Naviguer en Australie ??? (Marine Marchande)

Je me suis demande ou j’allais coller ce thread, et cette rubrique me parait la plus approprie …

1) Pourquoi naviguer en Australie ?

Au vu de l’etat de la flotte de commerce francaise et des conditions sociales de plus en plus degradee, les propositions faites par des armateurs australiens m’ont semblee plus qu’interressante …
La marine marchande australienne est encore pour le moment balbutiante avec un nombre faible de navire de fort tonnage (>10000 UMS) et concerne essentiellement les secteurs Offshore , mineral/petrole , et accessoirement le Yachting … Toutefois la croissance de certains domaines d’exploitation est telle que le boulot est assure a tres long terme (dixit mon employeur) et relativement independant des couts petroliers en hausse. Par ailleurs la volonte actuelle du gouvernement est de se rendre independant de l’economie asiatique en ce qui concerne les import/export …
Le boom econimique est sensible d’un point de vue national et particulierement en WA.
Enfin pour finir, le noyautage syndical est suffisamment rationel et fort pour que les reductions des roles d’equipages au mepris de la securite et du temps legal de travail soient evites …
Enfin les salaires sont environ 30 a 40% plus eleve qu’en France pour des conges plus importants (rythme paritaire systematique)

2) Equivalence de brevets

Le systeme australien est sensiblement different de celui francais :

– Alors que l’on a trois principaux niveaux de formation polyvalent ou monovalent (O1/D1 , O2 , O3/OM3), la marine australienne en reconnait par service trois d’un point de vue international et 2 supplementaires restreints au niveau national:
– Au pont : Master 1 , 2 , 3 , 4 , 5
– A la machine : Engineer 1, 2 , 3 , Marine engine Driver 1 , 2

– Le syteme est plus « lineaire » point de vue tonnage/puissance. Par exemple un 2nd Mecanicien illimite a la possibilite d’excercer la fonction de Chef Mecanicien sur des navires de moins de 3000 kW de puissance propulsive. Ce qui n’est pas possible en France.

Une lecture approfondie des Marine Orders Part 3 donne une bonne idee de ce que l’on peut faire avec un brevet Francais :
http://www.amsa.gov.au/ Regarder l’onglet Maritime Qualification.

NB : Seule la reference STCW95 presente sur le brevet fait foi … Elle permet de rentrer dans les tables selon le service (pont ou machine).

3) Marche a suivre

Attention la procedure de reconnaissance de brevet prend longtemps (3 mois ) et coute assez cher , il peut etre interressant de se trouver un petit boulot de matelot en attendant certaines etapes.

A faire en France :

– Emporter l’orginal de tous les brevets, si possible revalides
(important).

– Demander un releve de navigation aux Affaires Maritimes pour les navigations ENIM, et un certificat de navigation a tous les employeurs hors ENIM.

– Trouver un contact aux Affaires Maritime avec qui on s’entend bien, lui prendre son numero direct et son adresse email (optionnel mais ca aide).

Arrive en Australie :

– Faire traduire de maniere officielle le releve de navigation. La liste des traducteurs officiels se trouve sur le site du NAATI :
http://www.naati.com.au/
Cela coute environ $80/page selon le traducteur, penser a verifier que les termes techniques ont correctement traduits.

– Prendre contact avec la personne de l’AMSA qui s’occuppe du service pont ou machine. Generalement ils font une demande de principe a Canberra, avant d’entammer la procedure officielle.

– Prendre contact avec les armateurs : il est necessaire d’avoir une lettre certifiant que l’employeur requiert un officier dont les qualifications sont equivalentes a celles possedees en France. C’est le moment de negocier son visa 457, car la reconnaissance de brevet peut etre restreinte en cas de visa temporaire.

– Une fois le dossier monte , l’application officielle est envoyee a Canberra : facture $193. Cela prend environ un mois (parfois moins) avant approbation.

– Pendant l’attente, il est bon prendre contact avec les centres de formation maritime : la France ne fait pas partie des pays a reconnaissance automatique , il faut donc passer un exam oral plutot pointu et reviser avant n’est franchement pas un luxe. Par ailleurs les connaissances en anglais sont evaluees en meme temps. Les profs a Freo, m’ont refile les annales des oraux et mis a disposition la bibliotheque, preuve qu’ils sont vraiment gentils.

– Passer et obtenir l’examen. Cout $360 par session. (A ce prix la il vaut mieux l’avoir du premier coup.)

– Retrait du Certificate of Recognition : $110.

Voila pour le moment ce qu’il m’a semble utile de noter… Pour ma part je suis parti pour signer sur 2 ans …
Pour info : Salaire annuel environ $120k-130k avec en supplement 14.5% de superannuation, 6 mois embarque par an et FIFO. Aucun remords en ce qui concerne la France … et ca laisse le temps de se balader.