis japonais que j’ai rencontres lors de mon periple et surtout de retrouver ma copine YucoBonjour a tous,
Le 9 janvier dernier, j’ai pris l’avion de Taiwan et rejoins Naha, capitale des iles Ryukyu, ensemble de petites iles tropicales japonaises s’etirant sur plus de 1.000 kilometres entre Taiwan et les quatre grandes iles principales de l’archipel Nippon. Trajet court de 1 heure et demi, dans un avion aux 3/4 vide. Les messages de l’equipage, en anglais, chinois et japonais me rappellent la legerete et la beaute de la langue japonaise. A bord se trouvent quelques americains ou americano-japonais, en transit a Taiwan et revenant sans doute de quelques jours de vacances en Asie du Sud-est. Okinawa, l’ile principale, abrite toujours l’une des plus importantes bases militaires americaines, postee sur cette ile strategique, face a la Chine. Pres de 40.000 militaires et civils americains sont presents sur les differents sites militaires. Shun, mon ami japonais avec qui j’avais voyage quelques semaines au Pakistan et en Inde m’attend a l’aeroport et me conduit a notre guesthouse. Cela fait 8 mois qu il est arrive ici, en provenance du Nepal. Il a effectue plusieurs petits boulots, le dernier en date dans les cuisines d’un grand hotel. Shun, qui vient d’une riche famille d’Hiroshima, a 25 ans et est tres instruit. Il connait bien, par exemple, la litterature française. Apres avoir etudie le droit, il a obtenu un premier poste dans un grand cabinet d’avocats a Tokyo. Il y a travaille… un mois. Il a deteste l’ambiance et est parti voyager. Apres avoir hesite a rejoindre une ONG en Afghanistan et « hiverne » a la frontiere pakistano-afghane, a Peshawar, la ou je l’ai rencontre, il est parti pour l’Inde, deprime et le moral en berne… Il a finalement decide de rejoindre le Japon des iles tropicales et non celui des grandes villes surpeuplees. Transition douce…
Me voici au Japon, le point le plus a l’est de mon voyage, le Pays du Soleil Levant. Je suis tres impatient de decouvrir la culture de ce fascinant pays, de revoir les amis japonais que j ai rencontres en voyage et surtout de retrouver ma copine Yuco. Les iles Ryukyu ont en fait un climat, une histoire, une culture a part : melange de cultures locale, chinoise, japonaise. L’auberge ou nous dormons est l’une des plus agreables de mon voyage : tres propre, tout en bois, elle est un refuge pour les jeunes japonais en voyage. Je me rendrai compte par la suite que les iles Ryukyu attirent un grand nombre de jeunes nippons charmes par la douceur de vivre de ces iles tropicales et par l’ambiance moins stressante et moins urbanisee que celle des iles principales. Beaucoup viennent y travailler quelques mois, dans les champs de canne a sucre notamment, se reposer, profiter des paysages magnifiques, des plages et du climat tres attractif. Il y a la beaucoup de jeunes musiciens, artistes, voyageurs, chevelus. Je rencontre deux etrangers : Manu, un artiste francais de Paris, en vacances au Japon deux semaines avec sa femme musicienne, et japonaise, la jolie Tomoko et Jun, jeune suedois de 23 ans qui arrive d’Inde avec un ami japonais. Jun desire decouvrir la culture nippone tout en travaillant dans les champs, afin de mettre un peu d’argent de cote et repartir en Inde. L’Inde l’exuberante et son formidable pouvoir d’attraction…
J’observe avec curiosite et etonnement les premiers elements visibles de la culture japonaise : la gentillesse et la politesse des habitants, la bonne entente des jeunes qui vivent dans l’auberge, la proprete et la fonctionnalite des maisons, des cuisines… Dans beaucoup de pieces de la guesthouse, il faut se dechausser. Dans les supermarches et les chaines de magasins, au moment de payer, les caissieres enumerent les divers achats qui passent entre leurs mains et recitent un monologue de quelques secondes dont la traduction pourrait etre : « Voila, une boite de lait, des tomates, un pain. Cela fait 460 yens, merci beaucoup, vous allez payer en liquide, oui c est ca, 500 yens, oui, merci, je vous rends 40 yens, merci, au revoir ». Assez deroutant au debut, surtout que le tout se fait sans reel contact visuel.
Nous passons 3 jours a Naha, a echanger tous les soirs autour d’une grande table avec une dizaine de jeunes japs, a jouer de la guitare, boire la liqueur locale faite a base de riz. Nous dormons dans un dortoir agreable, avec de grands lits en bois. Le prix dans cette partie du japon est tres abordable : 10 euros pour un lit en dortoir. Quant a la nourriture, je suis surpris car il est tres facile de manger pour 3 ou 4 euros. Meme si la vie sur les iles Ryukyu est beaucoup moins chere que sur les iles principales, je remarquerai par la suite qu’il est facile de manger pour 5 euros au Japon. Le Japon reste bien sur l’un des pays les plus chers au monde, mais en faisant attention, en disposant de temps, il est possible de ne pas depenser beaucoup.
Nous partons, Shun, moi ainsi que deux jeunes japonais rencontres a l’hotel, Sei et Gotchi, pour l’ile de Ishigaki, a 12 heures de ferry d Okinawa. Shun y a travaille quelques mois auparavant, dans des champs agricoles. Ishigaki est l’une des iles les plus connues de l’archipel des Ryukyu, ile tropicale entouree de ceintures de corail et destination touristique tres prisee l’ete. Nous logeons trois jours dans des petites maisons amenagees en guesthouses, ou la vie est tres communautaire. Tout le monde dormant dans des dortoirs disposes un peu partout dans la maison. Shun revoit son ami Jay, japonais de Nagoya, qui bosse dans les champs de canne a sucre. Il lui fait part de mon interet pour bosser quelques semaines dans les champs. Shun ne veut pas bosser dans la canne a sucre, car le boulot est repute difficile et peu remunere. Il prefere partir pour une ile qu’il ne connait pas, Yonaguni, l’ile la plus meridionale du Japon, a quelques heures de bateau de Taiwan et a 15 heures de ferry d’Ishigaki, afin d’y effectuer un boulot plus facile. Jay est enthousiaste a l’idee d’integrer un etranger dans son groupe. Apres l’accord de son boss, je suis accepte dans l’equipe de « coupeurs de canne a sucre ».
