Vive polémique en Australie autour d’une licence pour Linux
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23 août 2005 à 21 h 52 min #70793member_58c8f73249230Membre
Vive polémique en Australie autour d’une licence pour la marque Linux
Par Ingrid Marson
ZDNet UK
Mardi 23 août 2005Technologie – Dans le but de protéger la marque Linux, Linus Torvalds a demandé à des sociétés australiennes de souscrire une licence pour pouvoir l’exploiter. Une initiative critiquée; le créateur du noyau est accusé d’agir à des fins lucratives.
Début août un avocat, missionné par le créateur du noyau Linux, a envoyé un courrier à 90 sociétés basées en Australie, les invitant à s’acquitter d’une licence pour l’usage de la marque Linux pour leur nom, celui de produits ou de services qu’elles vendent.
La licence est à souscrire auprès du Linux Mark Institute (LMI), organisation à but non lucratif. Son rôle est de préserver la marque dans le monde au nom de Linus Torvalds. Le montant de la licence oscillerait entre 200 et 5.000 dollars selon les sociétés.
Cette initiative a suscité de nombreuses réactions. Certains ont mis en doute la légitimité de la demande, comme en témoigne le blog du directeur de Linux Australie, Jon Oxer. Se voulant rassurant, l’avocat mandaté par Torvalds a de son côté rapidement créé un site où il répond point par point aux questions soulevées.
Des détracteurs estiment que Torvalds cherche à gagner de l’argent grâce à la marque Linux, qu’il a déposée il y a une quinzaine d’années aux États-Unis et dans un certain nombre de pays.
L’argent n’est pas la motivation, se défend Torvalds
Des accusations dont Torvalds se défend. L’opération, loin d’être fructueuse, fait perdre de l’argent à LMI, rectifie-t-il dans la liste de diffusion consacrée au noyau Linux. Les licences ne couvrent même pas selon lui les frais juridiques liés à l’enregistrement des licences.
La licence, poursuit-il, a pour but de faire respecter la marque Linux, et s’assurer qu’elle ne sera pas récupérée à des fins malhonnêtes ou par un éditeur dans un but lucratif, explique-t-il. Si une société tient à sa marque, elle s’assure en prenant la licence de conserver la jouissance du nom qu’elle a choisi. Sans risquer de devoir un jour y renoncer au profit d’une autre société qui revendiquera l’avoir déposée.
Certains dans la communauté open source estiment que Torvalds est hypocrite et contradictoire dans ses propos: d’un côté il critique le principe des brevets logiciels, de l’autre il veut faire respecter les marques. L’accusé n’a pas répondu à ces critiques.
Pour l’heure, la demande de licence concerne seulement des sociétés australiennes. En France, l’éditeur Mandriva pourrait potentiellement être concerné, puisqu’il indique clairement sur ses boîtes que Linux est une marque déposée par Linus Torvalds.
«Pour l’instant, on ne nous a pas demandé de payer pour la marque Linux», confie à ZDNet.fr Gaël Duval, directeur de la communication de l’éditeur. «Si le cas se présente, nous aviserons. Sur le principe, cela nous paraît tout à fait normal de vouloir protéger la marque Linux. En revanche, si cela s’avère une activité lucrative nous serons plus réticents.» Selon lui, Torvalds a eu raison de déposer la marque Linux «sinon quelqu’un d’autre l’aurait forcément fait à sa place».
Avec Christophe Guillemin à Paris
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