Jay m’emmene dans son vehicule-van au campement de jeunes, isole dans la campagne de l’ile, pres d’une ferme. Sur ce terrain de camping amenage recemment vit une quinzaine de jeunes japonais, voyageurs, artistes, travailleurs saisonniers. Je vais la connaissance de mes camarades, avec qui je passerai quatre semaines inoubliables. Des jeunes japonais et japonaises, venant des iles principales du Japon, et qui se sont etablis ici pour quelques semaines ou quelques mois. Parmi les coupeurs de canne a sucre, il y a Kawa Chan, (prononciation du « ch » japonais : « tch ») 31 ans, cuistot bien marrant venant de Fukuoka sur l’ile de Kyushu et dont le reve est de devenir pecheur. Take Chan, 28 ans, ingenieur informatique qui a passe deux ans complets a jouer, sans perdre d’argent, dans les fameux « Pachinkos » a Tokyo ! Les « Pachinkos », ce sont les casinos nippons, dont les japonais raffolent. Hiro, 18 ans, du lac Biwa, au cœur de Honshu, l’ile principale nippone, qui, comme Take Chan, vient de traverser l’archipel a velo. Unshan, 28 ans, et sa copine Akiko, 20 ans, de la grande ile septentrionale d’Hokkaido. Pancho « Hiroshi », 24 ans. Jay, enfin, 34 ans, qui a fui il y a un an le stress et la vie trepidante de Nagoya afin de s’etablir sur la tranquille et sauvage Ishigaki. Je rencontre egalement le tres sympathique Obi, 26 ans, rasta man artiste de Tokyo, dont les cheveux en dreads descendent quasiment jusqu’au sol et qui, fait assez remarquable, est venu seul a Ishigaki apres etre tombe amoureux d’une fille de Tokyo originaire d’ici ! Il me confiera son etonnant secret la veille de mon depart… « One life, one love ». L’amour et le don de soi sont au cœur du mouvement rasta. Obi recherche sur l’ile un atelier ou il pourra peindre. Tomokoun, d’Hokkaido, et Pachi, travaillent dans les champs de tabac. Et Wasuke et Hidaki, qui voyagent au Japon sur leurs motos, sont agents de circulation. Dans ce milieu majoritairement masculin, assez disparate et atypique, la jolie Calu, 33 ans, qui parle tres bien anglais, est une extraterrestre. Apres avoir gagne beaucoup d’argent en tant que hotesse dans des bars sado-masos de Tokyo, frequente les noirs americains de la base d’Okinawa, voyage en Inde et participe a un seminaire de meditation Vipassana qui a « transforme » sa vie, la voici a Ishigaki, sans le moindre sou. Elle ne travaille que lorsqu’elle a besoin d’argent, se deplace pieds nus et raffole des champis – les champignons hallucinogenes que l’on trouve dans certains champs de l’ile. Sa copine Mayu voyage a travers le Japon avec son copain rasta qui bosse dans les champs de canne a sucre sur l’ile voisine d’Iriomote. Il y a aussi un couple de 36 ans, avec leur bebe, qui campe en attendant de trouver un domicile. Ce petit camping, adosse a une ferme, et nouvellement cree, est gere par Yosuke et sa copine Tomoko. Yosuke est un japonais d’une trentaine d’annees tres calme et interessant, qui a une connaissance elargie de la musique et du cinema, français notamment. Yosuke a voyage : il a passe 6 mois en Zambie, en Afrique australe, et y a appris les percussions africaines. Il s’est ensuite rendu en Inde, a Varanassi – Benares – ou il est reste un an aupres d’un maitre des tablas – les percussions indiennes. Puis un apprentissage de 6 mois aupres d’un professeur nepalais lui a permis de parfaire sa technique. Le soir, parfois, Yosuke, extremement calme et concentre, s’assoit sur sa couverture, face a l’ocean visible du camping et entame un concert solo impressionnant de tablas indiennes : ambiance tres particuliere, sonorites surrealistes amplifiees par le calme et le silence de la nuit etoilee… Nous sommes cinq ou six assis a quelques metres derriere lui, silencieux et receptifs.
Jay me prete une tente, je decouvre la vie tres bien organisee de l’equipe des coupeurs. Deux grandes tentes reliees entre elles par une bache servent de tentes intendance et de salle a manger en cas de pluie. De gros rechauds, des etageres pour la nourriture, des chaises, des tables, de la vaisselle… Tout a ete fourni par notre « boss », Odji (terme respectueux designant les anciens), un gars de l’ile d’une soixantaine d’annees a l’allure dynamique. Odji, sacre personnage : abord froid et rugueux, teint hale par le travail au grand air, peu bavard, un peu suspicieux au debut. Gars au cœur d’or, genereux, bosseur acharne malgre son age avance. Odji represente l’image assez universelle de ces fermiers a l’apparence dure cachant leur sensibilite et leur gentillesse derriere leur silence et leur noblesse. Odji a ete marin puis entrepreneur sur l’ile.
Journees de travail : le lever se fait a 6.30. Nous allumons un feu, preparons le petit dejeuner et observons le soleil se lever sur l’Ocean Pacifique, distant de quelques kilometres, en contrebas du camping. Vers 7.30, Odji arrive avec son petit camion pick-up : nous y installons notre cuisiniere portative, le gaz, les caisses d’outils, les vetements, la nourriture pour la journee. Nous buvons un cafe ou un the, fumons une ou deux cigarettes. Puis, Unshan, Kawa-Chan et Pancho enfourchent leurs motos ou scooters tandis que Take Chan, Hiro, Akiko, Jay et moi grimpont sur le pick-up. Serres sur la plate-forme du petit camion, mal reveilles, balances dans les virages, cingles parfois par le vent et la pluie, nous echangeons quelques cigarettes. Nous parcourons une dizaine de kilometres sur les petites routes propres de cette ile magnifique, jusqu’à notre « champ » de travail, qui change tous les trois jours en general. Les iles principales de l’archipel – Kyushu, Honshu, Shikoku et Hokkaido – sont a cette periode plongees dans les affres de l’hiver nippon. Ici, a Ishigaki, en hiver, le temps est tres clement meme si il pleut souvent. Lorsque le soleil donne, nous suons a grosse goutte et buvons des litres d’eau. Kibigali – le coupage de la canne a sucre en japonais – : nous aiguisons nos faux et commençons par couper la partie superieure des tiges de canne a sucre, cette partie ne contenant pas la precieuse eau sucree. Nous marchons difficilement sur les plants tres denses et tres dures de la canne. Puis, a l’aide de haches, la moitie de l’equipe coupe les tiges a leurs bases, continuellement baissee a la recherche des « grappes » de cannes, parfois enfouies sous la terre. Odji manie la hache avec une habilite et une rapidite deconcertantes. Le gars qui ramasse ses tiges ne chome pas. Les pauses sont nombreuses et necessaires, toutes les heures : cigarettes, the, fruits, parfois, boisson vitaminee. Moi qui fume occasionnellement d’habitude, je me mets au diapason du groupe : un paquet de cigarettes par jour. Odji surtout est un gros fumeur.
Le boulot est extenuant, car la canne a sucre est tres lourde mais l’ambiance est geniale. Grand air, panorama souvent tres beau, equipe tres soudee, plaisanteries. A la pause dejeuner, assis a meme le sol, beaucoup d’entre nous s’endorment une quinzaine de minutes. Sieste immediate et reparatrice. La paie est faible : entre 3.500 et 4.000 yens par jour soit 30 Euros. En gros 4 euros de l’heure. Au Japon, les salaires sont parmi les plus eleves du monde, mais les iles Ryukyu sont a part : la vie est moins chere ici, les salaires egalement plus bas. Pas etonnant que la « canne a sucre » attire si peu de travailleurs : boulot super dur, un peu dangereux et pas tres bien remunere. On ne depense pas grand chose au camping : 2 euros pour l’emplacement, et un peu d’argent pour l’achat collectif de la nourriture.
Les journees de travail passent rapidement. Nous sommes de retour au camping vers 17.00. Rituel : tirage au sort – l’universel pierre, feuille, ciseaux – pour les douches et la corvee de vaisselle, preparation du diner pour une dizaine de personnes, bavardages autour du feu constamment allume. Nous retrouvons les autres jeunes, trinquons souvent quelques verres d’Awamori, la liqueur locale. Je suis surpris de voir comment cette petite communaute fonctionne bien. Tout le monde bosse, deux font la vaiselle, un ou deux cuisinent, d’autres vont chercher du bois avec le camion d’Odji, certains s’occupent du linge… Tous ces routards sont bien debrouillards, excellents cuisiniers, cousent, reparent… Je le fais remarquer a Obi, l’artiste du groupe : « C’est vraiment incroyable, cette entente, pour un groupe d’une dizaine de personnes qui ne se connaissent, pour la plupart, que depuis quelques semaines ». Il me repond : « C’est clair, c’est super, nous sommes surpris nous-memes ». Le soir, nous discutons autour du feu jusqu’à 22.00 – 23.00. Minuit au plus tard. Les corps sont fatigues. Je bosse le japonais grace a un petit livret achete a Hong Kong. Obi le rasta, Calu et Take Chan parlent bien anglais. Apres quelques jours, je me sens vraiment completement integre. Le boss Odji me felicite pour ma debauche d’energie et insiste pour que je reste toute la saison de la canne a sucre, soit jusque debut avril, alors que nous sommes a la fin janvier ! « Ma copine Yuco m’attend a Gifu » lui dis-je. « Qu’elle vienne te retrouver ici ! », me repond-il ! Alors que je comptais travailler une dizaine de jours, je decide de rester trois semaines. Je vis de superbes moments et prevois de prolonger mon visa de trois mois. Un jour, dans les champs, je m’entaille un peu un doigt avec la faux. C’est assez profond mais pas grave. Odji me soigne et m’ « envoie » au repos une demi-heure. Ce petit incident m’interpelle et me rappelle a la concentration. Cela arrive que des gars se sectionnent des doigts dans les champs de canne a sucre, a force de manier des heures d’affilee la hache et la faux… D’ailleurs, personne n’est couvert medicalement pour des incidents. Si quelqu’un se blesse, c’est a lui de payer son hospitalisation. Si quelqu’un se fait piquer par un abou, le dangereux serpent local, c’est l’equipe entiere qui se partage les couts medicaux. Kawa Chan, le clown du groupe, brandit parfois, insouciant, un de ces serpents sur la lame de sa hache avant de le jetter au loin.
J’apprends avec surprise qu’Odji, qui nous fournit pourtant materiel, nourriture parfois, et qui bien sur connait les proprietaires des champs ou nous travaillons, recoit le meme salaire que les membres de l’equipe. Cela me parait assez incroyable qu’un gars de la soixantaine fasse un boulot si physique et si peu remunere quatre mois de l’annee. Jay, qui le connait bien, me dit : « Odji est retraite, il a d’autres revenus, a une entreprise, mais il adore travailler dans les champs et cotoye des jeunes ». Et c’est vrai que notre « papa » Odji reste le soir boire une biere autour du feu avec nous, vient nous montrer parfois son petit-fils de 10 ans, nous amene des legumes, propose meme des jobs. C’est ainsi que Pancho part travailler dans l’usine de canne a sucre de l’ile.
Une nuit, la pluie s’abat violemment sur l’ile. Ma tente, mal impermeabilisee, s’imbibe rapidement d’eau, et j’ai, l’espace de trois minutes cauchemardesques, la sensation d’etre directement sous l’averse. Toutes mes affaires, mes bouquins, mon sac de couchage sont trempes. Premiere pour moi : je termine la nuit dans un environnement aquatique, les pieds trempes et frigorifies…
A force de manier la faux, le soir, des douleurs au bout des doigts, aux articulations apparaissent. Nous travaillons 20 jours d’affilee, avec un jour de conge seulement au milieu ! La saison de la canne a sucre est courte : il faut en profiter. Un jour, Odji, Unshan, Jay, Kawa Chan et moi-meme partons pour une mission particuliere : installer les enormes baches plastique protegeant des serres appartenant a un ami d’Odji. Nous sommes payes plus que d’habitude et le gars tres sympa nous offre le repas. C’est papy Odji, svelte et temeraire, qui marche sur les tiges metalliques de la serre afin de deployer la bache !
Mon dernier jour de boulot est un samedi. Mes potes japonais et Odji decident de feter l’anniversaire de Unshan et mon depart par une soiree dans la petite capitale de l’ile – Ishigaki abrite environ 30.000 personnes et est distante de notre campement d’une quinzaine de kilometres. Huit d’entre nous partent en auto-stop. Nous mangeons dans un restaurant typiquement japonais : nous sommes une douzaine assis en tailleur sur les tatamis traditionnels – moquettes de pailles tres serrees – autour d’une grande table basse. Nous disposons de notre propre piece, separee du restaurant par les tres japonais panneaux coulissants en bois. Les plats, les bieres se succedent a un rythme effrene. La nourriture japonaise est excellente : les beignets de legumes, les sushis, ou sashimis, poissons crus que l’on deguste avec la sauce au soja et le wasabi, la « moutarde » nippone, les poissons marines… Unshan et moi sommes finalement invites par toute l’equipe ! Quelle gentillesse ! Odji rentre chez lui. Nous continuons la soiree par un bowling, puis par des bars boites… L’alcool coule a flot, et nous ne rentrons qu’au petit matin.
Je pars ensuite, avec le jeune Hiro, pour la tres fameuse ile voisine d’Iriomote, a une heure de bateau d’Ishigaki. Iriomote est l’une des plus celebres iles des Ryukyu : grande, sauvage, l’ile est tres peu peuplee et sa partie centrale forme un no man’s land couvert de jungle, probablement la seule jungle du Japon. Beaucoup de japonais en groupes organises viennent contempler quelques arpents de jungle et tenter d’apercevoir le fameux chat sauvage de l’ile.
Nous avons rendez-vous sur une plage avec la sulfureuse Calu, rencontree au camp d’Ishigaki. Calu habite la-bas occasionnellement au sein d’une etonnante communaute. Sur une plage tropicale de 10 kilometres de long s’etendant a perte de vue, un camp est installe, dans la vegetation luxuriante bordant le sable. Deux tentes sont dissimilees dans la foret, tandis que le centre du campement est recouvert d’une bâche. Un arc, de nombreux objets sculptees dans le bois, tels quelques shiloms – pipes a marijuana -, 5-6 djumbes, un foyer ou se cuisinent les repas… Nous revoyons Calu et Mayu. Le copain de cette derniere, rasta man, travaille dans la canne a sucre. Il y a egalement Tengu, un gars de 34 ans, tres sympa et a la personnalite tres forte. Tengu fait partie de la communaute des « voyageurs ». Il n’a jamais quitte le Japon mais rencontre de nombreux voyageurs etrangers. Cela fait huit ans qu’il sillonne son pays, vit de petits boulots…Il est ouvert, curieux, energique, son anglais est bon. Il fabrique lui-meme ses djumbes, ainsi que divers objets, va pecher des crustaces et des algues comestibles… Il voyage en auto-stop avec ses deux chiens ! « Pas trop dur ? » ne puis-je m’empecher de lui demander. « Les gens qui me prennent dans leur voiture sont tres sympas » me repond-il… Hiro et moi sommes accueillis chaleureusement dans la communaute. Nous apportons avec nous quelques vivres, des bouteilles de liqueur. L’approvisionnement ici est difficile et il n’y a pas d’eau potable. Il faut aller chercher cette derniere a deux kilometres de la. L’un des chiens de Tengu a 5 chiots, qui s’ebattent joyeusement au milieu du campement. Tengu nous fait visiter son camp ou il vient quelques mois par an depuis quelques annees. Le reste du temps, il se rend a Hokkaido, la grande ile septentrionale du Japon, la « Siberie » de l’archipel, car isolee, moins peuplee et froide. Hokkaido, d’apres ce que j’ai entendu dire, est magnifique et attire egalement beaucoup de jeunes japonais a la recherche de nature, de grands espaces et de petits boulots agricoles. Tengu a des amis un peu partout au Japon, adore les festivals, notamment ceux de musique electro. C’est un gars tres spirituel, parlant d’energie et de vibrations.
Le soir venu, nous sommes 9 autour du feu. Des coupeurs de canne a sucre d’Iriomote se sont joints a nous et tout le monde tape sur ses percussions. La notion de rythme collectif, de partage, de participation, de musique, d’energie est tres importante ici. Tengu le « gourou » rappelle que chacun, avec son cœur et ses moyens, peut participer au rythme et a la vie de la communaute. Quelques joints et shiloms tournent, les verres de liqueur egalement. Je prepare un plat de spaghettis, chauffes sur la braise dans de l’eau de mer… Le sel n’est pas necessaire. Nous ecoutons de la musique, sur le lecteur cds portatifs. Bob Marley et Steevie Wonder sont les plus apprecies. Je m’endors sur la plage.
Le lendemain, Tengu, Hiro et moi partons pour une longue marche sur la plage, magnifique, bordee de jungle, de roches enormes, de vegetation tropicale. Apres ¾ d’heure de marche, nous apercevons un gars assis sur une chaise a bouquiner. Son campement, cache dans les arbres, est visible. 300 metres plus loin, un autre gars. Nous le saluons de loin, il repond a peine. Tengu nous explique que ces hommes sont installes la depuis plus d’un an, vivent dans des campement assez confortables avec television par exemple mais n’entretiennent quasiment pas de relations avec l’exterieur… Des robinsons des temps modernes ayant fui la vie trepidante des grandes villes pour venir vivre ici seuls sur une ile quasi-desertique… Je suis abasourdi. Le campement saisonnier de Tengu est assez etonnant mais je ne pensais vraiment pas voir, au Japon, des ermites ayant fui la vie sociale et vivant sur une plage, coupes du reste du monde ! Nous cueillons quelques algues comestibles et rentrons au campement ou Tengu cuisine d’excellents crustaces que nous mangeons avec de la mayonnaise. Le lendemain, je prends conge de mes amis, si ouverts et si accueillants. Tengu me demande en plaisantant, et avec ses references reggae bibliques, si, une fois arrive sur les iles principales de l’archipel Nippon, je vais emprunter la « route de Babylone », c’est-à-dire la route traversant les grandes megalopoles japonaises : Fukuoka, Hiroshima, Kobe, Osaka, Kyoto, Nagoya, Tokyo… Babylone designe pour le mouvement rasta, tres croyant, la depravation, tandis que Zion reprente le paradis (si je ne m’abuse). Le jeune Hiro, avec qui j’ai passe presque un mois, est tres triste lorsque l’on se quitte. Et moi egalement. Hiro, malgre son jeune age, est etonnamment ouvert, curieux et debrouillard. A 18 ans, il n’a pas d’idees quant a ses etudes mais son gout pour l’aventure, sa curiosite, sa gentillesse, sa debrouillardise sont enormes.
Je prends le ferry pour Ishigaki, et fais de l’auto-stop jusqu’au camping. Je retrouve mes compagnons de la canne a sucre, notre boss Odji, Obi. Nous buvons un dernier verre d’Awamori et quelques bieres, avant mon depart : dans la nuit, je prendrai le ferry pour Naha, sur l’ile d’Okinawa, la capitale des Ryukyu ou je suis arrive en provenance de Taiwan. Le soir venu, nous veillons autour du feu et a minuit, je fais des adieux emouvants a l’equipe et aux gens du camping. Yosuke, le professionnel des percussions, m’offre un verre de whisky et allume un cigare. A minuit, Obi m’emmene en voiture jusqu’au port d’Ishigaki, j’y trouve une pelouse ou je m’allonge pendant 5 heures. Mon ferry est a 6 heures du matin. Apres 14 heures de traversee, je retrouve Naha et la tres sympathique Moon light guesthouse. Je revois des gens recontres un mois auparavant ainsi que Reijiro, un jeune japonais etudiant a Tokyo et connaissant mon ami Shun. Reijro s’octroie un break dans ses etudes et sillonne le pays a velo. En compagnie d’une japonaise, je pars en auto-stop assister a un festival, sur une plage. J’y retrouve une dizaine de personnes de l’auberge. L’ambiance la-bas est geniale, peu de monde est present – deux cents personnes. Un apres-midi, nous partons prier dans l’enorme cimetiere surplombant une falaise : Okinawa a ete le theatre des plus cruels et acharnes combats de la guerre du Pacifique. Durant ce festival, je decouvre l’eclectisme musical japonais : de la musique du monde, de la capuera bresilienne, des percussions, de la musique electro, du rock, Je rencontre Jeff et Daniel, deux suisses. Daniel est une aventurier de 32 ans, polyglotte et photographe, s’etant etabli a Okinawa apres avoir rencontre une japonaise. Jeff est un medecin, marie a une japonaise, et venu se familiariser quelques mois avec la langue et la medecine japonaises.
Apres quatre jours a Okinawa, je reprends la route, la mer plus exactement. 24 heures de ferry jusque l’ile de Kyushu. Je voyage en compagnie du jeune Reijiro. Le 16 fevrier, j’arrive au Japon des grandes iles, des villes… Le « vrai » Japon. J’ai rendez-vous avec le rugueux hiver japonais, inexistant sur les petites iles tropicales que je viens de quitter. A partir de maintenant, les prix des auberges, de la nourriture, des transports seront plus eleves. Kagoshima, le port ou nous debarquons, est appele la « Naples » du Japon. Un important volcan fait face a la ville. Reijro et moi allons vivre ici une etonnante journee. Nous commencons par arpenter la ville, verifions le prix des herbergements a l’office du tourisme. Le moins cher, comme l’indique mon guide, est l’auberge de jeunesse. Et cela coute au moins 20 euros. Les auberges de jeunesse sont omnipresentes au Japon, souvent tres confortables et propres, parfois situees dans des batiments magnifiques, tels des annexes de temples. Mais le prix en dortoir est parfois assez eleve.
Nous recherchons un endroit bon marche ou nous restaurer et denichons un petit restaurant traditionnel de nouilles. La gentille patronne nous accueille chaleureusement et nous installe sur l’unique grande table du local. Reijiro, l’etudiant a velo et moi, le francais voyageur, sommes rapidement l’objet de multiple questions de la part des 3-4 clients matinaux. Un homme nous offre des sashimis, un autre nous verse plusieurs verres de sake, la liqueur japonaise a base de riz. Nous parlons brievement avec Matsuhiro, commercial de 30 ans, qui nous propose de l’appeler le soir meme pour sortir quelque part. Durant ces echanges, Reijiro joue le role de traducteur. Apres plus d’une heure dans le restaurant, et alors que tout le monde est un peu groggy par les tournees repetees de sake, un petit homme de la soixantaine nous fait monter dans un taxi et nous emmene dans un ofuro. Les ofuros sont les bains japonais, omnipresents et tres frequentes. Le Japon est un archipel volcanique et les sources d’eau chaude y sont tres nombreuses. Les japonais, de par leur culte de la proprete, sont des adeptes de ces bains. Notre guide nous informe qu’il est possible de dormir dans une des salles du bain, sur des tatamis pour 10 euros par personne. Nous profitons de l’aubaine et acceptons. Nous passons l’apres-midi a decouvrir Kagoshima. J’observe avec curiosite la vie d’une grande ville japonaise. Des groupes de collegiens et lyceens vetusde costumes, particularite nippone, arpentent les rues commercantes. Comme a Taiwan, les chaines de cafe comme Starbucks sont tres presentes au Japon : les japonais boivent en effet enormenent de cafe noir, cafe au lait, cappucino… A noter egalement l’omnipresence des distributeurs automatiques de boissons et de cigarettes au Japon.
Le soir venu, nous passons une heure dans les bains, non mixtes, ou tout le monde est nu. Bains froids, bain electrique, bain bouillants et bouillonnants, saunas : il serait dommage de venir au Japon sans profiter des « ofuros ». Reijiro m’explique que les personnes dont la peau est recouverte de tatouages sont des membres des yakuzas, la mafia japonaise. Certains bains n’autorisent pas ces hommes a entrer.
Nous appelons Matsuhiro. Il nous informe qu’il nous invite au restaurant et qu’un taxi va passer nous prendre ! Je decouvre a cette occasion les taxis japonais : noirs, les portes s’ouvrent automatiquement. Les taximen appartenant a une compagnie portent un uniforme élégant, un chapeau, des gants blancs… Matsuhiro nous attend dans un restaurant indonesien ou nous nous installons au bar : les plats defilent, les bieres aussi. Matsuhiro est quelqu’un de tres gentil et attentionne, comme beaucoup de japonais. Je me leve pour acheter un paquet de cigarettes dans une machine, Matsuhiro me devance et me l’offre… Il regle la facture, et appelle un taxi qui nous ramene. Nous nous separons, emus et Matsuhiro nous souhaite, a Reijiro et moi-meme, un bon voyage… Incroyable : l’espace de quelques heures, sans nous connaitre, Matsuhiro nous a offert une fantastique soiree… Quel bel exemple de gentillesse et d’hospitalite desinteressee ! Le lendemain, tot, je dis au revoir a Reijiro. Nous avons voyage trois jours intenses ensemble : Reijiro reprend son velo et s’apprete a remonter en quelques semaines jusque Tokyo. Pour moi, c’est l’aventure du stop qui commence. Nous nous souhaitons mutuellement bonne chance. Apres plus d’un mois en compagnie d’amis et pour la premiere fois au Japon, je me retrouve seul, qui plus est, dans la solitude de l’auto-stoppeur ! J’ai un peu d’apprehension car je m’apprete en quelques jours a traverser la moitie du Japon, soit pres de 800 kilometres jusque Gifu, la ville ou habite Yuco. Comment va se passer cette experience sur la route ?
Apres 10 minutes d’attente au bord d’une avenue menant a l’autoroute, un japonais d’une quarantaine d’annees me prend dans sa voiture. C’est parti ! Mon chauffeur est ingenieur. Ancien routard, il a bourlingue a 20 ans au Maroc. Il a tellement aime qu’il ne voulait plus partir : sa famille avait alors fait pression pour qu’il revienne. Il me laisse a Kumamoto ou un homme d’une cinquantaine d’annees me conduit jusqu’à Aso San, ma destination du jour. Aso San est au cœur de l’ile tres volcanique de Kyushu : c’est la plus grande caldeira au monde. Mon « chauffeur » me fait visiter l’enorme cratere et me depose dans l’auberge de jeunesse, perdue dans la campagne et geree par un couple de tranquilles septuagenaires. Mon premier jour de stop s’est merveilleusement deroule : j’ai tres peu attendu et ai fait de tres belles rencontres.
Comme la majorite des auberges de jeunesse au Japon, je m’en rendrai compte par la suite, cette auberge dispose de bains tres agreables. Et d’un bon systeme de chauffage. Le froid est glacial, ici… J’ai bel et bien quitte les tropiques…
L’auberge est quasiment vide en cette saison : je rencontre un couple de suedois effectuant un tour du monde en avion. Le lendemain, je pars pour une longue marche a l’assaut du cratere. Mais je me retrouve bientot sous la pluie, sans aucun endroit ou m’abriter. Arrive finalement au sommet, mouille et frigorifie, je me retrouve sur une route ou une voiture me prend en stop et me ramene a mon auberge.
Le lendemain, je me prepare pour la plus longue etape en auto-stop de mon voyage. J’ai une enorme distance a parcourir, devine que je ne parviendrai pas a Gifu le soir, et ne sais pas trop ou je vais passer la nuit. Apprehension et ivresse de l’aventure… Je suis tout d’abord conduit par un jeune japonais en 4×4 qui me laisse a l’entree de l’express-way. Deux gars en costume, qui insistent pour me payer le dejeuner, me conduisent ensuite sur 100 kilometres et me laissent entre les mains de trois jeunes gars. Ceux-ci me deposent sur une aire de repos, au bord de l’etroit detroit separant l’ile de Kyushu et celle d’Honshu. Me voici presque a Honshu, la plus grande ile japonaise, la plus developpee, la plus urbanisee. J’attends une vingtaine de minutes : des employes de l’autoroute me font comprendre amicalement qu’il est interdit de pratiquer l’auto-stop a cet endroit… Pas de chance ! Je dois traverser un pont a pied. Heureusement, sur le parking, un groupe de sept personnes vient s’enquerir de ma situation. Ce sont des collegues travaillant dans un hopital de Kyushu et se rendant dans une station de ski du nord d’Hiroshima pour le week-end. Cela tombe bien, c’est ma route ! Je monte dans le grand van et me retrouve au milieu de cette joyeuse bande en vacances : un docteur, deux secretaires, des infirmiers et infirmieres… Les bieres tournent, les blagues fusent : je passe un moment inoubliable au milieu de cette attachante equipee. Vers 18.00 heures, je me retrouve sur une aire de repos disposant de quelques restaurants et magasins. Contrairement a ce que je prevoyais, il n’y a pas de salle de repos ou je pensais pouvoir me reposer quelques heures avant de reprendre la route. Et cette autoroute nord contourne les centres urbanises comme Hiroshima et Okayama. Impossible de dormir dehors : il fait beaucoup trop froid. Je m’informe aupres d’une vendeuse. Une dame me propose de m’emmener a la ville la plus proche, sur sa route. Je n’avais pas prevu de sortir de l’autoroute mais il n’y a guere de choix. Et je suis fatigue de cette journee de stop. La famille me depose gentiment devant un « business hotelu », ou je prends une chambre.
Le lendemain, par un froid glacial et de tres bon matin, je marche une demie heure jusqu’à l’entree de l’express-way. J’attends deux heures, poste devant les peages, en sautillant et fumant quelques cigarettes afin de me rechauffer… En ce dimanche matin, et en ce lieu isole, peu de voitures prennent la direction de l’est. Finalement, un papy me permet de rentrer sur l’autoroute et me depose 40 kilometres plus loin sur une aire de repos. Apres quelques minutes d’attente, un routier de la soixantaine, Matsumoto ( ?) m’accueille dans son camion. Je suis chanceux : Matsu va jusque Shizuoka, apres Nagoya, la ou je me rends. C’est parti pour cinq heures de trajet avec ce sympathique routier qui ne parle pas un seul mot d’anglais…
Depuis cinq semaines passees uniquement avec des japonais, j’ai appris les rudiments de la langue mais je dois bien sur me plonger dans mon petit bouquin de japonais afin d’avoir une discussion quelque peu construite avec Matsu, tres curieux. Nous nous offrons reciproquement cafes, cigarettes, snacks… Matsu me laisse sur une aire de repos, entre Nagoya et Gifu, vers 18.00. Un couple aise, dans une belle Lexus, me conduit finalement jusqu’à la gare de Gifu, ou je retrouve Yuco.
Nous sommes super heureux de nous revoir, apres trois mois de separation. Yuco m’emmene chez elle, dans la maison de ses parents. Je rencontre « Otosan » et « Okasan », termes affectueux designant le pere et la mere au Japon. Ainsi que Koske, le grand frere de Yuco. La maison est traditionnelle, en bois, l’interieur est confortable. Les maisons japonaises sont vraiment agreables : il faut bien entendu se dechausser a l’entree, le sol est couvert de tatamis et de parquets, les chambres sont grandes, sans lit : un futon de plusieurs epaisseurs, que l’on enroule pendant la journee, est pose sur les tatamis.
Je reste trois semaines chez Yuco, qui finit alors une mission interimaire dans un magasin de vetements. Sa famille, d’un milieu modeste, m’accueille plus que chaleureusement. Nous cuisinons pour la famille avec Yuco, nous profitons des bains, nous nous promenons dans les environs. Gifu est au pied des Alpes japonaises et nous partons explorer des villes et villages traditionnels dans les montagnes. Nous nous rendons dans des sources d’eau chaude d’altitude. La neige est tres epaisse dans certains endroits. A cette occasion, je reprends le volant, apres presque 20 mois sans conduite. La majorite des voitures japonaises ont une boite de vitesse automatique, et la conduite se fait a gauche. A cette periode, j’entreprends les fastidieuses demarches afin de prolonger mon visa touristique – valable trois mois. Quelles difficultes – moult papiers a fournir, y compris de la famille de Yuco – pour obtenir une prolongation de deux semaines ! Je prends la decision de revenir en France fin avril. Mon projet d’aller directement au Perou afin d’assister au mariage de mon frere en mai est rendu impossible, et ce pour plusieurs raisons : il n’y a pas de vol direct Japon-Perou, et mon passeport quasiment perime ne me permet pas de transiter par les Etats-Unis. Je rentrerai donc en France quelques semaines avant de repartir a Lima.
Je pars pour Kyoto, en auto-stop. Deux jeunes gars, adeptes de breakdance, m’accueillent dans leur 4×4. Sur une aire de repos, ils me font une demonstration spectaculaire de leur art : ils tournoient comme des toupies, en equilibre sur leur tete protegee par un casque… J’aime cette « danse » pour son melange de grace et de nonchalance.
L’auto-stop, decidement, m’enchante : il me permet de me faire violence, de m’ouvrir sur les autres et de recontrer des personnes de tout age, de tout milieu, sympathiques, accueillantes et ouvertes.
Kyoto est la capitale culturelle, historique du Japon. Des centaines de temples bouddhistes, shintoïstes y ont ete construits au fil des siecles. La ville depasse le million d’habitants, est tres etudiante. J’achete un vieux velo d’occasion et arpente cette magnifique cite, melange de modernite et de traditions, pendant une semaine. Je rencontre Delphine, amie de ma cousine Anne, professeure d’anglais amoureuse de culture nippone et fraichement debarquee sur l’archipel. Grace a elle, je fais la connaissance de Yuqi, jeune japonaise ayant vecu a Paris. Son reve : retourner en France le plus vite possible afin d’y vivre. Nous passons une soiree karaoke avec des japonais et quelques expat’ canadiens et americains. L’endroit ou je loge est une petite guesthouse avec cuisine geree par un gars super sympathique rencontre a Ishigaki. L’auberge etant complete, il me propose de rester pour huit euros dans une salle avec tatamis mais sans futon. Je suis bientot rejoint par deux jeunes routards, un suedois et un anglais. Je visite les temples zens et leurs etonnants jardins faits de pierres et cailloux « spirituellement » agences. Je retrouve un ami rencontre au Pakistan, Shu : nous allons avec sa copine fumer un narghile dans un salon de the oriental.
Yuco me rejoint a Kyoto. Nous dormons une nuit dans un « Lovu hotelu », un love hotel. Ce genre d’hotel, qui peut etre une solution tres economique de logement, est une particularite nippone. Comme son nom l’indique, le « Love hotel » est un hotel pour couples, maries, non-maries, amants, etudiants souhaitant de la discretion ou du changement pour leurs ebats amoureux. Regroupes le plus souvent dans un quartier peripherique, ces hotels ont un style exterieur tres particulier, parfois kitsch, genre decors de parcs Walt Disney, architecture medievale, futuriste et sont donc facilement reconnaissables. Pour permettre un maximum d’anonymat, les prix et photos des multiple chambres aux styles varies sont affiches a l’exterieur ou a l’accueil, mais aucun membre du personnel n’est present. Les parkings sont proteges par des rideaux et l’acces aux chambres se fait directement depuis le parking. Les chambres sont souvent vastes et agreables, disposent d’un grand lit, d’une salle de bain avec bain gigantesque, d’une television ou il est possible de jouer a des jeux video, pratiquer le karaoke, regarder des films. Une petite trappe permet de commander de la nourriture et de payer l’employe. Ces chambres, parfois tres bon marche, se louent pour 3-4 heures ou pour la nuit.
Je convaincs Yuco de tenter l’aventure auto-stop et nous quittons Kyoto pour la cote nord de la province du Kansai. Nous dormons deux nuits dans une auberge-restaurant tres agreable et y goutons les fruits de mer, tres nombreux dans cette partie du Japon. Nous visitons par un froid glacial, un petit port traditionnel et suivons, en auto-stop toujours, la cote d’ouest en est. Les rencontres sont nombreuses, marrantes : un jeune surfer, un gars qui nous prend dans son antique Chevrolet, une etudiante en espagnol. Nous dormons a Tsuruga, ville moyenne etrangement calme le dimanche. Et nous repartons en auto-stop jusqu’à Gifu, la ville de Yuco.
La famille de Yuco tient par heritage une petite maison dans les montagnes, a une quarantaine de kilometres de Gifu, ou son pere vient d’ouvrir un restaurant de nouilles. Il y cultive egalement le fameux wasabi, dont il se sert pour assaisonner ses plats. Nous partons camper trois jours, avec Jerry, le grand chien de Yuco, qu’elle a ramene de son sejour de 2 annees aux Etats-Unis. Ces trois jours sont les derniers jours de « tranquillite » avant notre depart pour la megalopole Tokyo et mon retour en France. Alors que beaucoup de touristes ne decouvrent que le Japon des grosses villes, Tokyo, Osaka, et dans une moindre mesure Kyoto, j’aurai passe l’essentiel de mon temps dans l’archipel en dehors des grands centres urbains.
Yuco et son frere sont amateurs de musique electronique. Nous rencontrons chez des amis a Koske DJ Dooby, un dj venant d’Israël pour quelques semaines et quelques concerts. Le Japon est le plus grand marche mondial de musique electronique et Israël l’un des hauts lieux mondiaux de la creation electronique. Un apres-midi, nous nous rendons a une fete ou une centaine de jeunes amateurs de musique du monde et de musique electro se sont rassembles. Fete tranquille, familiale, culinaire avec concert de musique indienne. J’y rencontre quelques etrangers maries a des japonaises, des australiens pour la plupart. Il y a au Japon, comme en Chine, en Coree du Sud, beaucoup de jeunes anglophones, la plupart restant quelques mois ou quelques annees a enseigner l’anglais dans des ecoles.
Debut avril est une periode tres symbolique et importante au Japon : c’est la fameuse periode des Sakuras, la floraison des cerisiers, omnipresents sur l’archipel. Pendant quelques jours, les cerisiers se transforment en enormes bouquets roses et blancs. Les gens sortent en famille marcher dans les parcs, photographient les cerisiers, et organisent des soirees pique-nique particulierement arrosees sous les arbres. Les bouteilles de Sake, les mochis, succulentes patisseries japonaises, sont « labellises » aux couleurs des cerisiers… A la television, la meteo informe chaque jour de l’avancee des floraisons dans les differentes parties du pays. Yuco est tres fiere de me montrer son pays durant cette periode si festive et traditionnelle.
Le Japon est un pays ou s’observent de façon frappante traditions et modernite. Le pays est probablement le plus moderne et le plus propre que j’ai jamais visite. Les standards de vie sont bien sur proches de ceux des Etats-Unis et de l’Europe. Mais quelques details comme l’importance et la modernite du reseau ferre, l’utilisation importante du GPS dans les voitures, certains equipements de la maison et inventions typiquement nippones laissent penser que le pays conserve toujours une pointe d’avance dans le domaine des equipements. Un detail amusant : les cuvettes des toilettes sont des vrais « mini jacuzzis » avec jets d’eau modifiables afin de se laver et se decontracter le posterieur…
Derniere soiree a Gifu : les parents de Yuco m’’invitent dans un restaurant sud-coreen de grillades. Nous partageons un excellent repas avec Yuco, ses parents et son frere. Nous nous rendons ensuite dans un karaoke ou nous chantons une heure ! Cela faisait longtemps que les parents de Yuco n’avaient pas ete dans un de ces complexes karaoke, ou chaque groupe de clients dispose de son propre salon avec ecran de television et ordinateur pour selectionner les chansons. Jamais je n’oublierai l’accueil tres naturel et la gentillesse de la famille de Yuco…
Yuco et moi prenons le train pour la region de Shizuoka, afin de visiter le Mont Fuji, la plus haute montagne du japon, 3.800 metres. Fuji San est celebre pour sa forme conique si belle, rendue parfaite par les neiges du sommet. Nous contournons la montagne en auto-stop et passons une journee a marcher et a observer le fameux sommet neigeux.
Puis c’est le depart en bus pour la destination finale de ces deux ans de voyage en Asie : Tokyo. Et quelle destination : Tokyo, le cœur de « Babylone » pour reprendre l’expression de mes amis rastas, la plus grande ville du monde avec plus de 30 millions d’habitants. Tokyo a en effet tellement grandi qu’elle a fini par absorber les grandes villes voisines que sont Yokohama, Kawasaki, Kanagawa…. Je decouvre a Tokyo le fameux phenomene urbain japonais : des immeubles enormes, des foules en costards dans certains quartiers, les « salarymen », des foules jeunes, branchees et colorees dans d’autres endroits… J’observe avec curiosite les differentes modes, les cheveux teints et ondules, les jeunes femmes modernes portant le sempiternel sac Luis Vitton, les jeunes au look extravagant… Dans certains parcs et rues, des dizaines de clochards, alcoolises souvent, tentent de survivre dans cette jungle urbaine. Parfois, des femmes en kimonos, le costume feminin traditionnel, marchent difficilement au milieu des foules pressees – les kimonos sont tres droits et serres et les petits pas, sensuels, sont la regle. Tokyo est une ville enorme, avec d’impressionnantes infrastructures et des reseaux de trains et metros tres denses. Les neons et panneaux publicitaires donnent a la ville, la nuit venue, une apparence futuriste. Nous dormons dans une auberge-dortoir, dans une chambre de 6 metres carre. Je retrouve mon ami Hiroshi, rencontre au « Ouighour land », dans le far-west chinois. Hiroshi vit depuis quelques mois en guesthouse, en attendant de trouver un boulot. Hiroshi nous guide une journee au milieu de la megalopole : il y a tant de differents quartiers a decouvrir. Fait peu banal a Tokyo, nous traversons une partie de la ville a pied… Mais la ville est tres etendue, avec une multitude de quartiers bien distincts, a l’ambiance particuliere… Hiroshi nous emmene ensuite dans des petites gargottes traditionnelles ou se degustent d’excellentes grillades.
Grace a Thomas, un ami de l’Essca, l’ecole ou j’ai etudie, je suis informe de la presence a Tokyo de Charles, un copain de promotion. Charles est arrive en debut d’annee a Tokyo, avec en poche, un visa vacances travail d’un an. Il loge avec sa copine chinoise, rencontree lors d’un precedent voyage au Japon. Charles est passionne de culture nippone et a decide de venir ici a la recherche d’un travail. Demarche courageuse et difficile. Yuco, Charles et moi nous rendons dans un des grands parcs de Tokyo, pres du quartier branche de Shinjuku. Quelle surprise : en ce dimanche apres-midi, des dizaines de groupes de musique, ou de spectacles divers animent le parc. Amateurs, professionnels, jeunes, moins jeunes, beaucoup viennent exprimer leurs arts et leurs talents a la vue des passants ! Dans un endroit du parc, une « mini-rave » rassemble japonais et etrangers dansant au son de la musique electronique. La est la particularite du Japon, que j’ai percue a travers mes recontres : cette volonte de la part de beaucoup de ses habitants de créer, etudier, experimenter, se surpasser… Dans beaucoup de domaines, professionnel, architectural, sportif, musical, spirituel, les japonais sont des pionniers sans cesse a la recherche de nouvelles experiences.
Nous parcourons a velo une partie de la ville et visitons le grand temple de Asakusa, nous traversons le celebre quartier Ginza, avec ses boutiques de luxe. Le grand quartier de Ueno, ou nous logeons, est un endroit anime, et son marche est fameux. Nous y degustons pour un prix tres bas des sashimis, ces poissons crus dont je raffole. On voit a Tokyo plus d’immigres etrangers que dans le reste du pays : des chinois, des europeens, quelques israeliens, dont certains vendent dans la rue des contrefacons des grandes marques, comme les sacs et portefeuilles Luis Vitton, marque de luxe decidement banalisee dans l’archipel… Les touristes sont egalement tres nombreux.
Vient le 20 avril, le jour du depart. Yuco m’accompagne a l’aeroport de Narita. Je suis triste de quitter Yuco et le Japon, de terminer mon voyage asiatique… Et excite de revenir dans mon pays. Yuco prevoit de venir me voir en septembre ou octobre.
En une douzaine d’heures, je survole cet enorme continent asiatique que j’ai mis 20 mois a traverser… J’arrive a Paris : Pee-Why, Laurent et JN m’accueillent a l’aeroport. Comme l’a ecrit le poete T.S Eliot : Parcourir les routes Rentrer a la maison Et voir tout comme si c’etait la premiere fois
Je suis heureux, surpris, emu de revoir mes amis, ma famille, Paris, la Bretagne, la France. L’impression etrange d’etre un visiteur dans mon pays, et ce les premiers jours. Par rapport a Tokyo, Paris m’apparait un peu sale, desorganisee, plus aeree aussi, plus humaine sans doute… Les premiers jours, parfois, par reflexe, je me retourne et prete l’oreille lorsque je marche et entends parler autour de moi : j’ai perdu l’habitude d’entendre ma langue maternelle.
Apres trois semaines en France, muni d’un passeport tout neuf, je pars pour la derniere etape de mon periple, le Perou, Lima, ou mon frere Briec vit depuis octobre 2002. Je lui avais rendu visite en mai 2003, et avait voyage en solo quelques semaines dans la cordillere des Andes et sur la cote Pacifique. Je cloture ces deux ans de voyage par cinq semaines peruviennes, moment tres important : mon frere epouse debut juin sa copine Aleyda. J’apprecie enormement ces cinq semaines avec mon frere, sa femme, ses amis que j’avais rencontres deux ans auparavant. Je reste l’essentiel du temps a Lima, parcours a pied cette enorme ville pauvre et fascinante, aux charmes caches. Je redecouvre la chaleur humaine sud-americaine, les contacts physiques, embrassades, les discussions avec des amis, avec des inconnus… Sans qu’il y ait forcement de contact physique, je ressens ici le « cote charnel » des relations, des emotions. La pauvrete et la violence engendree sont aussi palpables dans certains quartiers de la capitale.
Le mariage de mon frere est le moment fort de mon sejour : fete joyeuse et simple, peruvienne, centree autour de la danse et de la musique. Moment magique… La danse, si importante en Amerique du Sud. Nous dansons tous les samedis soirs dans des bars-discotheques, au rythme du rock et de la musique latino, salsa, merengue… Je suis fascine par la diversite des musiques latines.
Je m’en vais trois jours respirer l’air de la Cordillere des Andes, a Huancayo, avec Beto, un ami de mon frere.
Fin juin, je suis rentre en France. J’ai revu depuis avril beaucoup de mes amis, des membres de ma famille. J’espere voir prochainement ceux d’entre vous que je n’ai pas encore vus. Je tenais a vous remercier, pour votre soutien, vos compliments quant a mes mails, compliments qui m’ont motive a ecrire, a voyager. Je tenais a m’excuser pour ne pas avoir repondu a certains mails ces derniers mois : je vais m’y atteler.
Le voyage, avec ses moments difficiles, ses joies, ses recontres, ses experiences est une grande aventure personnelle. Voyager, c’est partir a la rencontre de gens, pays, paysages, montagnes, mers, cultures, langues, modes de vie, religions, peuples, a la rencontre de soi-meme, surtout…
Mon voyage « geographique » est termine mais le grand voyage de la vie, chaque jour differente, continue. « Voyageur, il n’est pas de chemin, le chemin se fait en marchant » Paulo Coelho, Maktub
Love Gurval
31 août 2005 à 11 h 25 min #322930HobsMembreJe prendrai la journée de demain pour tout lire… 😛
Merci en tout cas 😉
31 août 2005 à 14 h 35 min #322931mic56MembreSuperbe!
Bien écrit, érudit, émotionnellement intense….
Merci jolan
tu es a tokyo avec un vvt?
1 septembre 2005 à 1 h 22 min #322932jolanMembreNon non je travaille!
Mais plus pour longtemps…
Cela dit je preferais de loin ma vie a Sapporo au Japon (Hokkaido)
La j’ai envie de voir ailleurs…
1 septembre 2005 à 2 h 24 min #322933zeilaMembremic.. hello :o))
t’es ou en ce moment?? en tou cas c cool, ta facon de penser.. donc les info que tu auras m’interesseront aussi.. si tu peux me les transmettre sur zeilazeila@hotmail.com
je suis a sydney pour l’instant.. mai je part bientot1 septembre 2005 à 7 h 47 min #322934mic56MembreSalut,
Merci BG pour ces quelques renseignements, par contre je suis d’accord avec toi sur nimbin : mon but n’est pas d’aller faire du tourisme chez « les tox » mais plutot de voir une société qui fonctionne avec rotation des taches, modèle a-productiviste, etc. Et comme tu le dis certains endroits (dailleurs souvent les plus connus) ne sont que débauche et déchéance (ca ne me déplait pas non plus tout le temps!!) et ne fonctionne pas du tout: la violence y est tres présente ou les taches ne sont pas du tout partagés… C’est pour cela que des éco-villages ou des fermes auto-gérés, ca peut etre passionnant. 🙂
Salut zeila, la je suis dans la campagne bretonne, jarrive sur sydney le 30 octobre. Si je trouve des infos je les mettrai directement ici et je te les enverrai en mail pour que tu ne sois pas obligé de revenir à chaque fois 🙂
Par contre ca risque d’attendre un peu car je pars aux vendanges la semaine prochaine pour une 15aine et je n’ai pas retrouvé mon niveau d’anglais de mes 15 ans donc pour poster des mails c’est chaud mais j’ai trouvé des groupes éco-anarchistes, etc, je leur demanderai. Je ne sais pas combien de temps tu restes en australie mais si tu es toujours la quand j’y serais, je pourrais aussi tenvoyer les infos.ciao.
miam, miam je vais continuer ma lecture du carnet de gurval
1 septembre 2005 à 11 h 16 min #322935member_58c8f73249230Membremic56 wrote:Salut,Merci BG pour ces quelques renseignements, par contre je suis d’accord avec toi sur nimbin : mon but n’est pas d’aller faire du tourisme chez « les tox » mais plutot de voir une société qui fonctionne avec rotation des taches, modèle a-productiviste, etc. Et comme tu le dis certains endroits (dailleurs souvent les plus connus) ne sont que débauche et déchéance (ca ne me déplait pas non plus tout le temps!!) et ne fonctionne pas du tout: la violence y est tres présente ou les taches ne sont pas du tout partagés… C’est pour cela que des éco-villages ou des fermes auto-gérés, ca peut etre passionnant. 🙂
Sur le principe , ça m’interesse beaucoup aussi ! C’était juste pour préciser que Nimbin n’était pas qu’une petite ville super « cool » , mais je reste persuadé qu’il doit y avoir des rencontres passionnantes à faire sur place !
😮 BG 😮
2 septembre 2005 à 0 h 35 min #322936zeilaMembresalut mic,
je serai en australie quand tu arrivera, j’y reste llongtemps.. si jai des info je te les transmetterai aussi
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